Les cafés et restaurants marocains à l’agonie ?

22 mai 2024 - 10h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Ces derniers mois, le secteur de la restauration et des cafés peine à s’en sortir. En témoigne le nombre d’établissements fermés dans les régions de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Fès-Meknès.

Ce n’est une surprise pour personne : le secteur de la restauration et des cafés va mal. Et depuis déjà plusieurs mois. Mais ces derniers temps, entre l’inflation, l’accumulation des pénalités et des amendes dues à la CNSS et dettes, rien ne va et le secteur traverse une crise profonde. Le nombre des établissements fermés est estimé à 8 964 unités pour la seule région Casablanca-Settat, avec une perte d’environ 53 800 emplois, fait savoir Noureddine Harrak, président de l’Association nationale des cafés et restaurants au Maroc (ANPCRM), cité par le quotidien L’Économiste. La région de Rabat-Salé-Kénitra et celle de Fès-Meknès ne sont pas épargnées. Pour la première, le nombre des établissements fermés s’élève à 4 769 unités, dont 874 avant 2023, précise l’ANPCRM.

À lire : Un restaurant emblématique de Marrakech vendu aux enchères

Le 14 mai dernier, le bureau de la fédération a évoqué les causes de la crise que traverse le secteur de la restauration et des cafés lors de rencontre avec les chefs de services concernés du ministère de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences. Ces causes font d’ailleurs l’objet du cahier revendicatif du syndicat du secteur. Parmi elles, la hausse des prix des ingrédients, notamment celui du café. Le marché de cette matière connaît une forte augmentation des prix avec une hausse initiale de plus de 30 %, selon l’ANPCRM. En raison de cette hausse, quelques propriétaires et gérants de cafés réfléchissent à une éventuelle hausse du prix café. Une pratique illégale, selon le Conseil de la Concurrence.

À lire :Restauration au Maroc : des faillites en série qui inquiètent

L’ANPCRM plaide pour l’annulation du reste des pénalités et amendes dues à la CNSS, le rééchelonnement du principal de la dette sur une durée qui convient à la capacité de remboursement des professionnels, mais aussi pour la révision du volet fiscal qui semble-t-il handicape les opérateurs du secteur face à de nouveaux concurrents, dont certains relèvent de l’informel. En outre, l’association propose une contribution de l’État pour la prise en charge de 50 % des cotisations. « Il ne faudrait pas comparer notre secteur, dont le chiffre d’affaires dégagé par établissement se monte en général à moins de 500 000 dirhams par mois, avec les grandes entreprises qui réalisent des dizaines de millions de dirhams », argumente Naïma Raiss, présidente de la section Rabat de l’ANPCRM.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Restauration - Rabat - Meknès - Salé - Kenitra - Fès

Aller plus loin

Un restaurant emblématique de Marrakech vendu aux enchères

Étouffés par les dettes, un Marocain et son associé de nationalités hollandaise et chinoise, s’apprêtent à perdre leur propriété, le restaurant « The Red Sun » spécialisé dans...

« Hamas Tacos » : un restaurant halal échappe de peu à la fermeture

À l’heure où la guerre entre Israël et le Hamas continue de faire rage, une lettre manquante a failli conduire à la fermeture d’un restaurant de fast-food halal à Valence, dans...

Restauration au Maroc : des faillites en série qui inquiètent

Au Maroc, les professionnels avancent plusieurs facteurs pour expliquer les faillites en série dans le secteur de la restauration.

Au Maroc, les food trucks écrasent les restaurants traditionnels

L’avènement des food trucks (camions restaurants) au Maroc donne de l’insomnie aux gérants des restaurants traditionnels qui se relèvent progressivement des effets néfastes de...

Ces articles devraient vous intéresser :

Restauration au Maroc : des faillites en série qui inquiètent

Au Maroc, les professionnels avancent plusieurs facteurs pour expliquer les faillites en série dans le secteur de la restauration.

Maroc : ces cafetiers, ces profiteurs !

Bon nombre de Marocains sont mécontents des propriétaires de cafés qui pratiquent des tarifs exorbitants des boissons, et plutôt de la « place » pendant les matchs de l’équipe nationale marocaine à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN Côte d’Ivoire 2024).

Maroc : le cri d’alarme des cafetiers et restaurateurs

Les propriétaires de cafés et de restaurants au Maroc alertent de nouveau sur leur situation. Ils appellent les autorités à sauver leur secteur sérieusement mis à rude épreuve.

Les restaurateurs marocains accusés d’empoisonner leurs clients

Les propriétaires des cafés et restaurants ont rejeté les accusations de fraude formulées contre eux par une députée du Rassemblement national des indépendants (RNI). Celle-ci a adressé une question écrite au ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit...

KFC ouvre de nouveaux restaurants au Maroc

Fidèle à son plan d’expansion initial, KFC, la chaîne de restauration rapide américaine envisage d’ouvrir 10 nouveaux restaurants au Maroc cette année.

Cafés et restaurants au Maroc : un secteur en danger de mort ?

Face à la fermeture de nombreux cafés et restaurants, les professionnels du secteur tirent la sonnette d’alarme. Ils ont saisi Younes Sekkouri, Ministre de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, et exigent une...

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Maroc : Le secteur de la franchise en danger de mort

La fermeture en série des franchises dans les grandes villes du Maroc inquiète Mohamed el Fane, le président de la Fédération marocaine de la franchise (FMF). Il appelle l’État à soutenir ce secteur qui se meurt.

Maroc : la fumée de la chicha empoisonne l’école

Touria Afif, membre du groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD), a interpellé le ministre de l’Intérieur et celui de l’Éducation nationale sur la prolifération des cafés à chicha à proximité des écoles au Maroc et plus...

Maroc : l’informel secoue les restaurants

Au Maroc, les restaurateurs ambulants disputent les parts de marché avec les restaurateurs formellement établis. Pour mettre fin à cette concurrence déloyale, les professionnels appellent à une réglementation claire pour soutenir le secteur de la...