Maroc : les taxes sur les cigarettes électroniques passent à 40%

14 novembre 2022 - 12h40 - Maroc - Ecrit par : A.P

Les droits d’importation des cigarettes électroniques devraient passer de 2,5 à 40 % dès l’année prochaine. La mesure est très mal accueillie par les commerçants.

« On est sous le choc. Cela va avoir un gros impact sur l’avenir de la cigarette électronique. L’avenir est incertain pour la cigarette électronique au Maroc. Économiquement, ça va être très dur. Beaucoup vont y laisser beaucoup de plumes. La cigarette électronique deviendra sûrement un produit de luxe pour certaines personnes, pas pour tout le monde », confie à H24 Info une commerçante de cigarettes électroniques dans le quartier du Maârif à Casablanca. Si la mesure est appliquée, elle entraînera l’augmentation du prix de vente actuel de la cigarette électronique de 300 dirhams, précise-t-elle.

La Commission des Finances au sein de la Chambre des représentants a adopté mercredi un amendement du projet de loi de finances (PLF-2023) prévoyant cette augmentation des droits d’importation des cigarettes électroniques de 2,5 à 40 %. Les commerçants ne sont pas sûrs de résister à cette « énorme augmentation ». « Nous ne savons pas si cela va être appliqué sur le matériel, les résistances, les liquides… Nous attendons début janvier pour voir ce qu’il va se passer, mais je crois que c’est la fin », déclare une gérante de E-vap.

À lire : Maroc : vers une hausse des taxes sur la chicha et les cigarettes électroniques

Pour un autre commerçant, « c’est le coup de grâce ». « Je pense que le consommateur va suivre difficilement. Ils n’ont pas augmenté de la même manière pour les cigarettes. S’ils voulaient sauver les Marocains, ils les auraient augmentés aussi de 40 %, car niveau risque sur la santé, c’est incomparable. Toutes les études montrent que la cigarette électronique est moins nocive de 95 à 98 % que la cigarette classique. Certaines mutuelles en Europe la remboursent même », explique-t-il.

Reda Mhasni, psychologue et spécialiste des addictions, estime « exagéré » de considérer la cigarette électronique comme une « solution thérapeutique ». « À mon humble avis, la cigarette électronique est encore une addiction », souligne le spécialiste qui estime que cette mesure d’augmentation des droits d’importation « ne va absolument pas faire baisser la consommation » de cigarettes par les citoyens, notamment les jeunes. Et de conclure : « L’État doit soutenir le citoyen pris dans les mailles de l’addiction avec des solutions pour s’en sortir, et non lui prendre son argent ».

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