Sommet des bâtisseurs de la paix à Sharm el-Cheikh

Louange à Dieu,

Que la prière et la bénédiction soient sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons.

Excellence, Monsieur le Président Hosni Moubarak,

Je ne serai pas long dans Mon intervention pour ne pas éprouver Mes amis, d’autant plus que l’objectif de la tenue de ce sommet, et Notre but en y participant, font que Nous n’avons pas besoin d’entrer dans les détails, mais plutôt d’aborder directement le fond du problème pour faire en sorte que notre rencontre soit une porte ou verte sur l’avenir et non des portes verrouillées devant tout espoir.

Je voudrai à cette occasion, adresser Mes remerciements à Son Excellence, Notre ami, le Président Bill Clinton, Président des Etats-Unis d’Amérique, pour les efforts qu’il a entrepris à travers des contacts et des messages afin que nous tous, fassions le voyage pour nous réunir et échanger nos points de vue, espérant parvenir lors de cette rencontre à un succès relatif, étant entendu que le succès absolu n’existe pas sur terre, mais un succès qui nous donne satisfaction en tant qu’hommes et en tant que res ponsables et chefs d’Etat.

Mes remerciements vont également au Président Boris Eltsine, Président de la Fédération de Russie, pour sa présence à ce sommet et le parrainage qu’il accorde à cette rencontre comme il l’a fait auparavant pour d’autres.

En lisant ce qui est écrit sur les murs de cette salle, Je constate : "Sommet des bâtisseurs de la paix". Est-ce à dire que le bâtisseur doit parachever son œuvre du premier coup et de manière irréversible digne de félicitations ? Est-il possible pour chaque bâtisseur sur terre de défier les vicissitudes du temps et les périls du mal, de défier également l’instinct du mal qui peut parfois prendre le dessus sur celui du bien ? Enfin, est-ce que le bâtisseur doit-être pessimiste ? Je réponds : "Non". Le bâtisseur doit être optimiste même si son édifice est plusieurs fois démoli, la démolition étant une besogne infiniment plus facile que l’œuvre d’édification.

Il suffit, pense-Je, que nous soyons tous résolument déterminés à sauvegarder ce que nous avons bâti, que nous l’exprimons et que nous en soyons convaincus pour remporter à moitié le pari et nous assurer un demi-succès. Quiconque détient un trésor, veille constamment à ne pas le perdre. Engageons-nous donc à sauvegarder ce que nous avons bâti, à poursuivre notre action, à demeurer attachés à notre œuvre et à être optimistes et convaincus. Faisons prévaloir le point de vue pertinent, la modération et l’analyse sur la passion et les sentiments. Certes, les sentiments sont toujours présents. Intégrons-les donc parmi les mécanismes de la paix, cette paix à propos de laquelle le Tout-Puissant a dit : "S’ils optent pour la paix, fais en de même et remets-toi à Dieu". Ensemble, nous œuvrons pour la paix, ensemble nous y croyons. Implorons le Très-Haut alors que nous sommes tout près de ce mont sacré où Dieu s’est adressé à Sidna Moussa, sur lui prière et bénédiction, lui disant : "Je t’ai choisi pour moi-même" (Moussa).

Combien J’apprécie ces paroles divines : "Je t’ai choisi pour moi-même". Tout près de ces monuments religieux, prions le Très-Haut de raffermir nos pas, d’affiner notre volonté et de nous accorder davantage de patience et de résolution pour assumer notre tâche et édifier ce que nous voulons bâtir."

13/03/1996