L’enseignement de l’arabe divise toujours les Français

19 octobre 2020 - 18h00 - France - Ecrit par : J.K

L’enseignement de l’arabe dans les écoles françaises a pendant longtemps été perçu comme l’enseignement du Coran aux élèves. Cette fois, c’est la proposition d’Emmanuel Macron, visant à encourager l’apprentissage de l’arabe à l’école qui a encore attisé la polémique à droite et à l’extrême droite.

C’est une idée "ridicule", a déclaré l’ancien ministre de l’Education, Luc Ferry. Une "lâcheté et une faute", a ajouté le député de LR Aurélien Pradié", ou pire encore, une "honte", a dénoncé Steeve Briois, le vice-président du Rassemblement national. C’est le bal des positions.

Nicolas Dupont-Aignan, président du parti Debout la France, n’y a vu qu’une tentative d’"arabisation de la France". En 2018, l’ouverture du ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer à l’apprentissage de cette langue, a essuyé le coup de gueule du président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui prête ainsi au gouvernement l’intention de "Rendre obligatoire l’arabe dès le primaire ", alors que nulle ombre d’obligation n’apparaît dans les propos de Jean-Michel Blanquer.

"Politiquement, la question de l’enseignement de l’arabe est très difficile à porter" a indiqué Françoise Lorcerie, sociologue à l’Institut de recherches sur le monde arabe et musulman de l’université Aix-Marseille.

Même si l’arabe est une filière d’excellence à l’Université, dans le secondaire, à la rentrée 2019, seulement 14 900 collégiens et lycéens ont suivi des cours d’arabe, sur un total de plus de 5,6 millions d’élèves, soit 0,3% des élèves, a affirmé le ministère de l’Education nationale. Dans le premier degré, l’enseignement de l’arabe est encore plus marginal. Seulement 0,1% des élèves suivent les cours d’arabe contre 96,4% pour l’anglais, fait savoir Franceinfo.
L’arabe est souvent associé à la religion, au passé sanglant de l’époque coloniale et aux mauvais souvenirs de certaines familles issues de l’immigration.

"Il faut arrêter de diaboliser l’arabe, de dévaloriser cette langue et de voir en elle un problème " a conclu Françoise Lorcerie pour un tant soit peu, apaiser le débat autour de l’enseignement de l’arabe à l’école.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Intégration - Education - Etude

Aller plus loin

Un tribunal français interdit l’enseignement de l’arabe dans une école au Maroc

Saisie pour faire annuler l’introduction de deux heures de cours d’arabe supplémentaires, la cour administrative d’appel de Paris a donné raison aux parents d’élèves de l’école...

Emmanuel Macron parle séparatisme avec les représentants du CFCM

Le président français Emmanuel Macron a évoqué avec Mohammed Moussaoui et Ibrahim Alci, respectivement président et vice-président du CFCM, plusieurs dossiers relatifs au culte...

France : un maire interdit les cours d’arabe dans les écoles de sa commune

Eric Le Dissès, maire de Marignane, refuse de mettre à disposition les classes de deux écoles de sa commune pour des cours d’arabe, à la suite d’une demande de parents d’élèves....

Nouvel accord France-Maroc sur l’enseignement de l’arabe

L’accord signé entre le Maroc et la France sur l’enseignement de la langue arabe s’est invité au Conseil de gouvernement, jeudi. Réuni sous la présidence de Saad Dine El...

Ces articles devraient vous intéresser :

« Comment sortir du monde ? », le premier roman poignant de Marouane Bakhti

« Comment sortir du monde ? » C’est le titre du tout premier roman du Franco-marocain Marouane Bakhti, paru aux Nouvelles Éditions du réveil en mars 2023. Il y raconte la vie, telle qu’elle vient, dans une famille biculturelle. Un récit éblouissant.

Mohammed VI nomme les membres du Conseil Supérieur de l’Éducation

Le roi Mohammed VI a procédé mercredi à la nomination des membres du Conseil Supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFES). Cet organe composé de 20 membres a pour objectif de définir les politiques publiques dans...

Le Maroc abandonne peu à peu le français pour l’anglais à l’école

Les matières scientifiques au Maroc seront désormais enseignées en anglais, a annoncé le ministère de l’Éducation. Cette réforme doit entrer en vigueur d’ici deux ans.

Très difficile d’envoyer de l’argent aux étudiants marocains en Russie

Le gouvernement a apporté des clarifications concernant la loi de change en vigueur, notamment le mode opératoire des transferts d’argent pour les étudiants marocains à l’étranger. Les mères de familles marocaines peuvent toujours soutenir leurs...

Écoles françaises au Maroc : polémique sur l’homosexualité

Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement primaire et des Sports, s’est exprimé sur l’adoption par des institutions éducatives étrangères au Maroc de programmes promouvant l’homosexualité.

L’anglais s’impose peu à peu dans l’école marocaine

Petit à petit, l’insertion de l’anglais dans l’enseignement se généralise au Maroc. Après le primaire, c’est au tour du collège, selon un communiqué du ministère de l’Éducation nationale dès la prochaine année scolaire.

Maroc : les gifles toujours présentes à l’école

Une récente enquête du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) lève le voile sur la persistance de pratiques de punitions violentes dans les établissements scolaires marocains.

Maroc : les écoles privées veulent augmenter les frais de scolarité

Les écoles privées au Maroc menacent d’augmenter les frais de scolarité d’environ 5 %, ce qui leur permettra de récupérer le montant de l’Impôt sur le revenu (IR) pour les enseignants vacataires, qui est passé de 17 à 30 % depuis le 1ᵉʳ janvier de...

Femmes ingénieures : le Maroc en avance sur la France

Au Maroc, la plupart des jeunes filles optent pour des études scientifiques. Contrairement à la France, elles sont nombreuses à intégrer les écoles d’ingénieurs.

L’enseignement de la langue amazighe généralisé dans les écoles marocaines

Le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports vient d’annoncer son plan de généralisation de l’enseignement de la langue amazighe dans tous les établissements du primaire d’ici à l’année 2029-2030.