Dans le Sud marocain, des flamants roses aux confins du Sahara

11 juin 2004 - 10h20 - Maroc - Ecrit par :

Ignorés des grands circuits touristiques du sud marocain, des centaines de flamants roses et quelque 178 autres espèces d’oiseaux marins ont trouvé refuge dans la lagune de Knenifiss, une étonnante réserve écologique au bord de l’Atlantique, cernée par le désert pré-saharien.

La lagune, quelque 6.500 ha où affleure, à marée basse, une grande diversité d’algues et de plantes vasculaires, abrite également une large variété d’invertébrés marins et terrestres, mollusques, crustacés et 27 espèces de petits mammifères. Mais le site, situé à 900 km au sud-ouest de Rabat, se signale surtout par la présence de grandes colonies d’oiseaux migrateurs dont la population totale dépasse les 20.000 individus en période d’hivernage, explique Essaid Makkak, directeur régional des Eaux et Forêts du Sud marocain. Véritables "stars" des lieux, les magnifiques flamants roses, présents toute l’année sur la lagune, sont plus d’un millier en hivernage, lorsque les résidents permanents sont rejoints par les migrateurs, venus notamment du Sénégal profiter de l’un des très rares écosystèmes humides présents aux abords du désert.
Le site est également fréquenté, toute l’année, par de nombreuses colonies d’autres oiseaux de mer et échassiers -goélands, bécasses, bécassines et chevaliers -, peu effarouchés pas les visiteurs, encore très rares, qui peuvent découvrir la lagune à bord de barques de pêcheurs.
Sa remarquable diversité biologique a valu à Khenifiss d’être classée "réserve permanente" au plan national, protégée à ce titre, et d’être reconnue comme "Zone d’importance mondiale" par l’organisation Birdlife International.
Ancienne embouchure de rivière, utilisée comme port par les Portugais au XVIe siècle avant son irrémédiable ensablement, la lagune dispose de nombreux atouts que les autorités espèrent mettre à profit pour développer l’écotourisme dans cette région déshéritée.
Un projet de création de Parc national de Khenifiss, arrêté en mars 2004, doit être lancé dans le courant de l’année, ont expliqué les responsables du site.
Ce plan d’aménagement et de gestion mise sur un "développement durable" de la région, fondé sur l’écotourisme. Le parc national englobera, outre la lagune proprement dite, une large zone côtière environnante comprenant notamment d’imposantes dunes de sable marin et un vaste "lac salé", bordé de falaises de grès, qui prolonge la lagune vers les terres sahariennes.
Les autorités locales soulignent encore la présence de plusieurs sites archéologiques, dont des sites préhistoriques où ont été découverts de nombreux silex gravés et des fragments d’œufs d’autruche gravés.
Le projet apporte une contribution aux ambitions touristiques affichées par le royaume à l’horizon 2010. Une bonne marge de développement semble possible, si l’on en croit un document officiel de mars 2004 selon lequel l’activité touristique sur le site "est en phase de démarrage, par une information de bouche à oreille", qui vaut déjà à Khenifiss la visite "d’une moyenne de 17 personnes par jour".

Afp - Couurier du Vietnam

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