C’est sur sa page Facebook que Hassan Bennajeh a annoncé avoir reçu une convocation de la part de la police judiciaire de Rabat. Selon ses explications, cette convocation est « liée à une plainte du ministère public » contre une publication datant de mai 2022 sur son ancien compte Facebook. Il avait, à travers cette publication, réagi à l’assassinat de la journaliste palestinienne Shereen Abu Aqleh et à la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël. Ce compte aurait été déjà supprimé en raison des messages anti-israéliens.
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Le leader du mouvement Al Adl Wal Ihsane disait dans son message : « Ils [les responsables israéliens] ont tué Shireen dans les terres occupées là-bas et reçoivent un accueil en héros dans les terres occupées ici [Maroc]. Cible, cible. Que Dieu ait pitié de vous. La normalisation est une trahison. » « Mon message a été interprété différemment de mon intention, ce qui est confirmé par le message lui-même, avant et après, et le contexte qui renforce mon intention et réfute toute autre interprétation déformante, ce que j’ai expliqué dans le procès-verbal », a rectifié Hassan Bennajeh, accusant les autorités marocaines « d’utiliser de telles affaires contre des activistes et des blogueurs pour restreindre la liberté d’opinion ».
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L’activiste peut compter sur la solidarité de différentes factions politiques, à savoir le mouvement marocain contre la normalisation, l’un des seuls groupes qui rassemblent conservateurs et progressistes au Maroc et du Comité de soutien à Omar Radi, Soulaimane Raïssouni, Maâti Monjib et toutes les victimes des violations de la liberté d’expression. « […] La volonté de convoquer et d’entendre le professeur par la police judiciaire après la campagne de diffamation qui l’a visé consiste à faire pression sur lui pour tenter de freiner son activisme en faveur des droits humains », a dénoncé le Comité de soutien.