Nouvelles réactions aux tracts de la haine à Tanger

2 avril 2021 - 22h30 - Maroc - Ecrit par : S.A

La Commission régionale des droits de l’Homme (CRDH) de Tanger-Tétouan-Al Hoceima a condamné les tracts haineux et moralisateurs postés sur les façades de commerce ou sur des poteaux électriques à Tanger le 28 mars dernier, pour inciter à la discrimination et à la violence à l’égard des femmes et des filles.

Dans un communiqué, la CRDH dit avoir observé des affiches dans une des rues principales de Tanger, qui incitent à la haine, la discrimination et à la violence à l’égard des femmes et des filles, invitent à limiter les libertés des femmes et des filles dans l’espace public, et soulignent que les hommes ne remplissent pas leur devoir en termes d’interdiction, de contrôle et de sanction des femmes.

Les responsables de la commission font observer que de telles positions extrémistes exposent les femmes, qui représentent la moitié de la société à la violence sous toutes ses formes, et contribuent à répandre un discours de haine parmi les composantes de la société, en particulier les femmes et les filles. Tout en saluant les vives réactions de bon nombre de Marocains, la CRDH a appelé à la vigilance et la prudence pour ne pas mettre à mal le progrès enregistré au Maroc aux niveaux juridique, législatif et institutionnel, conformément à la Constitution du royaume, ainsi que les lois promulguées et les politiques publiques engagées visant à réaliser le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes.

La commission a également salué la démarche entreprise par le parquet suite à la diffusion des tracts. Elle se dit impatiente de connaître les résultats de l’enquête ouverte par les services de sécurité de Tanger. « Pour lutter contre ces pratiques, il faut sensibiliser le public à la nécessité de faire face au discours de haine et de prendre des mesures concrètes contre les auteurs de tels crimes », a suggéré la CRDH.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Tanger - Tétouan - Al Hoceima - Femme marocaine

Aller plus loin

Twitter en guerre contre les propos haineux

Twitter veut s’attaquer aux propos "déshumanisants" fondés sur l’âge, le handicap ou la maladie de groupes de personnes.

Les discours haineux gangrènent les universités marocaines

Le Forum Méditerranéen de la Jeunesse au Maroc et le Conseil de l’Europe ont mené une étude qui a révélé que les discours haineux gagnent du terrain dans les universités...

L’UE maintient la veille contre les messages haineux en ligne

Plus de 60 % des messages de haine provenant des internautes de l’union européenne ont été supprimés en l’espace d’un mois et demi sur les plateformes de réseaux sociaux, selon...

Le discours de haine coûte cher à CNews

Decathlon a pris la décision de retirer ses publicités sur CNews pour Noël et entend le faire également pour l’année 2021. Raison évoquée : la propagation des discours de haine...

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc confronté à la réalité des violences sexuelles

Les femmes marocaines continuent de subir en silence des violences sexuelles. Le sujet est presque tabou au Maroc, mais la parole se libère de plus en plus.

Maroc : Les femmes toujours "piégées" malgré des avancées

Le Maroc fait partie des pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord qui travaillent à mettre fin aux restrictions à la mobilité des femmes, mais certaines pratiques discriminatoires à l’égard des femmes ont encore la peau dure. C’est ce...

Maroc : la vérité sur l’interdiction aux femmes de séjourner seules dans un hôtel

Une circulaire du ministère de l’Intérieur aurait interdit aux femmes de séjourner dans un hôtel de leur ville de résidence. Interpellé sur la question par le député de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) Moulay Mehdi El Fathemy, le...

Maroc : les femmes divorcées appellent à la levée de la tutelle du père

Avant l’établissement de tout document administratif pour leurs enfants, y compris la carte d’identité nationale, les femmes divorcées au Maroc doivent avoir l’autorisation du père. Elles appellent à la levée de cette exigence dans la réforme du Code...

L’actrice Malika El Omari en maison de retraite ?

Malika El Omari n’a pas été placée dans une maison de retraite, a affirmé une source proche de l’actrice marocaine, démentant les rumeurs qui ont circulé récemment sur les réseaux sociaux à son sujet.

Code de la famille : les féministes marocaines face à l’opposition de Benkirane

Le secrétaire général du Parti justice et développement (PJD), Abdelilah Benkirane, a vivement critiqué le mouvement féministe qui milite pour l’égalité des sexes dans le cadre de la réforme du Code de la famille, estimant que son combat vise à...

L’humoriste Taliss s’excuse après avoir insulté la femme marocaine

L’humoriste Taliss de son vrai nom Abdelali Lamhar s’est excusé pour la blague misogyne qu’il a faite lors d’une cérémonie organisée en hommage aux Lions de l’Atlas qui ont atteint le dernier carré de la coupe du monde Qatar 2022. Il assure n’avoir pas...

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Maroc : pas de congé menstruel pour les femmes fonctionnaires

La proposition de loi visant à instaurer un congé menstruel, d’une durée ne dépassant pas deux jours par mois, en faveur des femmes fonctionnaires n’a pas reçu l’assentiment du gouvernement.

Maroc : plus de droits pour les mères divorcées ?

Au Maroc, la mère divorcée, qui obtient généralement la garde de l’enfant, n’en a pas la tutelle qui revient de droit au père. Les défenseurs des droits des femmes appellent à une réforme du Code de la famille pour corriger ce qu’ils qualifient...