Ftour "riche" ou "pauvre" ?

18 septembre 2008 - 23h15 - Maroc - Ecrit par : L.A

Les Marocains, toutes catégories sociales confondues, voient en ce mois sacré une occasion spéciale de se réunir en famille. Telle est la priorité ; la nourriture vient après. aufait a pris pour vous le f’tour dans deux familles distinctes...

A dix minutes de la rupture du jeûne, Hanane, l’employée de maison, a le feu aux trousses. La quiche est encore au four, en attendant, elle s’active et achève de garnir les chaussons avec l’aide de Lina. Sur la table, les dattes et les figues sèches attendent l’arrivée de la soupe, de la pizza, des chaussons et quiches aux légumes maison. Dans la villa des Mesnaoui, on rompt le jeûne en famille, en bonne et due forme. Hanane s’installe pour son f’tour dans la cuisine, alors que Si Abbas et sa femme font la prière, laissant les trois petits scotchés devant la télé, en compagnie de leur tante Soukaina.

Le f’tour des Mesnaoui n’est pas si différent des autres, peut-être un tantinet diététique. Si Abbas est chirurgien cardiovasculaire et professeur de médecine, et sa femme Najat est également médecin. D’où un penchant pour les légumes et les fruits, dûment présents au f’tour, et un bémol sur le sel. La famille au complet est réunie, Inou la grand-mère faisant escale chez son fils. Une atmosphère conviviale et simple régne, le repas s’écoule en douceur, pendant que les mets se suivent. Pas de place pour l’extravagance : après tout, ce n’est qu’un repas. Vers 20h, place au café et aux petits pains, un peu avant “taraouih” que le couple Mesnaoui va pratiquer dans la mosquée Lalla Soukaina, toute proche.

Mis à part le décor, aucune différence sensible ne se fait ressentir entre l’ambiance accueillante du repas des Mesnaoui, et celui des Abdelbar.

Chez les “Abdelbar”

Car chez eux aussi, le quatuor dattes, chebbakia, jus d’orange et harira répond présent. Peu importe la succession des aliments, “tout est bien qui se mélange bien” ! lance Kamal, 25 ans, la bouche pleine. Un quart d’heure après le f’tour, la table est quasi-balayée, hormis quelques dattes auxquelles Kamal, le fils ainé, fini de régler le sort. Mohamed Abdelbar est serveur dans un café à Salé. A l’heure du f’tour, il est rarement à la maison, son travail l’oblige à ouvrir le café une demi-heure avant la rupture du jeûne, et d’y rester jusqu’à minuit. Kamal bosse au même café que son père, il se tient entre 10 et 16 heures derrière un pupitre à encaisser les paris sur les courses de chevaux.

L’évènement du jour, les petits frères de Kamal devaient recevoir leurs nouveaux cartables. Ce dernier et son père subviennent aux besoins de Amine et Yacine, leur mère étant décédée six ans auparavant. On a peu discuté durant ce f’tour, non parce que nos bouches honoraient des besoins plus pressants mais plutôt parce-que les paroles n’étaient pas nécessaires. Les Abdelbar mènent une vie en toute humilité et force de caractère, les regards qu’ils échangent suffisent manifestement à se dire l’amour qu’ils se portent.

Reste une évidence, la richesse de la table ne signifie rien, la cohésion de ceux qui l’entourent par contre fait la différence. A chacun son Ramadan.

Source : Au Fait - I.E.M.

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