Tourisme d’affaires : la demande existe, les capacités manquent

23 mars 2007 - 00h00 - Maroc - Ecrit par : L.A

Marrakech a pris une longueur d’avance mais ses capacités d’accueil restent limitées. Casablanca se contente des courts séjours faute de grands espaces d’exposition.

Peut mieux faire ! C’est l’appréciation qui sied quand on évoque le tourisme d’affaires au Maroc. Il s’agit en effet du segment de loin le plus rentable, mais qui n’est ni bien cerné ni accompagné. Autrement dit, il ne dispose pas encore de structures d’organisation et de promotion dédiées. A l’exception de quelques agences spécialisées basées pour la plupart à Marrakech, le Maroc n’a pas encore, à l’instar d’autres pays, ce que l’on peut appeler son « Morrocan Convention Bureau », sorte d’organisme chargé de promouvoir le segment. Cette absence est liée, selon un responsable du CRT (Conseil régional du tourisme) de Marrakech, au fait que l’activité se développe uniquement à Marrakech et, dans une moindre mesure, à Casablanca.

Il est vrai que cette dernière draine une masse importante de touristes d’affaires. Il s’agit souvent de courts séjours individuels ou collectifs qui sont le fait de multinationales qui y ont leurs filiales, ou encore de participants à des foires internationales. Du reste, la capitale économique ne dispose pas encore vraiment d’infrastructures dédiées à des événements de grande envergure, à l’exception du centre de l’Office des changes. Résultat : elle se contente d’opérations qui peuvent « tenir » dans les salles des grands palaces.

Chaque client dépense 150 à 200 euros par jour

Ainsi, Marrakech apparaît comme un cas unique. Mais si la capacité offerte (34 000 m2 disponibles dans trois salles de congrès et les grands hôtels) est suffisante, elle a du mal à répondre à toutes les demandes en raison des dates demandées. Selon le CRT, le tourisme d’affaires avec ses trois créneaux (congrès, incentives et événementiel) représente entre 12 et 15% du total des arrivées et des nuitées. L’incentive se taille la part du lion avec 70% du segment, contre 20% pour les congrès et 10% pour l’événementiel. La durée moyenne de séjour pour ce genre de tourisme est de 4 jours avec une dépense journalière par personne, hors hébergement et avion, comprise entre 150 et 200 euros (entre 1 650 et 2 200 DH).

Les clients de l’incentive qui choisissent Marrakech proviennent des marchés français, italien, espagnol et, depuis peu, du marché britannique. Les secteurs d’activités les plus présents sont la santé (médecine et pharmacie), les banques et assurances, les TIC (technologies de l’information) et l’agroalimentaire.

Pour attirer la clientèle, les agences marocaines travaillent avec leurs homologues des pays émetteurs mais, remarque un responsable dans une agence d’événementiel, « de plus en plus de grandes entreprises européennes ont désormais des cellules incentives dans leur département des ressources humaines ». Il ajoute que des demandes émanent de plus en plus des entreprises marocaines, publiques ou privées, pour des séminaires de formation, des conventions ou des week-ends de motivation pour leur personnel, à tel point qu’il devient de plus en plus difficile de se loger à Marrakech en fin de semaine.

La vie éco - M.M.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Tourisme - Promotion

Ces articles devraient vous intéresser :

Tourisme au Maroc : une baisse de recettes qui inquiète

Alors que les arrivées pourraient atteindre 15,5 millions de voyageurs en 2024, soit un million de plus qu’en 2023, les recettes touristiques devraient poursuivre leur tendance à la baisse notée depuis 8 mois pour s’établir à 100 milliards de dirhams...

Le Maroc parie sur le tourisme interne

Les autorités marocaines affirment avoir mené plusieurs actions pour promouvoir et renforcer le tourisme interne en 2023.

Maroc : appel au boycott des loueurs de parasols sur les plages

Les loueurs de parasols et de tables continuent de dicter leur loi sur les plages marocaines, malgré les campagnes de sécurité lancées par les autorités pour libérer certaines plages. Une situation dénoncée par des activistes et citoyens sur les...

Tourisme au Maroc : très bons chiffres depuis le début de l’année

Le tourisme au Maroc affiche des chiffres exceptionnels depuis le début de l’année, d’après les données qui viennent d’être publiées par du ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie Sociale et Solidaire.

Les touristes peuvent-ils entrer au Maroc avec un drone ?

Les touristes nationaux mais surtout étrangers développent de plus en plus une passion pour l’utilisation des drones. Que dit la loi marocaine sur cet appareil ?

Le Maroc veut devenir une destination touristique incontournable

La ministre marocaine du Tourisme, Fatim-Zahra Ammor, a dévoilé la nouvelle feuille de route élaborée pour le secteur à l’horizon 2026 afin de faire du Maroc l’une des plus grandes destinations touristiques au monde.

Maroc : l’embellie du tourisme profite peu à l’hôtellerie

Alors que de nombreux touristes sont arrivés au Maroc cet été, l’hôtellerie a peu profité de l’embellie du tourisme. Les performances d’avant crise Covid-19 n’ont pas été atteintes.

Au Maroc, le tourisme se remet des effets de la pandémie de Covid-19

Lentement mais sûrement, l’industrie touristique se remet progressivement du Covid-19. C’est ce qui ressort de la présentation du budget du ministère du Tourisme devant la Commission des secteurs productifs à la Chambre des représentants.

Maroc : le football comme vitrine touristique

La Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) et l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT) ont annoncé mercredi un partenariat stratégique, dans l’objectif de mettre en avant le Maroc comme destination touristique à travers le football.

Un mois après le séisme, le tourisme marocain se redresse

Le Maroc conjugue désormais au passé l’impact négatif du puissant et dévastateur tremblement de terre du 8 septembre qui a endeuillé le peuple marocain et causé d’énormes dégâts matériels sur son tourisme. L’industrie se porte mieux que jamais.