« J’en fais une affaire pour la République », a répondu Gérald Darmanin qui digère difficilement le revers que lui a infligé vendredi dernier le tribunal administratif de Paris en suspendant l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen vers le Maroc.
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« Je regrette personnellement les motivations et la décision du tribunal administratif de Paris qui considère que la vie familiale de ce Monsieur l’emporte sur la protection des intérêts des Français : je n’ai pas cette opinion et c’est pour ça que j’ai fait appel devant le Conseil d’État », a indiqué le ministre de l’Intérieur lundi lors d’un déplacement à Marseille.
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« Mais je ne suis pas de ceux qui se découragent », a poursuivi Gérald Darmanin. « Les ennemis de la République ne peuvent pas rester à l’intérieur de la République », a encore justifié le ministre. Selon Gérald Darmanin, Hassan Iquioussen « tient des propos antisémites », « nie l’égalité entre les femmes et les hommes », « nie des génocides » et « appelle à considérer que les attentats qu’il y a eus sur le sol français étaient des complots ».
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Pour lui, ce sont des propos dangereux qui font de l’imam un fiché S. « Il est radicalisé puisque les services de la DGSI ont considéré depuis 18 mois désormais qu’il devait être fiché S », a encore ajouté le ministre. « Ce Monsieur n’a rien à faire sur le territoire de la République […]. Il a lui-même choisi de ne pas être Français, il est d’une nationalité étrangère », a-t-il estimé, précisant que Hassan Iquioussen « ne représente pas l’immense majorité des musulmans de notre pays qui aiment la République ».
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Le ministre de l’Intérieur compte sur le Conseil d’État dont la décision reste capitale. « J’attends avec sérénité la décision du Conseil d’État. S’il nous donne tort : nous étudierons ensemble les moyens de donner les forces à la République de modifier la loi s’il le faut. Pour que les prédicateurs de haine qui ne sont pas Français n’aient rien à faire sur le sol de la République ».