L’interdiction de Lamrabet de quitter le Maroc "conforme aux lois"

18 avril 2003 - 10h48 - Maroc - Ecrit par :

Le ministère marocain de la Communication a assuré jeudi que l’interdiction faite à Ali Lamrabet, directeur de deux hebdomadaires, de quitter le Maroc pour Paris, est "conforme aux lois".

Il s’agit d’une "mesure conservatoire conforme aux lois pour s’assurer que l’intéressé se présentera à la justice et répondra des faits qui lui sont reprochés", a affirmé le ministre de la Communication, Nabil Benabdellah, cité par l’agence marocaine de presse MAP, rappelant que le journaliste fait "l’objet de plusieurs actions devant la justice".
Ali Lamrabet, directeur des hebdomadaires Demain Magazine et Doumane (arabophone), a annoncé que la police de l’aéroport de Rabat l’avait empêché le 17 avril de prendre un vol vers Paris, sans lui fournir de "justification et de décision judiciaire".

Dans un communiqué, le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a pour sa part vivement protesté contre cette interdiction tout en appelant le gouvernement à mettre fin à des pratiques qui "portent gravement atteinte à la liberté de circulation, d’expression et des droits de l’Homme dans le pays".

"Quels que soient les motifs pour la justifier, cette interdiction constitue un acte dangereux et repressif", a estimé le SNPM.

Pour le syndicat, "l’interdiction de quitter le territoire relève uniquement de la justice, dans des cas de graves crimes et lorsqu’un prévenu ne dispose pas de garanties suffisantes pour son retour et sa présence devant la justice".

Dans un communiqué parvenu à Rabat, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) s’est déclarée "consternée" par l’interdition faite à M. Lamrabet de quitter le territoire. Ce journaliste est l’objet d’un "véritable harcèlement judiciaire" depuis plusieurs semaines, estime RSF.

Ali Lamrabet attend un jugement en appel après une condamnation, le 21 novembre dernier, à quatre ans de prison ferme. Il est également poursuivi en diffamation par une quarantaine de journalistes du quotidien Al Ahdath Al Maghribia, à cause d’un dessin paru dans Demain Magazine le 11 mai 2002 qui qualifiait leur journal de "pornographique".

AFP

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