Des mineurs marocains dans les rues de Barcelone

22 avril 2002 - 13h05 - Espagne - Ecrit par :

La plate-forme citoyenne pour la défense des immigrés mineurs est un collectif d’associations espagnoles mais aussi de bénévoles de Barcelone qui œuvrent pour la protection des mineurs immigrés. Elle a vu le jour en janvier 2000.

Le phénomène des immigrés dans les rues de Barcelone ne date pas d’aujourd’hui. Mais c’est en 1997 que le phénomène des mineurs dans la rue de Barcelone commence à être remarqué.
Depuis cette date, plusieurs associations ont commencé à travailler avec ces mineurs. C’est en 1998 que la situation de ces enfants mineurs dans la rue qu’est traitée à un niveau public. En effet, une série d’articles de presse feront la lumière sur une soixantaine d’enfants qui dorment sous un tunnel ferroviaire. C’est à ce moment que l’administration publique concernée réagit.
Des rencontres et des discussions sont entamées avec ces enfants pour savoir d’où ils viennent et comment ils sont arrivés à Barcelone.
Pour plusieurs d’entre eux, ce sont les camions qui les ont déposés en Espagne. Ils iront de ville en ville et de rues en rues.
Que dit la loi catalane ? “Tous les enfants sont égaux. Il n’y a pas d’enfants espagnols ou d’enfants immigrés. Les mêmes droits et les mêmes avantages des enfants espagnols sont ceux des immigrés et quelle que soit leur origine”, affirme, aux Nouvelles du Nord,
M. Vicenç Galea, membre de la de la plate-forme citoyenne.
Selon M. Galea, malgré cette prise de conscience le problème ne s’améliore pas. En effet, les enfants continuent à vivre dans la rue et de ne bénéficier d’aucun soutien. “J’estime que ces enfants sont maltraités par l’administration publique et notamment la Direction générale d’attention au mineur (DEGAM). Aucun effort n’est fourni pour leur trouver des familles d’accueil. Et même les centres qui leur sont réservés sont dans un état pitoyable”, précise-t-il. Rappelons que la DEGAM est chargée, à travers des centres d’accueil, de trouver des familles pour ces enfants et de veiller à leur santé et à leur éducation.
Aujourd’hui, les enfants passent leurs journées dans des centres de journée (Centros de dia) qui ne devraient accueillir que des enfants âgés de moins de 5 ans, avec une capacité de 25 places. Cependant, “ces centres acceptent des enfants de plus de 10 ans et dépassent parfois le nombre de 60”, précise
M. Galea. De plus, étant des centres de jour, les enfants mineurs abandonnent ces centres durant l’après-midi. Ils sont ensuite accueillis dans des auberges de nuit, seulement pour dormir.
Par ailleurs, M. Galea assure que la DEGAM n’a réussi à placer aucun enfant au sein d’une famille, alors que c’est une de ses principales missions. “Tout dans la stratégie d’action de la DEGAM est de travers. Il n’y a pas de volonté pour améliorer la situation de ces immigrés dans la rue”, s’indigne-t-il.
Aujourd’hui, ils sont plus de 300 marocains mineurs dans les rues de Barcelone. Une grosse majorité sont de Béni Makada et “certains réussissent à se faire une vie et à s’intégrer. Plusieurs d’entre eux collaborent avec nous pour aider leurs compatriotes à sortir de la rue”.

Les Nouvelles du Nord

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Barcelone - Immigration - Enfant - MRE

Aller plus loin

Les mineurs « SDF » marocains errant à Paris vont être pris en charge par le Maroc (vidéo)

Le consulat du Maroc à Paris a enfin décidé de réagir affirmant être disposé à aider les autorités françaises à prendre en charge et s’occuper des mineurs supposés d’origine...

Ces articles devraient vous intéresser :

Alerte sur les erreurs d’enregistrement des nouveaux-nés au Maroc

L’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) a alerté le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, au sujet du non-enregistrement des nouveau-nés à leur lieu de naissance, l’invitant à trouver une solution définitive à ce problème.

L’ONCF a pensé aux MRE pendant les vacances

L’Office National des Chemins de Fer (ONCF) a mis en place un plan pour accueillir les millions de voyageurs attendus à bord de ses trains lors de la prochaine saison estivale. Une attention particulière est accordée aux Marocains résidant à l’étranger...

Retour définitif des MRE au Maroc : ce que dit la douane

Selon les dernières régulations édictées par la douane marocaine, les Marocains résidant à l’étranger qui prévoient de rentrer définitivement au Maroc doivent se conformer à certaines règles concernant l’importation de biens.

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.

Les adieux émouvants de Salima Belabbas, présentatrice du RTL Info

C’est avec une grande émotion et une voix tremblante que Salima Belabbas, présentatrice d’origine marocaine du RTL Info, a fait ses adieux aux téléspectateurs dimanche.

Les Marocains de France battent des records de transfert

Les Marocains du monde ont transféré au Maroc près de 115,15 milliards de dirhams (MMDH) à fin décembre 2023, soit une hausse de 4 % par rapport à la même période de 2022 (110,72 MMDH), révèle l’Office des changes.

L’inclusion des MRE à l’aide au logement passe mal

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) peuvent bénéficier de l’aide directe au logement au même titre que les Marocains résidant au Maroc, ce qui n’est pas du goût de bon nombre d’internautes. Certains d’entre eux n’hésitent pas à appeler à...

L’économie marocaine dopée par les MRE

Le dernier rapport de la Banque mondiale sur les migrations et le développement indique que 20 % des transferts d’argent de la région MENA proviennent des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

Les Marocains du monde, au cœur d’une importante réunion à Rabat

Le Premier ministre marocain, Aziz Akhannouch, a présidé la dixième réunion de la Commission ministérielle dédiée aux Marocains résidant à l’étranger (MRE)à Rabat hier, jeudi. Dans le cadre de cette réunion, il a mis en avant l’engagement du...

MRE retraités : voici les conditions de dédouanement des véhicules

L’allégement fiscal pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE) âgé de 60 ans et plus, ayant résidé plus de 10 ans hors du Maroc est toujours d’actualité. Ils bénéficient d’un abattement de 90 % lors du dédouanement d’un véhicule de tourisme, à...