" Le sexe nié" d’Osire Glacier, remet sur le tapis la question de l’infériorité des femmes au Maroc

4 octobre 2020 - 22h40 - Culture - Ecrit par : Bladi.net

«  Le sexe nié  », nouvel ouvrage d’Osire Glacier poursuit un but précis : trouver une expression masculine, mais aussi, une pensée partagée par les femmes. Son auteur entend apporter des explications aux préjugés et autres mentalités rétrogrades qui perdurent depuis des lustres en matière de système patriarcal et de misogynie.

Elles sont nombreuses les femmes qui sont convaincues de l’existence d’un ordre naturel en leur défaveur. Elles assument une perception péjorative de leur propre sexe, donnant ainsi raison à la misogynie.

L’ouvrage intitulé «  Le sexe nié, féminité, masculinité et sexualité au Maroc  », porte sur cette infériorité des femmes. C’est un ouvrage d’Osire Glacier, paru aux éditions «  La croisée des chemins  ». L’œuvre est le résultat d’une longue réflexion portant sur l’infériorité des femmes plus précisément au Maroc et dans les sociétés humaines en général, affirme l’auteure.

Avec cet ouvrage, Osire Glacier, née à Agadir dans les années 1960, examine ainsi, comment les thèmes du corps, du féminin, du masculin et du sexuel sont établis et véhiculés par le langage, les médias, la littérature et les textes de loi dans le Maroc après l’indépendance. Elle aborde également des survivances de l’ordre patriarcal dans les langues française et anglaise, ainsi que dans l’imaginaire du cinéma de Hollywood.

L’objectif de cet ouvrage est donc de dévoiler les dynamiques qui produisent la dépréciation du sexe féminin dans l’ordre patriarcal basé sur le principe du primat de la masculinité avec son corollaire. L’auteur éclaire également sur la fonction assurée par la sexualité dans la concrétisation, la stabilisation et la pérennisation de cette hiérarchisation.

Pour rappel, ce même ordre patriarcal produit un masculin associé à la domination, l’agressivité et la violence. Ce qui produit inversement un féminin associé à la soumission, la passivité et la douceur. Ensuite, il produit des femmes et des hommes distincts. Il produit de même une conception particulière du pouvoir. Ce pouvoir est en effet, sexué et sexualisé, puisqu’il est à la fois pouvoir masculin mais aussi, un pouvoir dont l’expression ultime est l’appropriation sexuelle du corps féminin, révèle l’Économiste.

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