Maroc : 34 partis en lice pour les législatives ?

7 juin 2007 - 00h00 - Maroc - Ecrit par : L.A

Quelle est réellement la stratégie de l’Etat face à la multiplication de nouveaux partis ? Les pouvoirs publics ont-ils seulement une visibilité quant à l’avenir immédiat du paysage politique marocain alors que la chambre des représentants s’apprête à renouveler ses membres ? L’interrogation traverse aujourd’hui un landerneau politique tout à la préparation du scrutin du 7 septembre. Difficile d’apporter des réponses claires face à une démarche plutôt contradictoire…

Flash-back pour mieux comprendre la théorie du pas en avant et deux pas en arrière. La création, à la fin de l’année 2005, du Parti de la Renaissance et de la Vertu d’un ex-PJD, Mohamed Khalidi, et de celui d’Abdelkrim Benatik (un déçu de la CDT) et son parti travailliste en passant par l’ancien ministre de l’Union constitutionnelle, Abdallah Azmani, avait, à l’époque, provoqué la stupeur dans le microcosme politique. A l’heure des discours sur la rationalisation, la régulation et autre vœu de regroupements politiques, voici que de nouveaux partis naissaient. « Certains se sont dépêchés de créer des partis avant que la loi n’entre en vigueur. Ils pensaient que s’ils ne le faisaient pas maintenant, ils ne pourront jamais le faire.

Ce qui était tout à fait vrai. Nous sommes dans un Etat de droit et chacun a le droit de créer un parti pour peu que la loi soit respectée. Mais tous ceux qui ont des velléités de Zaïm doivent savoir une chose : la nouvelle loi sur les partis pénalise la multi-appartenance politique, les parlementaires n’ont le droit de changer d’appartenance qu’à la fin de la législature tandis que le financement des partis ne profite qu’aux formations qui ont franchi le seuil de 5%. Il faut désormais penser à toutes ces nouvelles règles du jeu avant de procéder à la création d’une structure partisane », expliquait alors D. Lachgar.

A gauche de l’échiquier politique, on n’en finit pas de se battre pour une rationalisation du champ politique, « sous forme de pôles démocratiques pour aboutir réellement à une vraie alternance ». « La loi sur les partis n’était qu’un pas vers la moralisation de la vie politique. Il est vrai que le mode de scrutin et le découpage électoral devaient jouer un rôle essentiel dans une telle moralisation. Le système des pôles ne vient pas du néant mais bien du code électoral et du mode de scrutin. Sur la base des résultats des législatives de 2002, si le Maroc avait adopté la liste nationale et le seuil de 10%, deux partis seulement, l’USFP et l’Istiqlal auraient siégé au parlement. Nous aurions alors abouti à une vraie alternance. Si nous avions opté pour le seuil de 7%, seuls 4 partis auraient franchi la porte du parlement », soutient un quadra usfpéiste.

Combien seront-ils à battre la campagne aux législatives du 7 septembre ? 34 partis sont aujourd’hui clairement en position, sur les starting block, prêts à se lancer dans la course électorale. « Attention, il ne faut pas perdre de vue que Abdelaziz M’sioui, ex-membre fondateur de l’Union constitutionnelle, annonce, lui aussi, son parti des retraités et que Omar Zaïdi, figure de la gauche radicale, est en campagne pour la création d’un parti des verts de gauche », rappelle un observateur de la chose partisane.

Libération

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