Parcours réussi des étudiants marocains au Canada

21 mars 2006 - 21h52 - Monde - Ecrit par : Bladi.net

Partout dans les universités au Canada, on trouve des étudiants et des enseignants marocains. 4,5 % des étudiants étrangers au Québec à titre d’exemple sont marocains, sans compter ceux qui ont la double nationalité maroco-canadienne.

Dans les grandes universités, ce chiffre est beaucoup plus important « Les étudiants marocains arrivent en deuxième place après les Français, en nombre, à l’université de Montréal. Ils arrivent à réussir et à s’intégrer facilement. Ils étudient dans toutes les disciplines », souligne Carole Paquin, conseillère à la Direction des relations internationales, responsable de l’Amérique Latine et de l’Afrique à l’université de Montréal.

En avril prochain, elle sera au Maroc pour s’entretenir avec notamment les responsables de l’université Mohammed V sur l’échange de professeurs et d’étudiants.

Etudier au Canada est un rêve pour bon nombre d’étudiants marocains. Mais, il n’est pas facile de suivre ses études supérieures au Canada. Un certain nombre de critères doivent être respectés. Les frais de scolarité s’avèrent un obstacle pour un grand nombre de Marocains désireux suivre une formation de qualité au Canada.

En effet, il faut payer les frais d’inscription au cours ou au programme qu’on a l’intention de suivre. Au Québec, il faut compter en moyenne 10.000 dollars canadiens par an plus l’hébergement (1 $ CAD = 8 DH). Le Québec offre les coûts les plus bas en Amérique du nord.

Dans les autres provinces, les droits de scolarité sont plus élevés. Au collège de Glendon (Ontario), un étranger doit payer 14.800 dollars canadiens par an. « Il faut quelque 30.000 dollars canadiens au moins pour un étudiant étranger par an pour qu’il puisse vivre au Canada », explique Aboubaker, étudiant malien à Glendon.

Mais, il est à noter qu’il est possible pour tout étudiant de travailler dans le campus universitaire afin d’assurer ne serait-ce qu’une partie des frais. En dehors du campus, une autorisation spéciale doit être demandée.

« Mes deux enfants étudiaient il y a quelques années à l’école HEC à Montréal. Ils travaillaient et arrivaient à assurer leurs frais d’hébergement. Cependant, il faut souligner qu’ils sont indépendants et sociaux.

C’est pour cette raison qu’ils sont parvenus à étudier sans problèmes. Beaucoup de leurs amis n’ont pas pu faire comme eux », affirme El Haj Mokhtar qui rend régulièrement visite à ses enfants.

Outre la justification des fonds, la plupart des personnes qui veulent venir étudier dans une université ou un collège, ou suivre des cours de formation générale ou professionnelle, doivent demander un permis d’études à l’ambassade avant de venir au Canada. Sinon, ils ne pourront pas étudier même s’ils ont un visa de visiteur.

En cas d’infraction, les agents de l’immigration peuvent refuser de délivrer un permis d’études à une personne qui a déjà étudié ou travaillé au Canada sans autorisation. Pour avoir des informations plus précises, le site de l’ambassade du Canada au Maroc (www.rabat.gc.ca) offre une recherche méticuleuse grâce au projet « vivre, apprendre et réussir » dont le Royaume est parmi les quatre pays bénéficiaires.

Il s’agit d’entreprendre une recherche ciblée : universités, coûts, conduite à tenir, ce qu’il faut éviter... Vers la fin de 2006, ce projet va être généralisé à travers le monde pour éviter des malentendus et beaucoup d’obstacles.

L’accès à l’information est ainsi fiable et on ne peut plus facile. L’étudiant peut choisir l’université qui convient le mieux à ses besoins et solliciter directement à cette université une demande d’admission. L’ambassade du Canada ne dispose pas de formulaires d’admission.

Il est à noter que toutes les universités du Canada sont bien équipées et offrent des programmes variés. Toutes les conditions adéquates pour suivre une formation de qualité sont réunies : bibliothèques bien équipées, informatisation, recherche scientifique... L’infrastructure des universités s’avère meilleure qu’en Europe. Les moyens financiers justifient l’état satisfaisant des études.

L’éducation et la santé au Canada sont prioritaires dans toutes les provinces. En outre, les droits de scolarité constituent dans la plupart des cas 30 % du budget des universités. Le Canada dispose d’un système d’enseignement complet et diversifié répondant aux exigences les plus concrètes pour bien servir le bilinguisme et le multiculturalisme dans le pays. Il accueille les étrangers les bras ouverts pour pouvoir assurer la continuité de plusieurs programmes.

En effet, on a besoin de plus en plus de candidats car les Canadiens sont de moins en moins « féconds ». « Lorsqu’on se retrouve dans un marché concurrentiel avec peu d’étudiants à former, le défi est grand », souligne Luc Vinet, recteur de l’université de Montréal. Les étrangers compensent le déficit, mais non sans prix !

Universités au Canadiennes

• L’Université de Montréal (Québec) : elle est fréquentée par des milliers d’étudiants chaque année. Elle compte treize facultés, plus de 60 départements et deux écoles : la prestigieuse Ecole polytechnique et HEC de Montréal. Elle offre 270 programmes de premier cycle, 309 programmes de deuxième cycle et 72 programmes de doctorat.

L’université de Montréal compte 300 groupes et centres de recherche et une quinzaine d’hôpitaux et d’instituts affiliés. C’est le deuxième pôle d’enseignement universitaire et de recherche au Canada.

• Le Collège universitaire de Glendon (province de l’Ontario, www.glendon.yorku.ca) : l’université offre 22 programmes du baccalauréat (le baccalauréat au Canada équivaut à la licence au Maroc). C’est une université bilingue qui nécessite des connaissances en français et en anglais. Il n’est pas nécessaire de maîtriser les deux langues avant l’entrée. Mais, après obtention du diplôme, l’étudiant devient un parfait bilingue.

On propose un diplôme en arts libéraux (connaissances dans plusieurs disciplines outre des compétences essentielles en raisonnement, communication et recherche.) Glendon offre aussi un programme en sciences de l’éducation en partenariat avec l’université York. Les étudiants peuvent suivre des cours à leur rythme. L’année universitaire normale se déroule de septembre à avril.

• L’Université de Moncton (New-Brunswick) : la plus grande université exclusivement francophone au Canada. Elle offre toutes les disciplines sauf la médecine. Le troisième cycle n’y est pas fortement développé. On l’installe progressivement. Auparavant, les francophones accédaient difficilement à l’université. Moncton a essayé de pallier ce problème.

Jihane Gattioui - Le Matin

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Canada - Education - MRE

Ces articles devraient vous intéresser :

Les MRE invités à déclarer leurs biens à l’étranger

L’Office des changes a lancé une « mission de sensibilisation et de conscientisation au profit des banques étrangères », afin d’assurer la réussite de l’opération de régularisation automatique des biens et actifs des Marocains et des Marocains résidant...

Ce que les MRE peuvent ramener au Maroc sans payer de taxes

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) bénéficient, lors de leurs séjours temporaires au Maroc, d’un régime douanier spécifique pour leurs effets personnels, celui de l’admission temporaire. Ce dispositif leur permet d’importer des biens en...

Aïd al-Adha : ruée de Marocains vers l’Espagne

Alors que de nombreux Marocains résidant à l’étranger (MRE) rentrent au Maroc pour y passer les congés de l’Aïd al-Adha, certaines familles marocaines font le chemin inverse.

Le gouvernement marocain accusé de gonfler les chiffres du tourisme

Les députés de l’opposition ont chargé le gouvernement lundi au parlement, lui reprochant notamment d’avoir pris en compte 50 % des Marocains résidant à l’étranger (MRE) dans les 17,4 millions de touristes arrivés dans le royaume en 2024.

France : les étrangers en règle désormais fichés

Un durcissement du traitement administratif des étrangers, même en règle, se dessine à Nantes. Une note interne de la police dévoile une procédure inédite qui fait grincer des dents.

Le Maroc à la recherche de ses cerveaux parmi les MRE

Conscient de l’importance de sa diaspora, le Maroc accentue ses efforts pour attirer les compétences marocaines résidant à l’étranger.

Les MRE, sauveurs de l’économie marocaine ?

En 2023, les envois de fonds des Marocains résidant à l’étranger ont atteint 11,8 milliards de dollars, soit une augmentation de 5,2 % par rapport à l’année précédente. Ce chiffre positionne le Maroc comme le deuxième plus grand récipiendaire d’envois...

Marocains résidant à l’étranger : l’opération Marhaba 2024 dépasse les attentes

L’opération Marhaba 2024 dédiée aux Marocains résidant à l’étranger, qui s’est déroulée du 5 juin au 15 septembre, a permis à plus de 3 millions de passagers de transiter par les ports marocains.

La CTM rachète Africa Morocco Link

Le groupe d’Othman Benjelloun, O Capital Group, redistribue les cartes dans le secteur du transport maritime marocain. La Compagnie de Transports au Maroc (CTM) s’empare en effet de la participation majoritaire (51 %) d’Africa Morocco Link (AML)...

MRE : Vacances gâchées par des tracasseries administratives

C’est avec un sentiment mêlé de lassitude et de colère que les Marocains résidant à l’étranger (MRE) vont commencer à débarquer dans les ports marocains dans les prochains jours.