En 2006 on recensait pas loin de 55.000 accidents de la route engendrant environ 86.000 victimes dont 3754 tués. Si une majorité des accidents se déroulent en agglomération (71%) les accidents en campagne ont fait 2140 victimes soit deux fois plus qu’en ville et la même proportion de blessés graves.
Phénomène inquiétant, tous les indicateurs, hormis celui du nombre de tués en agglomération, étaient, à l’époque, en augmentation. Cette augmentation était principalement due à l’évolution du trafic dans les villes de moins 300.000 habitants. Les régions d’El Jadida, Marrakech, Beni Mellal et Kénitra possèdent, en effet, les moins bonnes statistiques aussi bien en termes d’accidents qu’en termes de morts. Les routes nationales restent quant à elles les plus meurtrières, responsables d’environ 34% de l’ensemble des accidents mortels. Quant aux autoroutes, malgré leur réputation de dangerosité, elles enregistrent environ 50% de moins d’accidents et de tués que la moyenne nationale.
Au quotidien, on estime à 149 le nombre d’accidents. Ils coûteraient la vie à 10 personnes en moyenne. À noter également que la majorité des accidents mortels (77%) concernent des automobilistes masculins, et que 50% touchent des personnes âgées de moins de 34 ans. Les piétons restent, parmis les plus vulnérables ainsi que les usagers d’autobus. En comparaison de leur nombre restreint, ils sont surreprésentés dans le total des victimes, avec respectivement 30% et 5 % des tués. Quant au créneau horaire le plus meurtrier, il semblerait qu’il s’agisse de la sortie des bureaux allant de 15 à 20h. On explique cette hausse significative du nombre d’accidents pendant cette période par le stress et la nervosité qu’elle génère chez des automobilistes pressés de rentrer chez eux après avoir attendu dans les bouchons. A savoir, en outre que la majorité des accidents ont eu lieu durant la période estivale, avec un record pour le mois d’août qui enregistre par ailleurs un accroissement du caractère meurtrier des accidents.
Le non-respect de la priorité, la vitesse et le manque de précaution restent les principales fautes commisespar les automobilistes impliqués dans un accident. Les accidents meurtriers surviennent la plupart du temps alors que le conducteur roule à contresens, ne serait-ce que sur une courte distance, où qu’il traverse la chaussée, ce qui montre l’importance du respect des signalisations, panneaux et lignes.
Un chiffre étonnant, enfin, le nombre d’accidents impliquant des conducteurs possédant un permis étranger de moins de 3 ans atteint les 1500. On peut imaginer qu’il concerne principalement les jeunes, MRE et vacanciers étrangers, habitués aux conditions de conduite en Europe. Ils ont entre les mains des voitures globalement plus puissantes bien qu’ils ne les maîtrisent pas aussi bien que leurs aînés.
Libération - J. P.
Ces articles devraient vous intéresser :
