Marrakech capitale du mannequinat

C’est une toute jeune fille venue de la République tchèque, Denisa Dvorakova , qui vient de remporter le concours « Model Look International 2006 » organisé par la plus prestigieuse agence de mannequins du Monde, Elite. Ses dauphines sont Terese Teglgaard et Maline Ljingberg, respectivement Danoise et Suédoise.

34 ans depuis sa création à Paris, Elite est présente dans le monde entier avec 36 agences et plus de 800 mannequins sur 5 continents, dont certaines sont devenues de véritables ambassadrices de la mode internationale, comme Cindy Crawford, Claudia Schiffer, Karen Mulder ou Linda Evangelista… Le chiffre d’affaires annuel de l’agence tourne autour des 100 millions de dollars.

Le concours international de recrutement vient de célébrer sa 23e édition à Marrakech. En lice, 64 candidates finalistes issues de 50 pays. 15 d’entre-elles étaient retenues pour la finale, samedi soir. Et trois se retrouvent sous les feux de la rampe. « Je regrette l’absence d’une candidate marocaine, tout en saluant l’importance de l’événement organisé au Maroc. C’est la première fois qu’un concours de cette nature y est organisé », souligne Aïcha Sakhir, directrice et rédactrice en chef du magazine Femmes du Maroc. « Les sélections du jury peuvent surprendre. On a l’impression qu’il s’agit d’un concours de beauté, mais c’est un concours de mannequins. Le métier fait rêver, pourtant c’est un véritable travail qui demande des critères physiques, une rigueur, un sens de la communication et de l’image et beaucoup de courage », ajoute-t-elle.

L’événement a demandé plusieurs semaines de préparation, tant du côté technique que du côté des jeunes filles : séances de relooking, de coiffure, de maquillage, stylisme, photos, interviews, reportages, cours de marche ou de maintien, cours de chorégraphies, répétitions… Le résultat a donné un show impressionnant devant de nombreuses personnalités de la mode venues du monde entier. « Cette soirée a coûté 15 millions de DH », commente Jean-Claude Guarèse, manager de « One Way Concept », l’un des organisateurs. Une soirée animée par Claude Schalle, un maître dans le domaine. A noter que la réception devait se tenir en Thaïlande et finalement, c’est à Marrakech qu’Elite a choisi d’organiser son concours.

Les candidates ont présenté plusieurs chorégraphies et il s’en fallait de peu pour que l’on se croit à l’élection de Miss France. Robes de plage pastel, ou en lycra rouge or et noir, tenues marocaines, robes du soir. Bref, un show tout en strass et paillettes. Mais pas de défilé en maillot. Dans les coulisses, on parle d’une représentation privée pour le jury.
De nombreuses stars étaient au rendez-vous.

Parmi elles, Victoria Abril, venue de Barcelone chanter « Ah tu verras tu verras » ; Mélissa, la star libanaise ; Vanessa Hessler, mannequin vedette italienne ; Amina, candidate marocaine 2003…

Si trois filles sont montées sur le podium et se partagent 325.000 dollars, toutes les finalistes signeront un contrat de 2 ans avec Elite.
Pour toutes, le rêve est devenu réalité. Une carrière s’offre à elles. Dans quelques semaines, elles seront immortalisées sur tous les papiers glacés de la planète. Si les feux de la gloire viennent à peine de s’allumer, elles n’imaginent pas encore qu’il va leur falloir beaucoup, mais beaucoup de travail et de ténacité.

La mode encore peu exploitée

Avec le concours Elite Model Look, la capitale de tourisme marocaine et de la jet-set s’est retrouvé une nouvelle fois sous les feux de l’actualité people. Mais il serait intéressant de voir comment un tel événement pourrait contribuer à la création d’agences de mannequins au Maroc comme c’est le cas à Paris, à Milan ou à New York, les grandes places de la mode.

Si quelques boutiques « luxe » ouvrent peu à peu leurs portes dans la ville ocre, la mode y est encore un secteur peu exploité. « Il faut aller à Casa pour trouver une véritable représentation de la mode, explique Nicolas », directeur du restaurant marrakchi, Le Riad des mers.

Pour Saïd de la boutique A votre mesure, « le monde de la mode devrait s’intéresser davantage à Marrakech, car il y a une clientèle pour ça. Nous avons aussi des compétences, des matières, des couleurs et des créateurs ».

L’Economiste - Michel Roussel