Une victoire pour les étudiantes voilées de Wallonie-Bruxelles

17 janvier 2021 - 08h00 - Belgique - Ecrit par : S.A

Les étudiants inscrits dans des établissements d’enseignement supérieur ou de promotion sociale sous tutelle de Wallonie-Bruxelles Enseignement pourront désormais afficher des signes convictionnels dont le voile. Cette mesure entrera en vigueur à partir de septembre 2021.

Cette décision émane de Julien Nicaise, administrateur général de WBE, du conseil d’administration du pouvoir organisateur et des directions des hautes écoles, des écoles supérieures des arts et des instituts d’enseignement de promotion sociale dépendant de ce PO, rapporte La Dernière Heure.

« Deux principes ont guidé notre réflexion. Premièrement, les écoles officielles ont toujours eu pour tradition d’accueillir tous les étudiants, quelles que soient leurs caractéristiques. Ensuite, il nous est apparu nécessaire de réaffirmer les valeurs de tolérance et d’émancipation des jeunes adultes en faisant évoluer le principe de neutralité pour le rendre plus inclusif. On demande donc aux établissements de modifier leur règlement dans le sens d’une autorisation des signes convictionnels sauf si des raisons d’hygiène, de sécurité ou des exigences pédagogiques justifient leur interdiction », a expliqué Julien Nicaise.

Cette nouvelle mesure profiterait à 50 000 étudiants et étudiantes. Même si elle concerne tous les signes religieux, le responsable estime que c’est surtout le port du voile qui est visé : « Je ne vais pas être hypocrite, on sait bien que c’est surtout le voile qui est concerné. On a tous un avis personnel sur le sujet mais dans ce cas précis, c’est l’intérêt général qui a primé avec la volonté d’inclure les femmes qui portent un voile. On sait bien qu’un diplôme est un passeport indispensable pour l’emploi et l’inclusion en général. Les femmes inscrites en promotion sociale ou dans l’enseignement sont adultes, il est logique de ne pas les refuser et de privilégier une forme de neutralité qui permet de les inclure ».

En ce qui concerne l’enseignement obligatoire, il a assuré qu’il n’y a aucun changement en vue à ce stade. « Pour les mineurs, on continue à appliquer la règle tacite qui consiste à laisser la liberté aux écoles de décider d’autoriser ou pas les signes convictionnels. On n’a pas souhaité ouvrir la réflexion à l’enseignement obligatoire car ça nous semble plus délicat. Nous ne sommes pas mûrs », a-t-il certifié.

« Ne pas autoriser le port du voile dans l’enseignement supérieur revient à briser les élans de milliers de femmes. L’enseignement et l’emploi sont les principaux vecteurs d’émancipation dans notre société. Si on exclut les femmes musulmanes en raison du voile, il faut être conscient qu’on leur inflige une forme de violence morale et économique. En autorisant les femmes voilées à faire des études supérieures, on envoie au contraire un formidable message d’espoir à tout un pan de la société », a commenté Mustapha Chaïri, président du Collectif contre l’islamophobie en Belgique (CCIB).

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Bruxelles - Etudiants - Education - Voile islamique

Aller plus loin

Bruxelles : Vers la fin des cours de religion dans l’enseignement ?

A Bruxelles, un groupe de députés issus de la majorité a proposé que les cours de religion et de morale non confessionnelle deviennent optionnels dans l’enseignement officiel...

Belgique : contestation contre le port du voile dans l’enseignement supérieur officiel

La décision de Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE) relative à l’autorisation de signes religieux dont le port du voile dans les établissements d’enseignement supérieur...

Le hijab, objet de discrimination dans le monde de l’emploi en Europe

65 % des femmes musulmanes ont moins de chance de trouver un emploi aux pays-Bas, en Espagne et en Allemagne, selon une enquête publiée récemment sur le site Web de l’Université...

Bruxelles : des professeurs veulent faire appel d’une décision sur le port du voile

Des professeurs de la Haute école Francisco Ferrer, à Bruxelles, ont décidé de faire appel contre la décision autorisant deux étudiantes voilées à assister aux cours.

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : l’enseignement de l’anglais au collège généralisé

L’enseignement de l’anglais sera généralisé dans les collèges au Maroc dès la rentrée scolaire 2023-2024, a annoncé dans une note Chakib Benmoussa, le ministre de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports.

Maroc : les gifles toujours présentes à l’école

Une récente enquête du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) lève le voile sur la persistance de pratiques de punitions violentes dans les établissements scolaires marocains.

Après le séisme, le défi éducatif du Maroc sous les tentes

Après le puissant et dévastateur tremblement de terre du 8 septembre, les enfants marocains se rendent à l’école et reçoivent les cours sous des tentes. Certains ont du mal à s’adapter, tandis que d’autres tentent d’« oublier la tragédie ».

Maroc : constat inquiétant pour les élèves

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié les résultats du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) pour 2022, révélant des difficultés majeures dans l’apprentissage au sein de l’école...

Maroc : augmentation des salaires des enseignants-chercheurs avant fin 2022

Le chef du gouvernement a fait part de son intention d’augmenter les salaires des enseignants-chercheurs avant la fin de 2022, et de signer un accord avec le syndicat avant la fin de l’année. Cette décision a été prise lors d’une réunion entre Aziz...

Femmes ingénieures : le Maroc en avance sur la France

Au Maroc, la plupart des jeunes filles optent pour des études scientifiques. Contrairement à la France, elles sont nombreuses à intégrer les écoles d’ingénieurs.

Maîtrise de l’anglais : le Maroc à la traîne

Alors que les Marocains délaissent de plus en plus le français pour l’anglais, le Maroc est encore à la traîne quant à la maitrise de langue de Shakespeare.

Le Maroc abandonne peu à peu le français pour l’anglais à l’école

Les matières scientifiques au Maroc seront désormais enseignées en anglais, a annoncé le ministère de l’Éducation. Cette réforme doit entrer en vigueur d’ici deux ans.

Vacances scolaires : alerte d’Autoroute du Maroc

La Société Nationale des Autoroutes du Maroc (ADM) a recommandé aux usagers de se renseigner sur l’état du trafic à l’occasion des vacances scolaires qui débutent ce week-end.

L’anglais s’impose peu à peu dans l’école marocaine

Petit à petit, l’insertion de l’anglais dans l’enseignement se généralise au Maroc. Après le primaire, c’est au tour du collège, selon un communiqué du ministère de l’Éducation nationale dès la prochaine année scolaire.