A un peu plus d’un mois de la prochaine sortie officielle du Onze national contre le Zimbabwe, le calme semble de retour dans la demeure de l’équipe marocaine. Depuis quelque temps, l’on a eu droit à un paquet d’informations fondées sur la rumeur et les interprétations de tout genre.
Il était donc grand temps pour mettre un terme à ce chapitre qui a beaucoup nui à l’équipe nationale et la réunion du bureau fédéral, prévue en principe aujourd’hui, devra apporter des éléments de réponse à toutes les interrogations qui n’ont pas manqué de triturer les méninges de l’opinion publique et presse spécialisée.
Ce qui est sûr, c’est que l’instance fédérale a agi de façon rationnelle, ne voyant pas ses membres emballés par une campagne de dénigrement, aussi acharnée que sans fin, visant la déstabilisation de l’ossature de l’équipe nationale. Résultat des courses : M’Hamed Fakhir a été maintenu dans son poste de sélectionneur.
L’heure ne plaidait point au remue-ménage, surtout que tout le monde garde en mémoire, tout en retenant la leçon, le changement de sélectionneur à la veille d’une importante échéance. En octobre 2005, l’irréparable a été commis, priant l’entraîneur de l’époque, Badou Zaki, de jeter l’éponge, à deux mois de l’entame des phases finales de la CAN égyptienne. Pour combler le vide, le technicien français, Philippe Troussier, a été rappelé à la rescousse pour qu’il soit aussitôt remercié.
Raison invoquée : incompatibilité d’humeur, salaire exorbitant, voire des critiques menées par toutes les parties prenantes, y compris un certain international qui est allé jusqu’à comparer les stages de l’équipe nationale à la formation prodiguée aux joueurs de l’émission "Pied en or". Du fait que Troussier, en dépit du peu de temps qui lui restait avant la CAN, a jugé bon de convoquer plus d’une soixantaine de joueurs pour entrer en concentration et procéder par la suite à l’élimination des moins méritants.
Ce fut une page, certes, tournée, mais ses conséquences ont été lourdement payées. Une élimination d’entrée en Coupe d’Afrique des nations, sous la conduite du sélectionneur, M’Hamed Fakhir, qui, faut-il le rappeler, n’a bénéficié que de quelques semaines pour préparer le contingent en partance du côté du Nil.
Candide ou téméraire, Fakhir a assumé ses responsabilités et il serait déplacé de lui faire porter seul le chapeau. Et plus que jamais maintenant. A deux matches de la qualification à l’édition ghanéenne, l’approprié serait de se montrer tous derrière l’équipe nationale et d’ajourner les réglements de compte, sachant que le parcours des éliminatoires réalisé jusqu’ici par le Onze national est probant, et sauf surprise de taille, il ne peut que déboucher sur le résultat escompté. Avec quatre points au compteur, l’équipe marocaine a besoin d’autant d’unités (face au Zimbabwe à domicile et contre le Malawi à l’extérieur) pour faire partie des seize nantis de l’édition ghanéenne.
Le Onze national est sur la bonne voie, d’autant plus que pour contrer toute misère qui risque de se produire lors du match de Zimbabwe, le 6 juin, les blessures de joueurs s’entend, les responsables de l’équipe nationale ont assimilé parfaitement cette éventualité, surtout que l’ultime rencontre des éliminatoires est programmée dix jours après à Blantyre. Ils ont tâché de convaincre d’autres internationaux, comme Ouaddou, Kharja ou encore Regragui, de revenir sur leur décision de retraite internationale pour revenir renforcer les rangs de l’équipe. Avec un probable retour également de Youssef Mokhtari, Fakhir aura droit à un effectif au grand complet qui aura pour mission de poinçonner son ticket pour la CAN 2008. Rendez-vous qu’il ne faudrait pas rater, mais où le Onze national est sommé de briller et non pas se contenter de la simple figuration.
Libération - Mohamed Bouarab
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