Le roi Mohammed VI a adressé samedi, un discours à la nation, à l’occasion du son accession au trône. Le voici dans son intégralité
Le langage ordurier utilisé par certains députés marocains sous la coupole de l’hémicycle exacerbe le Roi Mohammed VI. Le Souverain en a même fait part début juin au président du parlement Rachid Talbi Alami. Les Représentants de la nation sont désormais appelés à faire preuve de civisme et de travailler, au lieu de passer leur temps à s’insulter, si toutefois ils assistent déjà aux séances du parlement.
Le Roi a même manifesté sa colère et son mécontentement quant à la bassesse du discours de certains députés, qui ont transformé le parlement en une véritable arène, pour échanger les accusations et le langage ordurier, au lieu de produire des lois et de mettre en œuvre la Constitution.
C’est en tout cas ce que rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum, qui cite une audience accordée début juin par le Souverain au président du parlement, au cours de laquelle le monarque a ordonné à Rachid Talbi Alami, d’appeler les députés à observer des règles de bonne conduite et de remplir les missions pour lesquelles ils ont été élus.
Mardi dernier, Talbi Alami a transmis lors d’une réunion la colère et les directives du Souverain aux présidents des groupes parlementaires. "Le message est passé, mais les députés sauront-ils se retenir. Cela m’étonnerait. Beaucoup de nos parlementaires ont des niveaux intellectuels très bas et ne sont là que pour servir leurs propres intérêts et bénéficier par la même occasion de l’immunité parlementaire. Ce n’est un secret pour personne...", explique à Bladi.net un politologue marocain requérant l’anonymat.
"Ils ont déjà du mal à gérer une discussion normale. Comment voulez-vous qu’ils se comportent au moins comme des adultes sensés, au lieu d’étaler leurs vies privées sur la place publique... (...). L’unique soucis de certains est d’accumuler les richesses tant qu’ils en ont l’occasion... ".
"Les Marocains se sont lassés aujourd’hui des batailles rangées opposant une classe politique vieillissante avide de pouvoir et d’argent, dont le discours n’interprète que fort bien l’état d’esprit... . "Le jeu de cette élite politique n’est que trop flagrant. Le chantage, les passe-droits et les élections unilatérales, dont les candidats succèdent à eux-mêmes. On n’en voit pas trop l’utilité...", constate un autre chercheur marocain.
Un élu communal de la région de Sidi Slimane, à 60 km de Kénitra nous confie : "comment peut-on encore accepter par exemple qu’un jeune homme, sans aucun passé militant, ni culture politique, ni fibre sociale, soit parachuté du jour au lendemain dans le microcosme politique, pour devenir député, alors qu’il ne connaît ni la réalité de sa région, ni les électeurs qui ont voté pour lui. En quoi cela servirait cette zone plongée dans la misère...?. Comment voulez-vous que des personnes pareilles puissent parler correctement. Les députés doivent être bien éduqués".
"Aujourd’hui, le Maroc a intérêt à cesser cette mascarade. Des élus dont certains sont analphabètes, qui ont acheté les voix de leurs électeurs à coups de millions de DH, l’ont-ils fait pour servir les intérêts du pays à votre avis ?. Des exemples d’élus corrompus tombés en disgrâce rien que dans la région du Gharb sont légion", conclut notre source.
"Si les membres du parlement marocain ne participent pas au processus législatif, c’est parce qu’ils sont incapables de prendre part à ce débat, en raison de leur faible niveau d’instruction. (...), commente un politologue tombé aujourd’hui en disgrâce.
Il faut bien que les analphabètes soient représentés au parlement, sachant que près de 50% de la population est analphabète...", plaisante notre source non sans amertume.
Un universitaire marocain interrogé par Bladi.net estime pour sa part que "la crise de vocabulaire dans le discours politique marocain, apparaît surtout dans le fossé séparant de plus en plus le discours de l’action. Aujourd’hui, il faut réévaluer l’action politique, la moraliser, et produire un discours anticipant les attentes des citoyens... (...).
Ceci reflète à mon point de vue la grave crise minant le microcosme politique au Maroc. Je parle ici des partis de la majorité, mais également de l’opposition.... . Le discours politique au Maroc n’est pas un acte institutionnel, mais plutôt une pratique individuelle au service malheureusement uniquement de la propagande partisane...".
"Le discours de certains leaders du Parti Justice et Développement au pouvoir (PJD), jugé simpliste et populiste, aurait pour objectif de créer une symbiose avec les citoyens", affirment des militants du parti islamiste. Un détracteur du PJD pense, au contraire, que le discours de la formation politique est irréaliste et n’aurait pour but que de séduire l’opinion publique à l’approche des scrutins électoraux.
"Le mal provient des partis politiques qui désignent des mafieux. Un parti mafieux ne peut désigner que des mafieux et le résultat est malheureusement là", clamait haut et fort le défunt militant marocain Mohamed Mjid.
Abdelhadi Khairat, membre du Bureau politique de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), avait affirmé en 2011, que beaucoup de parlementaires marocains étaient poursuivis pour des crimes financiers, d’autres seraient même impliqués dans le trafic de drogue.
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