Interview au quotidien Acharq Al Awsat

Votre Majesté a choisi pour son allocution devant le Sommet, le thème de "Bâtisseurs de la paix". Pourquoi ?

D’abord, Je suis tout à fait d’accord avec l’appellation retenue pour ce Sommet "Bâtisseurs de la paix" puisqu’elle correspond parfaitement à la situation qui prévaut actuellement sur les scènes arabe et internationale. Oui, l’instauration de la paix exige de tous - des Bâtisseurs de la paix - de préserver ce qu’ils ont bâti, autrement leurs efforts seraient vains. C’est sur cela que J’ai voulu attiré l’attention. Je suis optimiste de nature, car le pessimisme en poli tique signifie : fermer toutes les portes et aller vers un destin inconnu.

Quelle est Votre évaluation des résultats de ce Sommet ?

Il a, sans nul doute, permis des résultats marqués par la pondération et l’équilibre pour toutes les parties, car en politique, il n’y a point de gain et de perte. Mais les deux à la fois. L’essentiel est de par venir, en fin de compte, à notre objectif, à savoir : instaurer la paix dans la région du Moyen-Orient et, partant, assurer la sécurité et la stabilité pour tous.

Vous avez rencontré le Président américain, Bill Clinton. Est-ce qu’il y a eu un accord sur des questions bien déterminées concernant le processus de paix ?

Ma rencontre avec le Président américain, Bill Clinton, a porté sur l’évaluation des résultats du Sommet. Il partage mon point de vue sur le fait que la pondération et l’équilibre ont marqué les tra vaux de ce Sommet. Nous avons évoqué l’action à entreprendre pour la mise en œuvre de ce qui a été convenu lors du Sommet. Quant à nos relations avec les Etats-Unis d’Amérique, elles sont toujours au beau fixe, Dieu soit loué. Nous nous concertons chaque fois que l’occasion nous permet de nous rencontrer. L’essentiel est d’œuvrer pour le renforcement de la stabilité dans la région, de barrer la route aux ennemis de la paix et de mettre fin au terrorisme aux plans bilatéral, régional et international, tel que souligné unanimement par les dirigeants du monde, ce qui encouragera la poursuite des négociations en vue de parvenir à un règlement global.

Au plan arabe, pensez-vous qu’il est temps d’instaurer une coordination arabe commune et globale en vue d’accélérer le processus de paix ?

Chaque Etat arabe a sa propre méthode de travail. Politiquement, chaque Etat appréhende les questions intéressant la région selon un style particulier. Mais il est temps qu’intervienne un accord sur des principes immuables. Un ferme engagement est en effet nécessaire en dépit de l’existence de cette forme d’action arabe.

Vous aviez dans le temps appelé à une réforme de la Ligue arabe. Quelle est votre position actuelle à cet égard ?

Lorsque la Ligue arabe décidera de revoir sa charte, nous serons les premiers à contribuer à la promotion de son rôle et à sa dynamisation.

Avez-vous une approche précise à ce sujet ?

Lorsque cela se décidera, J’aurai plusieurs approches et non pas une seule.

Qu’en est-il des relations maroco-saoudiennes ?

Ce sont des relations plus qu’excellentes. Nos liens sont très étroits avec le Royaume d’Arabie Saoudite. Il existe une coordination et une concertation permanentes entre moi-même et le Serviteur des Lieux Saints, le Roi Fahd Ibn Abdelaziz.

15/03/1996