Hassan II nomme le directeur de l’Institut Supérieur de l’Administration

29 décembre 2008 - 13h21 - 1996 - Ecrit par : L.A

"Depuis une année déjà, Je réfléchissais à la création d’une école d’administration qui soit différente de l’ancienne. J’ai rencontré précisément, en juillet dernier, les responsables de l’Ecole d’administration de France après avoir évoqué ce sujet avec le Président français, Monsieur Jacques Chirac.

Le Maroc a besoin - et ce besoin se fera sentir davantage à l’avenir - d’un potentiel d’hommes disposant d’une formation diversifiée et rompus à la gestion. Le Maroc a, en effet, besoin constamment d’hommes répondant au profil d’ambassadeur, de directeur général ou de directeur d’établissement public ou semi-public, ou encore de directeur d’agence etc..., ce qui implique non seulement que le Maroc dispose d’hommes de talent -sachant que le Royaume regorge de vocations, mais le plus important est de désigner celui qui sera à la tête de cette institution que nous avons décidé de baptiser l’Institut Supérieur de l’Administration, dans son acception générale.

Voila pourquoi, J’ai retardé la décision de nomination d’un responsable de cet institut, sachant que le cadre et la conception du travail étaient clairs dans mon esprit depuis six ou sept mois, mais J’étais soucieux de trouver l’homme qui m’inspire confiance surtout pour la phase de démarrage qui conditionne toute entreprise, et J’avoue que cette question me préoccupait réellement.

J’entends parler de toi, Je te connais et Je lis ce que tu écris, mais pour te dire comment Je connu personnellement, ce fut à travers l’émission télévisée "Wajh Oua Hadath" dont tu été l’invité. J’ai alors découvert non pas le juriste ou l’homme politique, mais le professeur qui dispose d’une pédagogie, qui cherche à se faire comprendre par le public et qui tente de faire comprendre ses conceptions. Peut-être aussi que ta formation de juriste, qui est aussi la mienne, a fait que la solidarité professionnelle y est pour quelque chose.

Ce jour là, J’avais dit : nous pouvons commencer par la bénédiction de Dieu. Je sais que tu mènes une activité politique importante au sein de ton parti qui a besoin de toi. Je sais aussi que toi-même et ton parti avez consenti des efforts et des sacrifices, mais y-a-t-il un domaine qui exige davantage de sacrifices que le champ national qui est le champ d’honneur par excellence. J’ai la note que tu m’a présentée sans que tu saches ce qu’il en est. Sois certain que parmi les conditions essentielles, Je veillerai à ce que cet institut soit sous ma supervision permanente. Sois sûr également que rien d’autre que l’esprit de compétence et d’aptitude n’y prédominera. L’esprit de complaisance et de clientélisme n’y aura nullement place.

En outre, l’Institut sera directement rattaché au Premier Ministre et ne fera pas entorse à l’existence de l’Ecole d’Administration actuelle dont Nous ne nions pas le mérite. Nous sommes reconnaissants pour ce qu’elle a fait et Nous avons encore besoin de son apport. La responsabilité est donc large et tentante en même temps. Nous prions Dieu pour que tu sois à la hauteur et tu le seras, à n’en pas douter. Je te retrouverai après ton voyage en France, tu solliciteras une audience et Je te rencontrerai. Que Dieu t’assiste.

20/06/1996

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