Un agropôle pour 1,2 milliard de DH

3 octobre 2008 - 23h34 - Economie - Ecrit par : L.A

C’est un projet structurant qui va métamorphoser l’Oriental. Un important pôle agro-industriel sera construit dans la commune rurale de Madagh, au cœur du périmètre irrigué de Moulouya, à mi-chemin entre Saïdia et Berkane.

« Notre démarche consistera à travailler en amont et en aval de la filière agricole pour capter une meilleure valeur ajoutée de nos produits, notamment par le moyen de leur transformation au lieu de se contenter de vendre simplement des produits frais », explique Abdellatif Hadj Hamou, membre du directoire de MedZ en charge du pôle industrie et logistique.

Coût de l’investissement : 1,25 milliard de DH. Ce budget se répartit comme suit : 250 millions de DH pour l’aménagement MedZ et 1 milliard de DH pour les divertissements induits.

Le nouveau parc agro-industriel aura une superficie globale de 100 ha et concentrera sur un même site plusieurs plateformes. En effet, il sera dédié au regroupement, à la commercialisation, la transformation et la distribution des produits agricoles.

Le projet s’inscrit dans le cadre des stratégies nationales Emergence et Maroc Vert et vise la valorisation des filières-clés de la région de l’Oriental : l’arboriculture, les cultures maraîchères, la production de viandes rouges et blanches… La commercialisation dans l’enceinte de la nouvelle plateforme se fera selon deux principes : la vente en gros et la vente au cadran. Ce dernier concept consiste en un mode de fixation du prix des produits selon un système d’enchères.

Les producteurs livreront leurs récoltes du jour aux stations de conditionnement. Les produits agricoles font ensuite l’objet d’un contrôle de qualité et de quantité. Et après l’étape du calibrage, les récoltes agricoles sont ensuite transférées dans la salle des ventes au cadran, où se dérouleront les enchères.

Le parc de Madagh accueillera des activités de commercialisation et de distribution des fruits et légumes (17 ha), des activités de commercialisation de viandes rouges et blanches (10 ha), un parc industriel pour la transformation des produits agricoles (27 ha), une zone logistique (15 ha).

Outre ces activités, la plateforme comprendra une zone de services (8 ha), un espace dédié à la formation et à la recherche (16 ha) ainsi qu’une zone commune de support réservée aux activités tertiaires (3 ha). Le tout sera agrémenté de 4 hectares d’espaces verts. Le projet permettra la création, à terme, de 5.000 emplois directs.

A signaler aussi que le projet de l’agropôle de Madagh s’insère de façon complémentaire dans la stratégie touristique développée au niveau de la région, en particulier pour répondre aux différents besoins de la station de Saïdia, située à peine à dix kilomètres du pôle.

Les atouts de la nouvelle plateforme résident dans sa proximité avec la rocade méditerranéenne, les ports de Béni Ensar et Mellilia et des aéroports d’Oujda Angad et d’El Aroui.

De plus, la région est dotée d’une façade maritime de 200 km offrant des possibilités considérables pour le développement économique de la région. Outre sa proximité de l’Espagne et de l’Algérie, ainsi qu’une importante disponibilité foncière, la région se caractérise par l’importance des dépôts de ses MRE.

La construction du pôle agro-industriel de Berkane est prioritaire et s’inscrit dans le cadre du pôle Med Est, qui est une déclinaison territoriale de la stratégie Emergence au niveau de la région de l’Oriental, avec le Technopôle d’Oujda, le Parc industriel de Selouane et la Zone logistique intra-portuaire de Nador.

La conception de la plateforme agro-industrielle de Madagh est une initiative de la société MedZ, filiale de CDG Développement, en partenariat avec les ministères des Finances, de l’Agriculture, du Commerce et de l’Industrie, la wilaya, la région, l’Agence de l’Oriental, la province de Berkane et la commune de Madagh. Les études de faisabilité du projet s’achèveront en décembre 2008 et les études techniques détaillées en mai 2009.

La première tranche des travaux démarrera en juin 2009 et prendra fin en septembre 2010.

Pourquoi Berkane ?

C’est une région dotée d’un remarquable potentiel agricole. De plus, les régions limitrophes sont mobilisables dans le cadre du plan Maroc Vert. A cela, il faut ajouter d’autres atouts comme l’implantation d’exploitations agricoles de taille moyenne, les conditions climatiques et la nature du sol, la proximité du Moulouya, ainsi que l’existence d’un savoir-faire des agriculteurs berkanis.

De plus, l’Oriental constitue un carrefour important entre l’Europe, le Grand Maghreb et le monde méditerranéen. Cette région connaît actuellement de profondes mutations socioéconomiques grâce au lancement de plusieurs projets structurants, tels que la ligne ferroviaire Taourirt-Nador, la rocade méditerranéenne, l’axe autoroutier Fès-Oujda et l’extension du port de Nador.

« La construction de la nouvelle plateforme agro-industrielle à Madagh contribuera aussi à augmenter la production agricole et d’améliorer la mise en valeur de toute la région », déclare Abdellatif Hadj Hamou, membre du directoire de MedZ en charge du pôle industrie et logistique.

Par ailleurs, il convient de signaler que d’importants projets de développement verront également le jour dans la région de l’Oriental et toucheront essentiellement les secteurs du tourisme et de l’industrie.

Source : L’Economiste - Hassan El Arif

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Investissement - Agriculture - Madagh

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : l’hydrogène vert pour atteindre l’autosuffisance alimentaire

La production de l’hydrogène vert dans la région de Dakhla et son utilisation pour le dessalement de l’eau de mer, permettront au Maroc d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. C’est ce que révèle une étude menée par des chercheurs marocains.

Le marché britannique souffre de la pénurie de tomates marocaines

La baisse des exportations de tomates marocaines affecte le marché de légumes au Royaume-Uni. De nombreux Britanniques déplorent la situation sur les réseaux sociaux.

Maroc : la pastèque sacrifiée pour préserver l’eau ?

Des associations locales de la province d’Al Haouz ont sollicité Rachid Benchikhi, le gouverneur de la province, pour qu’il interdise la culture de pastèques et de melons.

Maroc : explosion des exportations de produits alimentaires et maritimes

Les exportations des produits alimentaires agricoles et maritimes ont connu un boom en 2022 pour dépasser les 80 milliards de dirhams (MMDH). Un record.

Couverture sociale : un prêt de 3,1 MMDH de la BAD au Maroc

Le Maroc et la banque africaine de développement (BAD) ont signé deux accords de prêt pour le financement d’un projet de céréaliculture et la généralisation de la couverture sociale, portant sur un montant de plus de 3,1 milliards de dirhams.

Les engrais du Maroc, à teneur élevée en cadmium, interdits dans l’UE

Les engrais phosphatés du Maroc et d’autres pays contenant plus de 60 milligrammes de cadmium par kilo ne sont plus autorisés sur le marché de l’Union européenne, selon une décision communautaire récemment entrée en vigueur.

L’avocat : l’or vert qui assoiffe le Maroc

La culture de l’avocat nécessite une importante quantité d’eau. Au Maroc, des voix s’élèvent pour appeler à l’interdiction de cette culture, en cette période de sécheresse sévère et de stress hydrique.

L’OCP s’empare de 50% de l’espagnol GlobalFeed

L’Office Chérifien des Phosphates (OCP) confirme avoir réussi l’acquisition de 50 % du capital de la firme espagnole GlobalFeed. Cette transaction a été réalisée en partenariat avec l’entreprise d’engrais Fertinagro Biotech, également basée en Espagne.

Cannabis : des entreprises étrangères attendent leur autorisation au Maroc

Suite à l’adoption du projet de loi sur l’usage légal du cannabis, plusieurs investisseurs étrangers manifestent leur intérêt pour investir dans ce domaine au Maroc. Plus d’une dizaine d’entre eux attendent leurs autorisations, selon le député...

Le Maroc limite la production de pastèque

Face à la pire sécheresse qu’il connaît depuis quatre décennies, le Maroc prend des mesures pour réglementer la production de pastèques qui nécessite une importante quantité d’eau.