Fisc : haro sur les faux MRE

28 février 2007 - 13h55 - Maroc - Ecrit par : L.A

Le fisc a entamé une tournée auprès des principales sociétés de Bourse. Objectif recherché : vérifier la situation des personnes déclarées comme non résidentes.

Hier lundi 26 février, l’information circulait dans les milieux financiers. Une visite surprise du fisc, la semaine dernière, dans une société de Bourse de la place a sonné le hallali contre les privilèges accordés à une certaine catégorie d’investisseurs. En l’occurrence l’exonération de 10% sur les plus-values réalisées par les personnes physiques non résidentes.

En gros, il s’agit des MRE et des étrangers, catégorie qui a vu le montant de ses investissements en actions cotées, passer de 24,9 milliards DH en 2003 à 61,4 en 2004, soit une progression de 146%. L’objectif de la tournée du fisc, (tournée qui, d’après des sources bien informées, concernera l’ensemble des sociétés de Bourse de la place) est de mettre au clair la réalité de certains de ces MRE et résidents physiques étrangers. Sont-ils des personnes physiques résidentes à l’étranger, ou, au contrario, de simples quidams bien informés sur la politique de l’exonération fiscale à la Bourse ? Auprès des sociétés de Bourse, l’explication est brève, quand elle ne se résume pas à la laconique formule anglo-saxonne : No comment !

Toutefois, un cadre d’une entité filiale d’un groupe marocain de premier plan, a tenu à préciser son rôle en tant que société de Bourse : « nous sommes tenus, via des documents légaux, à constater que les personnes qui se présentent comme tel sont bien résidentes à l’étranger » ! Et de préciser avec conviction : « Notre rôle n’est pas l’inspection, nous sommes dans une logique différente de celle du fisc ».

Rappelons que ces exonérations décidées en même temps qu’aux différentes mesures prises entre 2001 et 2002 pour redynamiser la place financière casablancaise vont dans le sens des conventions internationales signées par le Maroc. Il s’agit d’éviter la double taxation.

« L’idée de départ était de faire de telle sorte que ces personnes réinvestissent leurs gains… », déclare un cadre d’une société de Bourse pas encore approchée dans le cadre de cette tournée. Pour cet éminent financier, les rôles des uns et des autres dans la bonne observation des règles d’exonération doit être claire une bonne fois pour toute. « En tant que société de Bourse, nous sommes un conseiller tout au plus », dit-il. Et de pointer du doigt les banques : « c’est aux dépositaires de faire le suivi et de vérifier la qualité des informations fournies par leurs clients » !

Un véritable casse-tête pour les banques et les sociétés de Bourse. « Nombre de personnes physiques résidentes créent un compte au nom d’un cousin résident à l’étranger pour bénéficier de ladite exonération », poursuit notre interlocuteur. En attendant la conclusion de cette tournée du fisc qui ne fait pas que des heureux, les interrogations sont nombreuses. La décision de supprimer les exonérations sur les sociétés étrangères, effective au titre de la loi de Finances 2007 a-t-elle donné de l’appétit au fisc au point de vouloir généraliser la motion aux personnes physiques ?

Aujourd’hui le Maroc - Adam Wade

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Investissement - Bourse - MRE

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : les envois de fonds des MRE en forte hausse

Un peu plus de 45 milliards de dirhams ont été envoyés au Maroc par les Marocains résidant à l’étranger à fin mai dernier, selon les chiffres dévoilés par l’Office des Changes.

Emmanuelle Chriqui : Une voix marocaine contre l’antisémitisme

À l’heure où la guerre fait rage entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, l’actrice canadienne d’origine marocaine Emmanuelle Chriqui dénonce le déferlement d’antisémitisme.

Le groupe marocain OCP vise haut les quatre prochaines années

Après le succès de son premier programme d’investissement – la capacité de production d’engrais a triplé en 10 ans-, le groupe marocain OCP a préparé un nouveau programme d’investissement vert dont la mise en œuvre permettra d’atteindre la neutralité...

Tranferts records des Marocains du monde

Malgré une conjoncture économique difficile liée à la tension russo-ukrainienne, les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) devraient augmenter de 12,9% cette année pour dépasser les 105 milliards de dirhams, selon Bank Al-Maghrib (BAM).

Les MRE et la détaxe, ce qu’en dit la Douane

De très nombreux Marocains résidant à l’Etranger effectuent des achats quand ils sont en vacances au Maroc. Ces achats peuvent-ils faire l’objet d’une détaxe, c’est-à-dire donner lieu au remboursement, à ces acheteurs, de la Taxe sur la Valeur ajoutée...

Maroc : les MRE font grimper les ventes immobilières

Les transactions immobilières sont en hausse au Maroc en ce début d’été, avec la forte demande des Marocains résidant à l’étranger (MRE) et notamment en Europe, qui affluent vers le royaume pour y passer leurs vacances.

Contrôle douanier : Fouzi Lekjaâ rassure les MRE

Suite aux rumeurs sur un supposé renforcement du contrôle douanier des Marocains résidant à l’étranger (MRE), le ministre délégué chargé du budget, Faouzi Lekjaâ a apporté un démenti formel. Ce contrôle n’intervient que dans les transactions...

Douane marocaine : voici le guide des MRE 2023 (à télécharger)

L’Administration des Douanes et impôts indirects a récemment dévoilé son nouveau guide dédié aux Marocains résidant à l’étranger.

Maroc : les duty free font leur révolution

Du changement en vue pour les magasins de vente sous douane, communément appelés « Duty free shops ». L’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) et l’Office des changes ont fixé de nouvelles règles relatives à leur gestion et fonctionnement.

Transferts de fonds des MRE : un record et une bouffée d’air pour le Maroc

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent fortement à l’économie marocaine à travers les transferts de fonds qui vont crescendo ces dernières années. Ces flux sont passés de 22,96 milliards de dirhams en 2000 à 93,67 milliards en 2021.