Sécheresse : crainte de pénurie d’eau à Rabat et Casablanca
La crainte de la soif plane sur les villes de Rabat et Casablanca, touchées par une sécheresse qui dure depuis plusieurs mois. Un plan d’urgence est mis en place par les autorités.
Le Maroc connaît actuellement un été plus chaud et plus sec que d’habitude, avec des vagues de chaleur successives qui ont provoqué des incendies dans différentes provinces. C’est la pire sécheresse qui frappe le royaume depuis ces trois dernières décennies, avec des réserves d’eau à seulement 28 % de leurs capacités.
Pour faire face à ces canicules successives qui ont aggravé la pénurie d’eau potable, le gouvernement et les municipalités ont dû baisser le débit d’eau potable et interdire son utilisation pour le jardinage, le lavage des véhicules et le nettoyage des rues. « Nous sommes confrontés à une situation de stress hydrique, l’eau stockée est insuffisante, nous devons prendre soin des ressources dont nous disposons », a expliqué Moulay Ahmed Afilal, adjoint au maire de Casablanca, à EFE.
L’objectif de la ville de Casablanca en adoptant cette mesure est de « sensibiliser les citoyens à l’utilisation rationnelle de l’eau », le temps de trouver des solutions alternatives comme l’exploitation des aquifères et la mise en place de cinq stations d’épuration et d’une usine de dessalement, a ajouté Afilal. Comme Casablanca, les municipalités de Berrechid, Settat ou encore Oujda, ont aussi réduit le débit d’eau potable.
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Le porte-parole du gouvernement, Mustafa Baitas, a récemment cité d’autres actions urgentes telles que l’approvisionnement en eau potable des principales villes à partir de réservoirs éloignés et la réalisation de forages pour trouver de nouveaux puits afin d’éviter « des perturbations ou des coupures d’eau potable » dans le royaume.
« Le gouvernement aurait dû adopter ces mesures depuis longtemps… Cinquante villes sont menacées par la soif », critique Mohamed Benabou, expert en climat et développement durable. Les réserves d’eau sont à 28,2 % (contre 46 % l’an dernier), le niveau le plus bas depuis quatre décennies, déplore-t-il. Salima Belmkeddem, présidente de l’ONG « Maroc Environnement 2050 », invite pour sa part le gouvernement à rationaliser l’utilisation de l’eau dans l’agriculture et à former les petits agriculteurs. « Nous avons besoin d’une politique adaptée à l’urgence écologique actuelle… », a-t-elle conseillé.
Aller plus loin
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