Sanaa Akroud, nouvelle coqueluche des Marocains

8 décembre 2007 - 01h12 - Culture - Ecrit par : L.A

Spontanée, avec un sourire enfantin, elle vous accueille comme un copain de longue date. La “star attitude”, ce n’est pas vraiment sa tasse de thé. Pourtant, Sanaa Akroud est une actrice très sollicitée. Elle vient justement de terminer le tournage du nouveau téléfilm de Jilali Ferhati, Yasmine, où elle campe le personnage principal.

La comédie, c’est un rêve qu’elle entretient depuis l’adolescence, nourri pêle-mêle par le vieux cinéma égyptien, les dessins animés, la lecture de polars et de romans de Naguib Mahfouz. Mais à Taroudant, sa ville natale, les ambitions de Sanaa ne suscitent alors que commentaires dubitatifs et sourires moqueurs. Qui aurait parié que cette petite fille timide à grosses lunettes allait un jour s’illustrer sur le petit écran ? Réponse : elle-même, et c’était suffisant.

Une fois son bac en poche, elle “monte” à Rabat pour s’inscrire au concours d’entrée à l’Isadac (Institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle). Pas de chance : ce dernier est annulé deux années de suite, durant lesquelles la jeune fille se résigne à suivre des études de droit à l’Université de Marrakech. Mais dès que l’antichambre de l’Institut est rouverte, elle abandonne tout pour s’y engouffrer.

“Convaincre mes parents n’a pas été facile. Pour eux, le théâtre, ce n’était pas un métier, juste une lubie d’adolescente qui finirait par me passer. J’ai quand même pris mon sac et je suis partie”, se souvient-elle. Le bilan de la première année est mitigé. L’étudiante est plutôt discrète, voire effacée. “Je passais mon temps à observer. À la fin de l’année, un conseil de professeurs a même discuté de mon cas”, raconte-t-elle.

Qu’importe. L’apprentie comédienne s’accroche et redouble d’efforts. Ils finissent par payer lorsque Juan Dolorès Caballero, metteur en scène espagnol, vient monter de Shakespeare avec les étudiants de 3ème année de l’Isadac. “Il nous avait donné un exercice de dix minutes, au terme duquel il m’a choisi pour le rôle d’Ann, s’étonne encore l’actrice. Nous avons joué au Théâtre Mohammed V de Rabat, et ce fut un vrai petit succès”.

Une habituée du PAM

Une année plus tard, la jeune réalisatrice Fatima Boubekdi lui propose le rôle de Douiba. Le téléfilm est une réussite qui séduit autant l’audimat que la critique. Il vaudra à la comédienne une certaine célébrité, la reconnaissance de ses pairs et… un retour en grâce familial : “Depuis que je passe à la télé, mon père est fier de moi !”, s’amuse l’intéressée.

Elle enchaîne alors sur une suite du téléfilm, commandée par la chaîne de Aïn Sebaâ. “Au lieu de faire une deuxième partie, nous avons gardé le personnage pour ce qui est devenu Souk Ennsa, puis la série Rommana ou Bartal”, précise-t-elle. Les deux productions installent définitivement Sanaa Akroud dans le paysage audiovisuel marocain, non sans quelques “effets secondaires” : le personnage de Douiba a pratiquement phagocyté la comédienne, qui ne se voit plus proposer que des rôles plus ou moins similaires.

“Tout le monde m’associe à ce personnage. Mais Douiba, ce n’est pas moi. Ce n’est qu’un rôle que j’ai joué. Je suis capable de faire autre chose”, s’insurge-t-elle. Après un petit intermède sur les planches, dans Moudakkirat Chaïtania (pour lequel elle décroche le prix du meilleur premier rôle féminin au Festival du théâtre national de Meknès en 2005), Sanaa revient sur le petit écran. Elle se distingue dans la sitcom Sir ta tji, de Mohamed El Jem, avant de partager la vedette avec Mohamed Bastaoui dans la moins réussie Chrikti Mouchkilti. Un échec sur lequel l’actrice préfère ne pas s’attarder, traçant déjà la ligne de ses futurs projets. À commencer par une pièce pour enfants : “J’aimerais bien jouer dans une pièce qui parle aux enfants. C’est le public le plus dur à convaincre”, juge-t-elle.

Entre-temps, elle a enchaîné avec un rôle dans le téléfilm Samt Errih, de Saïd Azar. “J’ai enfin eu un rôle de composition, dans une histoire différente de ce qu’on a l’habitude de voir à la télé marocaine. Nous avons besoin de plus d’expériences qui sortent des sentiers battus”, critique-t-elle. Elle a aussi décidé de prendre un certain recul par rapport à son métier : “Je me suis tellement investie dans le travail que je commençais à oublier ma première nature. Aujourd’hui, je renoue avec mon petit monde à moi, mes lectures, mes amis, la danse que j’ai reprise…”. Et de conclure : “Vous savez, les premiers rôles, les flashs, l’amour du public… ça ne dure pas. L’essentiel c’est de garder son intégrité”.

TelQuel - Mustapha Bourkkadi

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