Espionnage de Pedro Sanchez : des agents secrets marocains en Espagne en mai 2021 ?

3 mai 2022 - 11h40 - Espagne - Ecrit par : A.P

L’Espagne a découvert un réseau d’agents secrets marocains à La Rioja en mai 2021, mois au cours duquel les téléphones portables de Pedro Sanchez et de Margarita Robles faisaient l’objet d’espionnage avec Pegasus. Une période qui coïncide aussi avec l’entrée en Espagne de Brahim Ghali, le chef du Front Polisario.

Le Centre national de cryptologie (CCN) relevant du Centre national de renseignement (CNI) a adressé le 1ᵉʳ mai deux rapports techniques au gouvernement pour confirmer le piratage des téléphones portables de Pedro Sanchez et de sa ministre de la Défense. Lors d’une conférence de presse lundi à la Moncloa, le ministre de la Présidence, Félix Bolaños, a indiqué que les téléphones portables de Sanchez et Robles ont fait l’objet d’espionnage à l’aide du logiciel israélien Pegasus en mai pour l’un et juin 2021 pour l’autre, rapporte Ok Diario.

L’analyse approfondie des deux appareils par le CCN a révélé qu’une importante quantité de données (2,6 Go en mai et 130 Mo en juin 2021) a été extraite du téléphone du chef du gouvernement espagnol, et 9 Mo de celui de la ministre de la Défense. Le procureur a déjà déposé une plainte contre X auprès de la Haute cour nationale, compétente pour enquêter sur cette question, a annoncé Bolaños.

À lire : Le Maroc aurait-il espionné le téléphone de Pedro Sanchez avec Pegasus ?

Le mois de mai 2021 où le téléphone de Sanchez a été piraté, coïncide curieusement avec l’arrivée de Brahim Ghali, le leader du Front Polisario en Espagne, ce qui conduit à une grave crise diplomatique avec le Maroc qui a rappelé son ambassadrice à Madrid, Karima Benyaich, et coupé tout contact avec l’Espagne. À cette époque, le Maroc a déployé plusieurs agents de renseignement à Logroño pour suivre de près Ghali, admis à l’hôpital San Pedro de la ville, croit savoir la même source, précisant qu’au moins deux de ces agents ont séjourné dans un hôtel sur l’avenue Gran Vía Juan Carlos I.

Tous les mouvements des agents marocains étaient surveillés par la division de contre-espionnage du CNI dont la mission est de détecter et neutraliser les opérations des services de renseignement étrangers contre l’Espagne. De source bien informée, le CNI a les moyens de déterminer l’origine exacte de l’espionnage. Mais en aucun cas, il n’en révélera l’auteur pour éviter tout conflit diplomatique avec le Maroc, la Russie, la Chine ou Cuba, des pays qui détiennent le logiciel Pegasus.

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