Selon le Wall Street Journal : le microcrédit, viable au Maroc

18 août 2003 - 14h32 - Economie - Ecrit par :

Le Maroc et l’Ouganda sont les deux pays africains qui se sont faits remarquer dans le domaine du microcrédit « financièrement viable », écrit vendredi le Wall Street Journal dans un article intitulé « les banques de microcrédit génèrent des bénéfices dans les économies en développement ».
Le journal note que le degré de développement du microcrédit varie selon les régions et diffère dans la même région, ajoutant que pendant qu’il a fleuri dans des pays comme la Bolivie, le Pérou, la Colombie et le Nicaragua, il est inexistant au Brésil.

Les raisons de la différence du niveau du progrès accompli par les pays en développement en matière de microcrédit sont aussi variées que la nature des marchés internes dans lesquels les banques de microcrédit opèrent, explique le journal, constatant cependant que la faiblesse du cadre réglementaire et les taux de subvention de ce genre de financement par les gouvernements sont des facteurs cités fréquemment à ce sujet. « Les taux d’intérêt appliqués dans le microfinancement varient entre 30 et 70 %», précise le journal, notant toutefois qu’« ils sont beaucoup plus inférieurs que ceux appliqués par les bailleurs de fonds locaux, qui restent les seules sources de crédit dans plusieurs régions ».

La pratique de microfinancement d’accorder de faibles prêts sans demander de garantie aux entrepreneurs à faible revenu a produit de bons résultats dans des dizaines de cas, indique le quotidien des milieux des finances, ajoutant que le microcrédit est devenu un instrument de lutte contre la pauvreté et s’est avéré « une affaire viable » attirant des investisseurs qui cherchent à réaliser des bénéfices en même temps que le développement social.

La plupart des milliers d’institutions de microfinancement, qui accordent des prêts allant de 50 à 1000 dollars, sont des organisations non gouvernementales fondées par les banques de développement et autres institutions, indique le journal notant qu’un petit nombre de mircoprêteurs sont devenus des établissements bancaires compétitifs étendant leurs services à l’épargne et aux cartes de crédit.
Le journal indique que le succès de certaines de ce genre de banques a incité leur administration soit à émettre ou à envisager d’émettre des obligations et de vendre des participations aux investisseurs.

« Pour ceux qui suivent ces changements, les établissements de microfinancement profitables ne sont pas seulement un phénomène marginal et évolutif, ils représentent le moyen le plus efficace d’expansion des bénéfices du microcrédit à un groupe plus grand, indique le quotidien New yorkais. Les remboursements de prêts aux banques de microcrédit atteignent 98 % et leurs rentrées provenant d’intérêts sont plus élevées que celles des plus grandes banques commerciales mondiales, indique le journal, ajoutant que ce groupe de mircoprêteurs peut fournir un modèle viable pour ce secteur composé de milliers d’organisations différentes.

Alors qu’il n’y a pas une seule formule, les plus réussis de ces établissements présentent certaines caractéristiques communes : ils connaissent leurs clients, sont remarquablement efficaces et peuvent opérer dans un environnement difficile marqué par la concurrence, selon des experts cités par le journal.

L’idée d’un microfinancement orienté vers la génération de bénéfices n’est pas très bien accueillie par certains qui pensent que les subventions sont encore nécessaires, car elles sont souvent le seul moyen de permettre aux microfinanciers de se lancer, indique le journal qui ajoute que d’autres pensent que le profit peut divertir les mircoprêteurs de leur mission sociale originale. Le quotidien indique que toutes les parties s’accordent à dire que le microfinancement a à peine commencé à développer ses potentialités de marché, ajoutant que la Banque mondiale estime que des 500 millions de personnes qui ont besoin d’accéder au microcrédit, seulement 12,5 millions peuvent accéder aux services de ces institutions.

MAP

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