Libre-échange Maroc/UE/USA : Optimisme

9 mai 2007 - 18h50 - Economie - Ecrit par : L.A

Tous les cassandres ont vite fait d’afficher un profil bas. Bien au contraire, le pays se porte plutôt mieux, avec un optimisme partagé entre les opérateurs économiques, pour lesquels cela ira toujours de mieux en mieux

L’exemple du textile, que d’aucuns vouaient à la « ruine » lors de la crise du secteur en 2005, montre bien la capacité du pays, gouvernants et opérateurs, à relever les défis les plus douloureux pour reprendre du poil de la bête et repartir à la conquête des marchés extérieurs. Y compris ceux des vieux et nouveaux continents, lorsqu’on connaît leurs règles draconiennes et leurs implacables exigences mises à niveau des entreprises, de rigueur administrative et juridictionnelle, ainsi que de transparence des marchés et des transactions commerciales. Non seulement, le secteur textilien, secteur-phare de la nouvelle stratégie industrielle Emergence, a remarquablement remonté la pente, pour engranger plus de 30 milliards DH de chiffre d’affaires à l’export en 2006, un record historique, mais il a allumé des concurrences très profitables à l’industrie marocaine, où les clients leaders sont en course ouverte, pour rester en tête. C’est ainsi que les deux premiers partenaires économiques et premiers investisseurs étrangers au Maroc, en l’occurrence la France et l’Espagne, ont augmenté la cadence qui a permis au Royaume ibérique de surclasser, pour la première fois dans l’histoire des relations économiques avec le Maroc, l’hexagone au terme du premier trimestre 2007, avec un total partagé de plus de 5,2 milliards DH d’exportations.

Et l’après-2008 s’annonce, insistent confiants nos textiliens, dans le même trend haussier pour promouvoir la sous-traitance et le fast fashion, ciblant une grande variété de collections de modes. Sans oublier que les délocalisations des plus grands groupes européens mondiaux défilent sur nos terres, en s’associant avec des PME performantes locales, en partant à la conquête des marchés communautaire et nord-américain.

Au plan bilatéral avec la première puissance mondiale, si le commerce entre ces deux nations a remarquablement augmenté de 44 %, les IDE nord-américains se sont accélérés dans le Royaume, depuis les premiers mois d’entrée en vigueur de l’ALE. L’exemple retenant le plus l’attention, est l’implantation du géant du pays de l’oncle Sam, en l’occurrence Fruit of the Loom, qui a préféré notre pays sur un panel de 60 pays candidats passés au crible d’une lourde grille d’évaluation, renfermant 14 critères passant sous la loupe les coûts de transport, de main d’œuvre, de santé, la fiscalité et autres.

Quant à l’accord d’association avec le Vieux continent, en dehors des négociations agricoles qui s’acheminent vers un consensus acceptable, et nonobstant le renouvellement de l’accord de pêche, selon les exigences de souveraineté de la partie marocaine, le processus de démantèlement des barrières tarifaires, qui devra être total à l’horizon 2010, a redonné de la vigueur et aux investisseurs des deux bords et aux échanges commerciaux. Mais où sont passés donc les pronostiqueurs de circonstance, qui juraient par tous les diables, que le tissu productif « archaïque » national allait être emporté par le « tsunami » de la modernité des industries européennes ? Notamment, ceux qui tablaient sur la disparition d’au moins du tiers des entreprises marocaines travaillant dans l’import-export, pour cause de défaut de mise à niveau ?

Gazette du Maroc - B.M

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Sujets associés : États-Unis - Accord de libre échange

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