Espagne : la souffrance des ouvrières marocaines

Avant même leur arrivée en Espagne, un statut ainsi que des conditions de travail sont négociés en leur faveur. Et pourtant, les ouvrières marocaines qui partent travailler dans la cueillette saisonnière des fraises en Espagne se retrouvent dans des conditions effroyables. En témoignent les dernières plaintes déposées par elles, auprès de la police espagnole.

Les saisonnières marocaines souffrent en terre espagnole. Et ce, en dépit de tous les préalables requis et susceptibles de leur garantir des conditions de travail exemplaires.

Là-dessus, c’est le quotidien Al Massae qui cite un journal espagnol, évoque les témoignages poignants de quatre ouvrières marocaines, travaillant au sein de "Las Posadillas", qui représente d’ailleurs, l’une des grandes entreprises espagnoles opérant dans le secteur des fruits rouges, et dont le siège se trouve à Moguer, dans la province andalouse de Huelva.

Les ouvrières marocaines qui ont préféré se confier anonymement par crainte de représailles, se plaignent surtout de "harcèlements sexuels permanents" et "d’incitations à la prostitution". Le journal relate que ces ouvrières affirment travailler "au delà de leur capacité physique et donc des horaires convenus avec leur patron, sans droit au paiement des heures supplémentaires". A tout ceci, s’ajoute, "la confiscation de leurs salaires et autres passeports qui ne leur sont remis qu’au moment de leur retour au Maroc, en vue d’entraver leur liberté de mouvement".

Autres faits tout aussi gravissimes rapportés par Al Massae, c’est notamment "les conditions d’hébergement inhumaines", car "elles sont en général 18 ouvrières à partager ou à s’entasser dans une même chambre, sans chauffage, sans transport pour se rendre sur les lieux de travail, et sans structure médicale de proximité", relève le média.

Les victimes espèrent que cette maltraitance d’ailleurs qualifiée "d’inhumaine" par un récent rapport espagnol ne laissera pas indifférente la justice qui pourtant, a été déjà saisie par quatre plaintes, déposées récemment par ces Mrocaines.