Gouvernance : Le Maroc bon réformateur

26 avril 2007 - 00h42 - Maroc - Ecrit par : L.A

Le Maroc est le premier réformateur dans la région Mena(1) pour ce qui est du climat des affaires. A fin 2006, le Royaume a affiché une progression de ces réformes qui lui a valu une note de 76 sur une échelle de 0 à 100. Il s’agit d’un très bon score par rapport à la moyenne régionale évaluée à 40.

Sur le volet « business », le Royaume détient le 38 rang du classement mondial. Dans la foulée, il est suivi de l’Arabie saoudite (75), l’Egypte (59), la Syrie (52), le Liban (46), la Jordanie (41), la Tunisie (40), l’Algérie (37), le Yémen (26), les Emirats arabes unis (20) ou encore le Koweït (16). L’Iran est en chute libre (2).

Malgré les diverses mesures appliquées (libéralisation des services, réforme des politiques commerciales et réglementaires…), les pays de la région Mena ont encore beaucoup à accomplir pour instaurer un climat propice à la création d’entreprises exportatrices et à l’investissement privé, indiquent les auteurs du dernier rapport de la Banque mondiale (BM) sur les « développements récents et perspectives économiques 2007 ».

Un autre bon point pour le Maroc en matière de gouvernance. Le progrès des réformes est de 91 par rapport à la qualité de son administration et 78 dans la responsabilisation du secteur public. Sachant que la moyenne régionale est de respectivement 57 et 63, le Maroc est mieux positionné sur ce secteur. L’Egypte aussi est félicitée pour ces progrès avec un total de 97. Ce sont les Emirats arabes unis qui ratent leur gouvernance administrative (8), mais font mieux dans la responsabilisation du secteur public (84). Entre 2000 et 2006, les pays de la région Mena se sont classés en moyenne autour de 63% pour ce qui est de l’amélioration des mécanismes de responsabilisation des gouvernements (soit un rang supérieur à toutes les autres régions).

S’agissant des réformes tarifaires mises en œuvre depuis 2000, la région dans son ensemble se situe au deuxième rang des régions en développement (derrière l’Europe et l’Asie centrale seulement).

Toutefois, le Maroc s’en sort moyennement dans sa politique commerciale. Le tableau du progrès des réformes affiche une progression dans ce domaine estimée à 50. Le Royaume occupe le 52e rang dans le classement mondial. Il est aussi loin de la moyenne régionale Mena qui est de 62. C’est l’Egypte qui rafle la mise avec un total de 100 points. Ce qui fait de lui le pays le plus réformateur au niveau du volet commercial. Le pays des pharaons est talonné par la Jordanie (94), l’Arabie saoudite (88), le Liban (80), le Bahreïn (76), l’Iran (67), l’Algérie (63) ou encore la Tunisie (42). La Libye s’est vu attribuer une note médiocre (9).

Par ailleurs, la région Mena a enregistré de 2000 à 2005 des niveaux record de croissance économique. Le taux de chômage moyen de la région a reculé de 14,3 à 10,8% de la population active. Le taux d’emploi régional (le pourcentage de la population d’âge actif qui occupe réellement un emploi) est de 47% seulement, le plus faible au monde.

Par ailleurs, si le secteur des services a été à l’origine de la plupart des nouveaux emplois dans la région, le secteur agricole y joue toujours un rôle capital. En Iran, l’agriculture a fourni la moitié des emplois récemment créés. Elle en a procuré les deux cinquièmes en Egypte et au Maroc et un cinquième en Algérie. En Iran, en Egypte et en Algérie, le secteur agricole a enregistré une chute notable de sa productivité à mesure que l’emploi progressait. Pour les experts de la Banque mondiale, la région doit tenter coûte que coûte de maintenir jusqu’à fin 2020 des taux de croissance de l’emploi exceptionnellement élevés, enregistrés ces dernières années.

L’IED au plus haut

Pour la 4e année consécutive, la région Mena a enregistré une croissance économique soutenue. Le PIB réel a augmenté de 6,3% en 2006, contre 4,6% au cours des quatre premières années de la décennie. Le PIB par habitant a progressé en moyenne de 4,2% dans la région. Malgré la baisse de la production pétrolière et le repli des cours mondiaux du pétrole (70 dollars par baril en août 2006), les recettes des pays exportateurs de pétrole ont continué d’augmenter. Les recettes d’hydrocarbures ont accru de plus de 75 milliards de dollars par rapport au niveau atteint en 2005 pour atteindre 510 milliards de dollars en 2006. Les fonds excédentaires des pays exportateurs de pétrole et les nouveaux créneaux d’investissement de la région ont propulsé les flux d’investissement étranger direct (IED) au niveau record de plus de 24 milliards de dollars en 2006. Enfin, la conjoncture extérieure devrait être assez porteuse entre 2007 et 2009.

L’Economiste - F. Z. T.

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