Des femmes marocaines vivent en état d’esclavage en Espagne

28 avril 2002 - 00h11 - Espagne - Ecrit par :

Parmi les 6000 femmes travaillant dans le secteur dit du netoyage, les Marocaines occupent la première place. Dans le secteur des "prestations sexuelles" , il existe, toujours selon le même rapport, plus de 150.000 femmes immigrées exerçant la prostitution dont presque 10% de Marocaines.

Dans le même contexte, les chercheurs affirment qu’une grande majorité de ces femmes sont contraintes d’exercer ce genre d’activités, et qu’elles le font dans un état "d’esclavage". Cette affirmation émane aussi de statistiques officielles de la Garde civile espagnole. L’étude du groupe "Ioé" rapporte que la plupart des Marocaines sont obligées de se prostituer dans des motels sur les autoroutes espagnoles. Un rapport du ministère du travail et des affaires sociales espagnol reconnaît l’existence de situations de "vie en état d’esclavage" parmi les immigrés résidant dans ce pays.

"Femme, immigration et travail" est le titre de cette étude de 900 pages réalisée par le groupe "Ioé" au profit du gouvernement espagnol. Les résultats de cette recherche ont révélé une réalité tellement scandaleuse sur la vie de la femme immigrée en Espagne que les autorités espagnoles l’ayant commandité ont décidé de ne pas la rendre publique.

En effet, les citoyens espagnols ont toujours considéré leur pays comme une terre d’asile et d’espoir pour la population immigrée vivant chez eux. La publication dudit rapport risquait donc de choquer toute une société. Pis encore, l’image de l’Espagne devant le monde entier allait être altérée par des données qui dévoilent une autre réalité que celle affichée par les médias.

Le document se penche sur tous les secteurs d’activité : travail domestique, service de nettoyage, hôtellerie, administration, professions libérales et prostitution. Dans toutes ces activités, les chercheurs ont découvert des abus et des discriminations.

A titre d’exemple, une femme immigrée qui travaille chez une famille espagnole a une journée de travail de quatorze heures, alors que le code du travail espagnol stipule qu’elle ne doit travailler que neuf.

Question salaire, l’étude affirme que celui des immigrées est 76% inférieur à celui des Espagnoles. Ainsi, une femme étrangère travaille 46 heures par semaine, alors qu’une Espagnole n’en fait que 28.
A propos de ce secteur d’activité, et en réponse à une question sur l’existence de discrimination parmi les femmes immigrées exerçant un travail domestique, l’étude répond par l’affirmative. "… il y a des abus dont souffre un groupe important des immigrées, et spécialement celles qui travaillent en service domestique…sans oublier l’existence de certaines pratiques chez des élites sociales qui sont très proches de l’esclavage…" affirme l’étude.

Dans le secteur dit de nettoyage, plus de 50% des immigrées touchent un salaire inférieur au salaire minimum inter-professionnel, et sont pratiquement toutes exploitées pour des heures extra sans recevoir des indemnités.

Parmi les 6000 femmes travaillant dans ce secteur les Marocaines occupent la première place. Dans le secteur des "prestations sexuelles" , il existe, toujours selon le même rapport, plus de 150.000 femmes immigrées exerçant la prostitution dont presque 10% de Marocaines. Dans le même contexte, les chercheurs affirment qu’une grande majorité de ces femmes sont contraintes d’exercer ce genre d’activités, et qu’elles le font dans un état "d’esclavage".

Cette affirmation émane aussi de statistiques officielles de la Garde civile espagnole. L’étude du groupe "Ioé" rapporte que la plupart des Marocaines sont obligées de se prostituer dans des motels sur les autoroutes espagnoles. Les données exposées dans cet article ne sont que des échos obtenus par la presse espagnole sur le contenu de l’étude "Femme, immigration et travail". Mais, les 900 pages dudit document doivent faire état d’une réalité tellement écœurante, au point de pousser le gouvernement espagnol à lui décréter le régime de confidentialité.

Mais, de ce côté de la méditerranéenne, il serait utile d’en faire une médiatisation des plus élargies pour montrer à nos jeunes qui s’aventurent dans "les pateras de la mort" que ce faux El dorado dont ils rêvent n’est qu’une chimère.

Source : L’indépendant

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