Les socialistes plongent dans la crise après la démission d’El Yazghi et Radi

4 décembre 2007 - 17h32 - Maroc - Ecrit par : L.A

Les socialistes marocains - le parti de Mehdi Ben Barka - n’ont plus de chef. Le secrétaire général de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Mohamed El-Yazghi, a annoncé dans un communiqué, publié lundi 3 décembre, sa démission ainsi que "le gel de (sa) participation au sein du bureau politique" du parti.

Quelques heures plus tard, le numéro deux du parti, Abdelouahed Radi, démissionnait à son tour, mais sans geler ses activités au sein du bureau politique. Du coup, une instance collégiale devrait expédier les affaires dans l’attente d’un congrès extraordinaire en 2008.

Les deux départs résultent d’un affrontement violent survenu il y a quelques jours au sein des instances dirigeantes de l’USFP, un acteur-clé de la vie politique marocaine. Une large majorité des membres du bureau politique a exigé des deux dirigeants qu’ils choisissent entre leurs responsabilités au sein de l’USFP et leur appartenance au gouvernement. Avec le titre de ministre d’Etat sans portefeuille, M. El-Yazghi est le numéro deux du gouvernement de coalition, tandis que M. Radi est ministre de la justice. L’un comme l’autre ont préféré rester au gouvernement.

La fronde contre les dirigeants de l’USFP tient aux piètres résultats électoraux des socialistes lors des élections législatives de septembre et à leur marginalisation au gouvernement. Alors que l’USFP était au centre de la vie politique du royaume à la fin du règne d’Hassan II, les socialistes sont aujourd’hui en voie de marginalisation. Arrivés en cinquième position aux élections législatives (loin derrière les nationalistes et les islamo-conservateurs), ils n’occupent qu’une place modeste au gouvernement, dont la formation et le programme leur ont échappé.

Depuis, la grogne n’a fait que monter dans le parti, notamment contre M. El-Yazghi, 72 ans, rendu responsable de la contre-performance de l’USFP. Sa stratégie de coller au Palais royal, où toutes les décisions importantes sont prises, et son choix de participer au gouvernement ont du mal à passer parmi les militants, dont les rangs s’éclaircissent. Beaucoup, dans la frange de gauche, auraient préféré que l’USFP fasse le choix d’une cure d’opposition, le temps d’une "refondation" idéologique.

La crise chez les socialistes est de mauvais augure pour le gouvernement de M. El Fassi, qui ne dispose pas d’une majorité claire au Parlement. Il était déjà faible. La déshérence de l’USFP ne peut que compliquer la tâche du premier ministre.

Le Monde - Jean-Pierre Tuquoi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Partis politiques - Abdelwahed Radi - Mohamed El Yazghi - Union Socialiste des Forces Populaires (USFP)

Ces articles devraient vous intéresser :

Le PJD doit payer plus de 5 millions de dirhams

La Cour des comptes a récemment publié son rapport annuel sur l’audit des comptes des partis politiques pour l’année 2021. Selon ce rapport, le Parti de la justice et du développement (PJD) est en tête de liste des partis qui doivent rembourser des...

Maroc : la vérité sur l’interdiction aux femmes de séjourner seules dans un hôtel

Une circulaire du ministère de l’Intérieur aurait interdit aux femmes de séjourner dans un hôtel de leur ville de résidence. Interpellé sur la question par le député de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) Moulay Mehdi El Fathemy, le...

Les députés marocains s’intéressent aux autoroutes

Une mission d’information dédiée aux autoroutes devrait être bientôt créée. Les groupes de la majorité et l’Union socialiste des forces populaires (USFP) n’attendent que le feu vert du bureau de la Chambre des représentants.