Le plan de vol du tandem Marjane-Acima

7 mars 2009 - 13h13 - Economie - Ecrit par : L.A

La « crise » qui alimente tant les conversations dans les milieux d’affaires ne se traduit pas, pour l’instant, dans la fréquentation de Marjane, ni de Acima. La consommation des ménages, moteur de la croissance, est toujours aussi dynamique.

Ce qui conforte le ministre des Finances dans son refus à parler de crise. Le président du pôle grande distribution de l’ONA, Tajeddine Guennouni, confirme : « Sur la partie alimentaire, il n’y a aucun changement ; les ménages continuent de consommer comme d’habitude ». Idem pour les premiers mois de l’année. Mais sur l’équipement, notamment l’électroménager, la demande a été moins soutenue que les années précédentes au cours des deux derniers mois de 2008. Mais ce ralentissement tient aussi aux habitudes des ménages qui parient sur des baisses de prix et des promotions pour pouvoir acquérir un appareil électroménager, tempère-t-il.

Le tandem Marjane-Acima a clôturé l’exercice 2008 avec un chiffre d’affaires de 9,5 milliards de dirhams, en progression de 10% à périmètre constant. En intégrant les ouvertures de magasins dans l’année, la croissance s’établit à 20%. A elle seule, Marjane dégage près de 80% du chiffre d’affaires consolidé du pôle grande distribution de l’ONA, soit 7,5 milliards de dirhams. Le reste, 2 milliards de dirhams, vient de Acima. Le caddy moyen est de 260 dirhams chez Marjane et moitié moins chez Acima, soit 130 dirhams.

Les deux enseignes sont entrées en phase finale de leur rapprochement stratégique. Cette opération n’est pas une fusion, insiste Tajeddine Guennouni. En clair, les deux enseignes feront chambre commune tout en gardant chacune sa personnalité. « Il s’agit de tirer le plein potentiel de synergies entre les deux chaînes, mais également d’anticiper de nouvelles menaces concurrentielles et de permettre un retour plus rapide des investissements », explique le président. Au total, les synergies attendues sont évaluées à 100 millions par an. Les enjeux sont donc très importants tant pour Marjane et que pour Acima qui doivent affronter l’arrivée de nouveaux compétiteurs dont le numéro deux mondial dans la grande distribution et le groupe turc Bim qui s’apprête à lancer sa chaîne de hard discount.

D’où viendront ces 100 millions de dirhams de synergies par an ? Par le passé, Acima et Marjane menaient chacune son développement en solo, les seules synergies se situaient au niveau des achats et des systèmes d’information dans le cadre d’un schéma client-fournisseur.

La coordination entre les deux enseignes se fera à plusieurs niveaux : une plus grande coordination dans le développement, notamment l’ouverture de nouveaux magasins, la mutualisation des fonctions support telles que la finance, le contrôle de gestion, l’informatique et la logistique. Idem pour les ressources humaines, élément capital pour sécuriser les projets industriels des deux enseignes, précise Tajeddine Guennouni.

La chaîne logistique est l’un des foyers stratégiques de synergies entre les deux enseignes. Le groupe va loger tous les approvisionnements des produits grande consommation (PGC) et de l’électroménager dans une plateforme qui sera construite près de l’aéroport Mohammed V à Casablanca. Ce sera la deuxième plateforme commune entre les deux chaînes après celle des produits frais (fruis, légumes et poissonneries). Elle sera aménagée sur une surface de 30.000 mètres carrés couverts et, à moyen terme, elle atteindra 50.000 mètres carrés. Le groupe y investira 80 millions de dirhams.

La direction s’engage à l’ouvrir au trimestre 2010. Qu’adviendra-t-il du partenariat avec Exel DHL Supply Chain qui assure actuellement une partie de la gestion de la chaîne logistique des deux enseignes ? On n’est pas encore rentré dans la réflexion, confie le PDG du pôle grande distribution de l’ONA. « Pour l’instant, nous finalisons notre projet et on avisera le moment venu », ajoute-t-il.

Le groupe n’a pas encore arrêté la formule de gestion de sa plateforme logistique. Deux options sont envisageables : soit d’assurer lui-même la gestion, soit la confier à un prestataire spécialisé moyennant un cahier des charges.

Source : L’Economiste - Abashi Shamamba

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