Zaïri : “Je reviendrai en équipe nationale”

27 janvier 2007 - 13h56 - Sport - Ecrit par : L.A

Héros national il y a encore deux ans, Jaouad Zaïri s’est, depuis, fait quasiment oublier par ses fans marocains. Il espère toujours revenir sur les devants de la scène. Entretien.

Vous avez demandé d’être placé sur la liste des transferts, alors que vous êtes en contrat avec le club de Boavista pour encore deux ans et demi. Pourquoi ?

Disons que je ne me plais pas beaucoup dans le championnat portugais. C’est une question d’ambiance et de niveau de jeu. Ce n’est pas un championnat très animé ni très suivi, même par son propre public. Ce n’est pas non plus un championnat qui me permettra d’évoluer ou de me faire remarquer au niveau européen. C’est pour cela que je préfère partir ailleurs et, pourquoi pas, revenir en France. Ce serait une sorte de retour aux sources.

Il paraît aussi que l’entraîneur de Boavista ne vous fait pas souvent jouer…

C’est vrai. Surtout depuis que j’ai annoncé mon envie de quitter le club. C’est une attitude assez logique, que je ne peux pas lui reprocher : quand on voit la réaction de Capello après que Beckham ait annoncé son départ aux Etats-Unis… Je comprends qu’il préfère mettre sur le terrain des joueurs plus motivés, qui ont encore le club en tête. Ce n’est pas mon cas. En vérité, je suis un peu déçu. En arrivant à Boavista, je ne m’attendais pas à ce que j’ai trouvé. Bien sûr, c’est un grand club, qui a ces dernières années joué la Ligue des Champions et Coupe de l’UEFA. C’est aussi un club qui a un passé prestigieux et un joli palmarès. C’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à accepter cette offre. Mais je ne me suis jamais totalement intégré. Et après mûre réflexion, j’ai décidé de plier bagage.

En parlant d’avenir, quelle serait votre destination prochaine. On a parlé de nombreux clubs en France, dont Sedan et surtout le Mans.

Effectivement, les dirigeant du Mans paraissent très intéressés de m’avoir dans leur effectif. Ils se sont renseignés auprès de Boavista, pour connaître ma situation et ont proposé un transfert sous forme de prêt avec une option d’achat. Pour le moment, on en est là. J’attends de voir l’évolution des choses. Je saurais d’ici à la fermeture du Mercato d’hiver, à la fin du mois de janvier. Mais il est clair que je préfère revenir en France. Et si cela ne se fait pas cette fois-ci, on verra d’ici le mois de juin.

L’éventuel retour en France est motivé aussi par des raisons personnelles…

La France, c’est quand même chez moi. C’est le pays où j’ai grandi et où j’ai vécu plus de vingt ans. Ma famille, les proches et mes amis sont toujours là-bas. Mais même sur le plan sportif, je me sentirai mieux en France. C’est dans le championnat français que j’ai fait mes classes et où j’ai passé cinq années au plus haut niveau. Et si je reviens dans un club français, l’adaptation sera beaucoup plus facile pour moi que dans n’importe quel autre championnat. Vous savez, ce n’est pas si facile que cela de s’expatrier.

Revenons sur ces deux dernières années, depuis cette fameuse CAN 2004. Le public découvrait un joueur talentueux promis à un avenir tout tracé. Que s’est-il passé ?

C’est vrai qu’après cette coupe d’Afrique, il s’est passé beaucoup de choses. Beaucoup de personnes ont commencé à parler de moi comme une future star du football. Et j’avoue que cela m’a un peu perturbé. L’attitude du FC Sochaux y a également été pour quelque chose. Je pense que les dirigeants du club ont abusé de leur position. Vu que j’avais encore des années de contrat avec eux, ils ont préféré faire monter les enchères. L’année dernière, je devais finir au sein de l’Olympique Lyonnais. J’avais rencontré Gérard Houiller et discuté avec Bernard Lacombe (ndlr : respectivement entraîneur et directeur sportif de l’OL). C’était du concret. Tout se passait bien et il était prévu que je rejoigne le club cette saison. Mais quand les dirigeants du FC Sochaux ont reçu la proposition de l’Ittihad de Jeddah, ils ont écarté celle de l’OL. Ils ont préféré encaisser plus d’argent, sans se soucier de l’évolution de ma carrière. C’est assez compréhensible, mais ils auraient pu me donner ma chance. Mais hamdoullah, je n’ai pas à me plaindre. Je me dis qu’après les moments difficiles, il y en aura forcément des plus heureux. Et pour ce qui est du retour en sélection, je reste confiant. Je sais qu’un jour ou l’autre, je finirai par retrouver ma place au sein de l’équipe nationale.

Vote célébrité soudaine vous a-t-elle fait prendre la grosse tête ?

Du tout. Je n’ai pas pris la grosse tête. Ce qui m’a perturbé, c’est qu’on me voie comme une sorte de héros alors qu’en fait, j’avais encore tout à prouver. Il y a deux ans de cela, je recevais des appels et des propositions de partout. Cela m’a un peu tourné la tête, pas plus. J’ai été sollicité par des agents, qui m’ont promis monts et merveilles, mais jamais rien de concret. Ils me voyaient d’abord comme une source potentielle d’argent, comme une opportunité à saisir. J’étais, c’est vrai, un peu naïf. Mais cela m’a au moins servi à mûrir et à apprendre à reconnaître mes vrais amis. À faire le ménage dans mon entourage et de me consacrer à l’essentiel. Et l’essentiel aujourd’hui, c’est ma carrière sportive.

En parlant de maturité ; les anciens entraîneurs vous reprochaient d’en manquer, de vous amuser trop souvent sur le terrain. Pour vous, le foot, c’est d’abord du plaisir ?

Non, pas seulement. Il est clair qu’il faut faire la part des choses. Nous parlons de football professionnel. Mais cela n’empêche de se faire plaisir en même temps. Je reconnais que j’ai un péché mignon : j’aime bien dribbler, faire le spectacle. Mais bon, l’entraîneur que j’ai eu en Arabie saoudite ne pouvait pas me juger, puisque j’étais blessé la plupart du temps. Quant à Guy Lacombe (ndlr : ex-entraîneur du FC Sochaux), il traverse à son tour une mauvaise passe. Et comme j’ai habitude de le dire, la roue tourne. Une carrière de sportif est faite de hauts et des bas. Il faut juste avoir confiance en soi et garder la foi.

En parlant de foi, on décrit Jaouad Zaïri comme quelqu’un de très croyant, de très pieux.

Disons que je suis croyant comme tout musulman. J’essaie d’être le mieux possible par rapport à mes croyances et mes convictions. Je ne sais pas comment les gens le perçoivent, mais j’essaie juste d’être quelqu’un de bien. De toute manière, c’est d’abord une affaire personnelle.

On a justement impliqué votre vie personnelle dans votre baisse de régime. Surtout depuis votre mariage…

C’est n’importe quoi. Si je me rappelle bien, juste après mon mariage, j’ai quand même marqué un triplé contre le Kenya. Du coup, je pense que cela n’a rien à voir. Et s’il y a eu un effet, je dirais qu’il était bénéfique.

TelQuel - Hicham Smyej

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Jaouad Zairi - Football

Ces articles devraient vous intéresser :

Walid Regragui se lance un nouveau défi

Après les exploits historiques et exceptionnels à la coupe du monde Qatar 2022, Walid Regragui, le sélectionneur des Lions de l’Atlas fait le bilan et lève également un coin de voile sur les prochains objectifs qu’il se fixe.

Newcastle insiste pour Hakim Ziyech

L’international marocain,Hakim Ziyech, auteur d’une prestation remarquable au Mondial 2022, est très convoité du côté de Newcastle, qui envisagerait de proposer à Chelsea un prêt avec option d’achat.

Qualification aux quarts de finale : voici ce que vont empocher les joueurs marocains

En décrochant mardi son ticket pour les quarts de finale de la coupe du monde, l’équipe du Maroc de football recevra la coquette somme de 17 millions de dollars, versée par la FIFA.

Voilà pourquoi Sofyan Amrabat a du mal à s’imposer à Manchester United

Recruté in extremis à la fin du mercato estival pour renforcer le milieu de terrain de Manchester United, l’international marocain Sofyan Amrabat dont les performances à la coupe du monde Qatar 2022 ont suscité l’admiration de plusieurs clubs ne comble...

Ces trois records que le Maroc vient de battre à la Coupe du monde

Les Lions de l’Atlas réalisent collectivement mais aussi individuellement des performances historiques à la coupe du monde Qatar 2022. Le Maroc est désormais le seul pays arabe encore en compétition.

Le Maroc tenté par la Coupe du monde féminine 2031

Après la Coupe du monde 2030, organisée en collaboration avec l’Espagne et le Portugal, le Maroc se dit tenté par la Coupe du monde féminine 2031. C’est ce que vient de révéler le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Faouzi...

Pedros contre Renard : Duel au sommet pour une place en quart de finale

L’équipe du Maroc se prépare à affronter l’équipe de France ce mardi 8 août, en huitième de finale de la Coupe du monde féminine. La rencontre, qui aura lieu au stade Hindmarsh Stadium à Adélaïde, est cruciale pour les joueuses marocaines, dont...

Divorce d’Achraf Hakimi : quand la fortune se volatilise

Une surprise amère pour Hiba Abouk. Alors qu’elle pensait toucher le jackpot à la suite de son divorce avec Achraf Hakimi, le footballeur marocain, elle apprend qu’il ne possède rien à partager.

Coupe du monde U17 : le Maroc connaît ses adversaires

L’équipe du Maroc des moins de 17 ans va évoluer dans le groupe A lors de la Coupe du monde de la catégorie, prévue du 10 novembre au 2 décembre 2023, en Indonésie.

Sofyan Amrabat hors-jeu, Manchester United en difficulté

Coup dur pour Manchester United et son entraîneur Erik ten Hag : le milieu de terrain Sofyan Amrabat ne sera pas de la partie pour le match contre Brighton ce samedi.