Convention France-Maghreb : un partenariat économique franco-maghrébin

9 janvier 2004 - 20h00 - France - Ecrit par :

Le développement économique, social et technologique du Maroc a été au centre des interventions de la première journée de la troisième édition de la convention France-Maghreb qui a ouvert ses travaux, jeudi à Paris.

Organisée par la société Management Ressources Humaines (MRH) dirigée par M. Mohamed EL-Ouahdoudi, consultant et formateur international marocain, cette troisième convention France-Maghreb a choisi, cette année, de concentrer ses débats sur le rôle des ressources humaines et des technologies de l’information et de la communication dans le développement du partenariat économique franco-maghrébin, et pour une plus grande intégration maghrébine.

Intervenant à cette occasion, l’ambassadeur du Maroc en France, M. Hassan Abouyoub, a rappelé le rôle pionnier joué par le Maroc dans le développement et la vulgarisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication au niveau de la région, grâce notamment à son ouverture sur le monde extérieur et aux réformes adoptées dans les différents secteurs économiques.

Il a insisté sur le rôle que doivent jouer la société civile, les entrepreneurs et les hommes d’affaires dans l’édification de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) qui est aujourd’hui plus proche que jamais de ses objectifs. "Ce sont les entreprises qui font et vont faire le Maghreb", a dit M. Abouyoub, affirmant qu’il ne faut pas tout attendre des gouvernements et des pouvoirs publics. Il a enfin invité les organisateurs de la convention France-Maghreb à examiner la possibilité de tenir leur prochaine édition dans l’une des capitales maghrébine afin de donner à l’institution toute sa signification de trait d’union entre la France et les pays du Maghreb.

Le nouveau code du travail adopté au Maroc et qui entrera en vigueur à partir de juin prochain a également fait l’objet d’une importante table ronde animée par M. Mohamed Tadili, directeur de travail au ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de la Solidarité. L’intervenant a souligné que le nouveau texte, élaboré avec la participation des partenaires économiques et sociaux, vise à instaurer la paix sociale au Maroc et à donner plus de confiance aux investisseurs nationaux et étrangers.

Il permet en outre de mettre le droit du travail au Maroc en conformité avec les nombreuses conventions internationales signées par le royaume, d’instaurer de nouveaux mécanismes, comme le recours au contrat de travail à durée déterminée (CDD), la généralisation des négociations collectives, la démocratisation des rapports entre l’entrepreneur et ses salariés, le règlement des conflits à l’amiable, la justice n’intervenant qu’en dernier recours, l’institutionnalisation de la formation professionnelle continue (...) et la création d’un conseil supérieur pour la promotion de l’emploi.

M. Tadili a également indiqué que les décrets d’application sont en cours de préparation et que le parlement est appelé à se pencher prochainement sur une loi organique sur le droit de grève, préparée en partenariat avec les syndicats, et sur un nouveau texte portant sur la sécurité sociale et les accidents de travail.

Plusieurs autres entrepreneurs et cadres marocains sont intervenus sur le développement des centres d’appels et des téléservices au Maroc, secteur qui a généré, l’année dernière, un chiffre d’affaires de 64 millions d’euros, chiffre qui pourrait dépasser les 480 millions en 2005. Ils ont mis en relief les atouts du Maroc dans ce domaine, avec notamment ses infrastructures modernes dans le domaine des télécommunications, sa proximité géographique et culturelle avec l’Europe, les nombreuses mesures initiatives prises dans le domaine de l’investissement étrangers direct (IDE), le développement de nouvelles techniques de l’organisation des ressources humaines, la sortie de plusieurs jeunes cadres maîtrisant les nouvelles technologies de la communications et les langues étrangères.

Le secteur qui emploie aujourd’hui quelque 4.000 personnes, avec une prédominance féminine de 75 à 80 %, revient 40 à 50 % moins cher qu’en France, ont-ils souligné. La situation économique au Maroc a, par ailleurs, fait l’objet d’une table ronde animée par MM. Adessalam Ftouh, de la Fondation Hassan II pour les marocains résidant à l’étranger (MRE), Mohamed Harouchi, directeur de Mercure.com, filiale d’Omnium nord africain (ONA) et Abdelkabir Ghezouani, représentant en France de la Société Général marocaine des Banques (SGMB).

Les trois intervenants ont insisté sur le rôle joué par les MRE dans le développement des investissements au Maroc, sur l’évolution du secteur bancaire marocain, qui connaît aujourd’hui un mouvement de concentration et de regroupement et un élargissement à l’international, et sur le développement, par les groupes marocains, de nouvelles technologies de la communication et de l’information destinées à l’export vers l’Europe.

Ils ont saisi l’occasion pour rappeler que le taux de croissance au Maroc pourrait dépasser 5,4 % en 2003, malgré la conjoncture internationale défavorable, que les investissements ont progressé de 8,7 %, que l’inflation a été ramenée à 2 % et que la consommation des ménages a enregistré une hausse de 6,2 %.

Plusieurs groupes et entreprises marocaines participent, par ailleurs, à une exposition organisée en marge de cette troisième convention France-Maghreb dont la deuxième et dernière journée sera placée, vendredi, sous la présidence de M. Chakib Khelil, ministre algérien de l’Energie et des Mines.

MAP

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