Ecoles françaises au Maroc : des hausses de frais qui passent mal

28 avril 2024 - 21h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

L’augmentation annoncée par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) des frais de scolarité pour l’année scolaire 2024-2025 passe mal chez des parents d’élèves.

Les frais de scolarité connaîtront une augmentation de 1 500 dirhams par an dans les écoles de Casablanca et de Mohammedia, 2 700 dirhams par an dans les écoles de Rabat et de Kénitra. Les frais de scolarité sont passés de 47 620 dirhams (annuel), pour l’année scolaire 2018-2019 dans une école française de Casablanca à 55 600 dirhams en 2024-2025. Les droits de première inscription (DPI) passeront, eux, de 15 000 dirhams/an à 30 000 dirhams à Casablanca. Dans un communiqué, l’Union des conseils de parents d’élèves (UCPE) présidée par Moulay Driss El Alaoui dit avoir dénoncé ces augmentations lors du conseil d’administration de l’AEFE à Paris, le 11 mars 2024. Aussi, a-t-il exigé une répartition plus équitable des charges financières avec l’État français, notamment dans les investissements immobiliers des établissements scolaires. Sans manquer de dénoncer le retard dans la réalisation des projets d’infrastructures promis et la réduction de la qualité pédagogique due à des suppressions de postes et à des heures de cours non rattrapées.

À lire :Maroc : les responsables d’une école française « se vengent » des parents d’élèves

Face à la situation, l’Union a lancé une pétition en ligne. Cette pétition « porte la voix solidaire des parents et a pour objectif de convaincre l’agence et les services de tutelle pour revenir sur cette décision unilatérale », précise Sanae Sentissi, porte-parole de l’UCPE auprès de H24info. « Malgré l’opposition de toutes les fédérations et associations de parents d’élèves, l’AEFE a entériné l’augmentation des frais de scolarité pour 2024-2025 », déplore-t-elle, ajoutant que « les familles s’opposent à ces décisions qui leur imposent de supporter seules, des charges financières, sans contrepartie d’amélioration tangible dans la remise à niveau des infrastructures et la qualité de l’enseignement ».

À lire :Une école française dans le collimateur de la justice marocaine

Cette situation est particulièrement préjudiciable pour les parents d’élèves. « Les parents d’élèves du pôle Casablanca/Mohammedia constatent le manque de visibilité sur les projets immobiliers. Les travaux promis tardent à se concrétiser et sont même gelés depuis quatre ans déjà. À ce jour, aucune date de lancement n’a été communiquée. À ce rythme, les familles vont quitter le système avant de voir leurs enfants profiter de ces réalisations », explique le responsable. De plus, « certaines familles marocaines n’ont plus d’autres choix que de déscolariser leurs enfants puisqu’ils peuvent plus prétendre à l’école publique au vu de l’incompatibilité des deux systèmes  », poursuit-elle.

À lire :Maroc : risque d’augmentation des frais de scolarité dans les écoles privées ?

« En tant que fédération représentant les parents d’élèves des écoles AEFE auprès des instances, l’UCPE/FCPE n’a pas cessé de transmettre les revendications et le ras-le-bol des familles, mais sans aucun résultat. Un dialogue est certes en cours avec les fédérations, mais malheureusement les décisions vont dans un seul sens et l’avis des parents n’est jamais pris en compte », déplore encore Sanae Sentissi. Et de conclure : « Nous continuerons notre mobilisation. Nous userons de tous les moyens à notre disposition pour annuler ces augmentations. Notre communauté de parents est fermement décidée à utiliser toutes les voies légales possibles, même les plus extrêmes d’entre elles ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Administration - Education

Aller plus loin

Une école française dans le collimateur de la justice marocaine

Le parquet a ordonné l’ouverture d’une enquête sur une école de mission française que des parents accusent d’avoir présenté à leurs enfants des informations sur l’homosexualité...

Maroc : les responsables d’une école française « se vengent » des parents d’élèves

Le torchon brûle entre les responsables d’une école française et des parents d’élèves. Les premiers se sont vengés des seconds en infligeant une sévère punition aux élèves. Les...

Des parents d’élèves font plier une école française à El Jadida

À El Jadida, des parents d’élèves ont contraint un lycée français à retirer un manuel de géopolitique comportant des cartes du Maroc amputés du Sahara.

Maroc : risque d’augmentation des frais de scolarité dans les écoles privées ?

Une probable augmentation des frais de scolarité pourrait toucher les écoles privées au Maroc. La nouvelle sans être vérifiée suscite déjà colère et mécontentement chez les...

Ces articles devraient vous intéresser :

Blanchiment d’argent : Le Maroc serre la vis et ça paye

La lutte contre les activités de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme connaît des progrès significatifs au Maroc. En témoigne le nombre de déclarations de soupçon reçues par l’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF) en...

Maroc : l’Amazigh reconnue officiellement comme une langue de travail

Les autorités marocaines ont procédé mardi au lancement officiel des procédures qui vont permettre l’intégration de l’Amazigh dans les administrations publiques. La cérémonie a été présidée par le chef du gouvernement Aziz Akhannouch.

Maroc : révision de l’impôt sur le revenu

Le gouvernement marocain, via son porte-parole Mustapha Baitas, a annoncé une révision de l’Impôt sur le revenu (IR) avec pour objectif d’augmenter les revenus des employés et fonctionnaires.

Le Maroc en guerre contre les « fonctionnaires fantômes »

La ministre déléguée chargée de la Transition numérique, Ghita Mezzour, a déclaré que le Maroc dispose d’un important arsenal juridique pour lutter contre le phénomène des « fonctionnaires fantômes ».

Aïd El Fitr 2024 : une bonne surprise pour les fonctionnaires marocains ?

La ministre déléguée chargée de la réforme de l’administration et de la transition numérique, Ghita Mezzour, propose au gouvernement de décréter un congé exceptionnel de trois jours au lieu de deux à l’occasion de l’Aïd Al-Fitr 2024.

Maîtrise de l’anglais : le Maroc à la traîne

Alors que les Marocains délaissent de plus en plus le français pour l’anglais, le Maroc est encore à la traîne quant à la maitrise de langue de Shakespeare.

Le Maroc abandonne peu à peu le français pour l’anglais à l’école

Les matières scientifiques au Maroc seront désormais enseignées en anglais, a annoncé le ministère de l’Éducation. Cette réforme doit entrer en vigueur d’ici deux ans.

Ramadan 2023 au Maroc : voici les horaires des administrations

En raison du mois de Ramadan qui démarre dans quelques jours, les horaires de travail dans les administrations, les établissements publics et les collectivités territoriales seront modifiés.

Maroc : les écoles privées veulent augmenter les frais de scolarité

Les écoles privées au Maroc menacent d’augmenter les frais de scolarité d’environ 5 %, ce qui leur permettra de récupérer le montant de l’Impôt sur le revenu (IR) pour les enseignants vacataires, qui est passé de 17 à 30 % depuis le 1ᵉʳ janvier de...

L’apprentissage de l’anglais dans l’enseignement supérieur, une priorité pour le Maroc

Le Maroc accorde une place de choix à l’apprentissage de l’anglais dans l’enseignement supérieur. Une réforme est en cours.