600 millions de DH pour réformer l’Etat civil

23 mai 2008 - 21h03 - Economie - Ecrit par : L.A

Les services de l’Etat civil se modernisent. Informatisation tous azimuts des bureaux, mais aussi décentralisation et harmonisation des prestations au niveau de l’ensemble du territoire. Sans distinction aucune entre la ville et la campagne.

Et pour cause ! L’objectif dépasse la mise à niveau d’un service à l’organisation et aux méthodes de travail on ne peut plus archaïques. Car, au-delà du simple acte de cerner l’état civil des citoyens, c’est de la mise en place d’une banque de données, aussi exhaustive que possible, qu’il s’agit. Dans le but évident « de mieux planifier les projets sociaux », soulignera le directeur général des Collectivités Nour Eddine Boutayeb, lors d’un point de presse tenu jeudi à Rabat. Pour lui, le nouveau système renseignerait mieux sur « les populations cibles pour être au fait de leurs besoins en matières de santé et d’éducation ». Traduire pour cibler les aides servies dans ces domaines. Et, pourquoi pas les subventions distribuées par la Caisse de compensation. Même si la question n’a pas été à proprement clarifiée lors de la rencontre avec la presse, Boutayeb en donne un avant-goût.

Tout porte à croire, en effet, que l’on s’achemine vers un système permettant une meilleure visibilité sur la condition sociale des citoyens. Le tout pour préparer le terrain à une réforme de la Compensation. En s’inspirant de quelques modèles réussis. En attendant, quels projets pour réformer ce service ? Au Maroc, l’état civil a connu une évolution notable au niveau de la réglementation avec la promulgation en 2003 de la loi 37-99. Mais, sur le plan de l’efficacité et de l’organisation, beaucoup de travail reste à faire.

En témoignent les chiffres : en 2007, le taux d’enregistrement des citoyens a été de 54% pour les naissances et de 30,7% pour les décès. D’où le projet visant la modernisation des services de l’Etat civil. Le coût de cette opération est estimé à 600 millions de DH. La période de mise en œuvre devrait s’étaler du mois de juin prochain à fin 2012.

« Il s’agit d’une approche globale qui s’inscrit dans le cadre de la décentralisation et de la politique de proximité », a précisé Boutayeb. L’objectif est d’améliorer la qualité des prestations pour l’ensemble des bureaux d’état civil du Royaume dont le nombre actuellement s’élève à 2.172. Pour ce faire, les services de Boutayeb ont préparé une offre sous forme de package comme stratégie d’intervention. Cette offre vise en particulier à améliorer les outils technologiques et l’organisation des bureaux d’état civil. Sur le premier point, les concepteurs du projet comptent beaucoup sur une informatisation massive des services avec, comme objectif, la mise en réseaux de l’ensemble des bureaux.

Au même chapitre, le ministère lancera un appel d’offres pour la conception d’un logiciel qui sera utilisé par toutes les communes du pays. Et toutes ces prestations d’équipement informatique ainsi que la formation du personnel communal, seront confiées au privé. Lequel personnel sera affecté définitivement aux bureaux d’état civil.

Le nœud

Le nœud du projet concerne la saisie des informations : près de 45 millions d’actes. « Avec tout ce travail, on pourra avoir d’ici 2012 un service performant et de qualité », anticipe Boutayeb. « Outre la qualité et l’efficacité, ce nouveau dispositif permettra de constituer une base de données, actualisée, concernant les différentes informations d’ordre personnel, démographique et économique », ajoute-t-il.

Source : L’Economiste - Nour Eddine El Aissi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Administration - Informatique - Budget

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : voici les salaires dans la fonction publique

Le rapport sur les ressources humaines annexé au projet de Loi de Finances 2024 indique que le salaire mensuel net moyen dans la fonction publique marocaine a augmenté de 18,08 %, passant de 7 250 dirhams en 2013 à 8 561 dirhams en 2023.

Blanchiment d’argent : Le Maroc serre la vis et ça paye

La lutte contre les activités de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme connaît des progrès significatifs au Maroc. En témoigne le nombre de déclarations de soupçon reçues par l’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF) en...

Le Maroc s’oriente vers une administration sans papier avec une nouvelle plateforme numérique

Le ministère délégué chargé de la Transition numérique entend développer une plateforme dénommée « le compte numérique de l’usager » pour améliorer la qualité des services de l’administration aux usagers.

Fonctionnaires marocains : une décennie de croissance salariale

Entre 2012 et 2022, le salaire moyen dans la fonction publique marocaine a connu une hausse de 15,1 %, selon le ministère de l’Économie et des finances.

Marrakech veut en finir avec la mendicité et les SDF

La ville de Marrakech mène une lutte implacable contre la mendicité professionnelle et le sans-abrisme, qui porte déjà ses fruits. À la manœuvre, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et la brigade touristique.

Le Maroc investit massivement dans sa défense et son industrie militaire

Le budget du ministère marocain de la Défense nationale devrait atteindre 124,7 milliards de dirhams l’année prochaine, selon le Projet de loi de finances (PLF) 2024. Un budget en hausse d’environ 5 milliards de dirhams par rapport à 2023.

Plus de 90 000 fonctionnaires marocains payés à ne rien faire

La ministre déléguée auprès du chef du gouvernement chargée de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, Ghita Mezzour, n’a pas souhaité ouvrir une enquête sur le scandale des fonctionnaires fantômes, estimés à plus de 90 000 dans...

Subventions maintenues au Maroc : un répit pour le pouvoir d’achat des ménages

Le gouvernement marocain a décidé de maintenir les subventions du gaz butane, du sucre et de la farine au titre de l’exercice 2024 dont le budget est estimé à 16,36 milliards de dirhams dans le Projet de loi de finances (PLF) 2024.

Maroc : Une vague d’embauches publiques attendue en 2024

L’État marocain prévoit en 2024 la création de 30 034 postes dans les ministères et institutions publiques, révèle le Projet de loi de finances (PLF) 2024.

Office des changes au Maroc : du nouveau pour l’e-commerce

Les jeunes entreprises innovantes en nouvelles technologies ont désormais une dotation commerce électronique plafonnée à un million de dirhams par année civile, selon la version 2024 de l’Instruction générale des opérations de change (IGOC).