Un plan Azur pour l’agriculture

23 avril 2008 - 23h36 - Maroc - Ecrit par : L.A

C’est parti. « Le Plan Maroc vert » sera mis en œuvre selon sa configuration définitive d’ici 18 mois au plus tard. Et cela pour les grands chantiers relevant des filières qui nécessiteraient de lourdes réformes. En attendant, l’étude relative à la définition d’une stratégie a identifié les différents axes de réformes à mettre en place dès la prochaine campagne.

L’exposé fait par le ministre de l’Agriculture, devant SM le Roi lors de la séance d’ouverture des premières Assises de l’agriculture mardi 22 avril à Meknès, en cible les priorités. Histoire de préparer le terrain pour insuffler au secteur « une dynamique de développement harmonieux, équilibré et soutenu ». Ces axes ainsi que les principales orientations retenues seront toutefois afinés avec les différentes professions concernées.

Tout au long des ateliers qui seront organisés durant la 3e édition du Salon international de l’agriculture au Maroc qui s’ouvre aujourd’hui jusqu’au 28 avril à Meknès. Et la manifestation s’y prête à merveille, tant la présence d’experts marocains et étrangers sera d’une contribution certaine. Dèjà, le travail réalisé offre une vision assez claire de ce que sera l’agriculture de demain.

Six idées fortes ont permis de définir la stratégie de relance de l’agriculture de demain. Tout d’abord une conviction claire : l’agriculture a tous les atouts pour constituer un levier fondamental de la croissance économique sur les 10 à 15 années à venir. Cette agriculture doit être, ensuite, plurielle et sans exclusivité pour tous les acteurs. L’agriculture s’adresse à tous les opérateurs dans leur diversité et leurs contraintes socio-économiques. Pour cela, elle doit s’appuyer sur des moyens adaptés à chaque catégorie.

Les plus performants tout comme les plus fragiles. Seulement, un traitement des problèmes de fond s’avère nécessaire. Et c’est la troisième idée forte. Tout particulièrement du tissu des acteurs qui souffre de faiblesses liées à la vieillesse, l’analphabétisme et aux structures foncières. Des modèles d’organisation innovants ayant fait leurs preuves ailleurs peuvent être transposés, moyennant adaptation au contexte marocain, comme l’agrégation. L’idée semble déjà avoir fait son chemin.

Dans la mesure où un premier « protocole d’entente relatif à l’agrégation dans le secteur des céréales », a été signé en marge de la séance d’ouverture des Assises entre le ministre de l’Agriculture et le PDG de l’Office chérifien des phosphates. « C’est que sans un travail de régénération du tissu, aucune réforme de fond n’est possible », insiste Akhannouch. La quatrième orientation a trait à l’investissement. Car, au centre de l’équation se trouve l’acte d’investir. Surtout du privé. Qu’il faut accompagner, si nécessaire de l’aide publique.

Réussir la mutation

L’objectif est de réaliser pas moins de 10 milliards de DH/an. Au travers d’une offre Maroc spécifique et adaptée. Pour attirer le maximum d’investisseurs tant nationaux qu’étrangers.

Dans cette perspective, une approche « transactionnelle » sera utilisée. Concrètement, elle se traduira par la mise en place de 1.000 à 1.500 projets définis sur la base d’un modèle économique ciblé. Et pour boucler, aucune filière ne sera condamnée ou abandonnée à son sort. Au contraire l’objectif recherché est de donner aux acteurs toutes les chances de réussir cette mutation.

Et pour cause, les retombées ainsi que les impacts attendus sont considérables. Certes, à ce stade, convient le ministre, la quantification de l’impact est encore prématurée pour ne pas dire difficile. N’empêche que les prévisions préliminaires du Plan Maroc vert permettent d’escompter des impacts colossaux en termes de croissance économique, d’emploi, des exportations et de la lutte contre la pauvreté dans toutes les régions. A moyen terme, il permettra la création de prés de 1 million d’entreprises. L’apport attendu est de générer un PIBA supplémentaire de 70 à 100 milliards de DH/an.

Mais des réformes d’ordre institutionnel, cette fois doivent être mises en place. A commencer par celle du ministère de l’Agriculture lui-même. Dans ce cadre, il est proposé la création d’une Agence nationale de développement. L’organisme projeté devrait constituer l’interlocuteur valable pour les opérateurs notamment pour ce qui est de la mobilisation des investissements.

Trois contrats et deux conventions

Trois contrats programmes et deux conventions ont été signés à l’occasion des Assises nationales de l’agriculture. Il s’agit du contrat programme sucrier, du secteur avicole et de la filière agrumicole. Ces contrats étaient certes attendus. La convention sur l’aviculture devait même être signée lors de la 2 e édition du Siagrim mais la nouveauté tient à la convention passée avec l’OCP. C’est le protocole d’entente relatif à l’agrégation dans le secteur des céréales. Aux termes de ce protocole, le gouvernement s’engage à apporter toute l’assistance technique, financière et juridique tout en fournissant une superficie suffisante. Pour sa part, l’OCP doit accompagner les agriculteurs dans un projet articulé sur la productivité. Histoire de constituer un noyau dur. L’autre convention a été signée entre le gouvernement et le Crédit Agricole du Maroc pour assurer le financement des exploitations non éligibles au crédit bancaire.

Source : L’Economiste - A. G.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Agriculture - Aziz Akhannouch - Développement - Ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : augmentation des salaires des enseignants-chercheurs avant fin 2022

Le chef du gouvernement a fait part de son intention d’augmenter les salaires des enseignants-chercheurs avant la fin de 2022, et de signer un accord avec le syndicat avant la fin de l’année. Cette décision a été prise lors d’une réunion entre Aziz...

Pénurie de lait : les éleveurs marocains lancent un cri de détresse

Touchés de plein fouet par la sécheresse->95421 et surtout l’augmentation du coût de l’élevage, les éleveurs réclament une aide urgente à l’État, en vue de faire face à la pénurie de lait que connait le royaume.

Aïd Al-Adha : le Maroc a encore importé des bovins de l’étranger

En prévision de l’Aïd Al-Adha, prévu au Maroc vers le 29 juin prochain, le nombre d’importations d’ovins s’intensifie. Ainsi, quelque 19 500 ovins importés du Portugal sont arrivés au port de Jorf Lasfar, dans la région d’El Jadida.

Total Mauritanie dans le giron du groupe marocain Akwa Africa

Le rachat par Akwa Africa, filiale du groupe Akwa, holding du chef du gouvernement marocain, de la filiale mauritanienne du groupe énergétique français TotalEnergies sera bientôt officialisé. Au Maroc, le Conseil de la concurrence a donné carte blanche...

L’avocat : l’or vert qui assoiffe le Maroc

La culture de l’avocat nécessite une importante quantité d’eau. Au Maroc, des voix s’élèvent pour appeler à l’interdiction de cette culture, en cette période de sécheresse sévère et de stress hydrique.

Maroc : les exportations d’huile d’olive ont augmenté de 47 % à fin août

Le volume des exportations marocaines d’huile d’olive a doublé par rapport à 2021, atteignant 13 200 tonnes en volume à fin août et 456 millions de dirhams en valeur, soit une hausse de 47 %.

Production de dattes : le Maroc revoit ses ambitions à la hausse

Le Maroc entend mobiliser ses efforts et ses ressources pour doubler sa production de dattes, en atteignant 300 000 tonnes par an, contre 149 000 tonnes en 2021.

Les Marocains vont-ils manquer de dattes pour le Ramadan ?

À quelques semaines du mois sacré de Ramadan, des doutes subsistent quant à la disponibilité des dattes en quantité suffisante et à des prix abordables.

Le Maroc manque de lait

Annoncée depuis plusieurs mois par les professionnels du secteur, la pénurie de lait a été confirmée par le gouvernement lors du point de presse hebdomadaire. Selon le porte-parole du gouvernement, la situation et due à plusieurs facteurs.

Les agriculteurs bretons dénoncent « l’invasion » de la tomate marocaine

Une action d’étiquetage a été lancée le vendredi 2 juin 2023 par les producteurs de tomates d’Ille-et-Vilaine et la FDSEA 35, pour dénoncer les tomates importées du Maroc.