Une Espagnole bloquée au Maroc avec ses deux enfants

13 novembre 2021 - 11h00 - Espagne - Ecrit par : A.P

Sukaina Ahmed Abderrazak, une jeune femme originaire de Ceuta, est bloquée au Maroc avec ses deux filles qui n’ont pas été reconnues par leur père d’origine marocaine. Malgré toutes les démarches engagées auprès des consulats espagnols au Maroc, elle n’a toujours pas obtenu gain de cause.

Sukaina est partie de sa ville natale de Ceuta avec un jeune homme marocain, depuis maintenant cinq ans. Les deux ont vécu ensemble à Tanger où ils ont eu deux garçons : Hamza, 4 ans, et Aboubaqr, 8 mois. Mais le Marocain n’a pas formalisé sa relation avec Sukaina, encore moins reconnu les enfants, ce qui rend difficile l’obtention des documents de voyage pour ces derniers. La jeune femme se retrouve ainsi bloquée au Maroc, sans possibilité de retourner en Espagne avec ses deux enfants.

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« Je veux seulement retourner en Espagne avec mes enfants », confie Sukaina à El Faro de Ceuta, après avoir parcouru plusieurs consulats d’Espagne à Tanger et à Casablanca. Sans succès. Sa situation est préoccupante parce que depuis plus d’un an, son compagnon, le Marocain, est porté disparu, l’abandonnant avec deux enfants sur les bras, sans aucun moyen de subsistance. Actuellement, elle vit avec un ami et essaie de joindre les deux bouts grâce au peu d’argent que lui envoie sa famille de temps en temps.

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Certains ont proposé à Sukaina d’obtenir les documents marocains pour retourner chez elle, mais elle refuse cette option. « Je suis espagnole, je ne veux pas de documentation du Maroc ; je veux quitter le pays avec mes enfants et tout recommencer », a déclaré Sukaina qui pourrait aménager avec ses fils chez un de ses oncles qui a obtenu un emploi à Ibiza.

La jeune femme est désespérée, impuissante face à cette situation à laquelle elle ne semble pas trouver de solutions. Elle est de nationalité espagnole, mère de deux jeunes garçons qui n’ont pas été reconnus par leur père qu’elle n’a pas vu depuis plus d’un an et dont elle est sans nouvelles. Devant la loi, les deux enfants n’existent pas. Elle est dévastée par ce « véritable enfer » qu’elle vit depuis plusieurs années, soulignant qu’elle a été victime de violences conjugales de la part de son ex-compagnon.

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