Maroc : le ministère de l’Intérieur en guerre contre la "charité électorale"

27 septembre 2020 - 12h40 - Maroc - Ecrit par : J.K

Fin des saisons de « charité publique » pour les maires et présidents de collectivités locales qui monnayaient des voix, via des associations de bonnes œuvres. Une décision du ministre de l’Intérieur donne désormais le pouvoir aux gouverneurs d’interdire toute charité à des fins électorales.

Cette décision vient après que les chefs des partis ont demandé au ministre de l’Intérieur d’interdire les associations qui offrent des aides alimentaires, des fournitures scolaires aux sièges des partis politiques, la prise en charge de malades, la circoncision des enfants, les mariages collectifs et des facilités pour bénéficier des programmes de l’INDH, dans le but de monnayer leurs voix électorales, rapporte le quotidien Assabah.

Ainsi, poursuit le journal, le ministre Laftit accorde de larges pouvoirs aux walis et aux gouverneurs sur la base de l’article 31 de la loi sur les actions caritatives qui stipule que toute distribution d’aide doit, au préalable, faire l’objet d’une déclaration auprès du gouverneur. Ce dernier peut s’y opposer, reporter son exécution ou l’arrêter, s’il considère que ces actions caritatives portent atteinte à l’ordre public ou coïncident avec des échéances électorales.

La même source rapporte que les parlementaires et les présidents des conseils territoriaux s’empressent d’accorder des facilités aux associations de la société civile qui perçoivent un milliard de dirhams annuellement du ministère de l’Intérieur.

Ces accusations entre dirigeants de partis ou parlementaires sont la preuve que ce phénomène n’est pas près de disparaître des mœurs au sein de la classe politique.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Corruption - Caritatif - Pauvreté - Ministère de l’Intérieur (Maroc)

Aller plus loin

Maroc : vers la distribution de l’orge subventionnée à des fins électorales ?

Les agriculteurs victimes de la sécheresse dénoncent les velléités des partis politiques de distribuer la subvention de l’orge qui leur est destinée à des fins électorales. Ils...

Maroc : une série de violences émaille la campagne électorale

Plusieurs actes de violences ont éclaté dimanche dans plusieurs villes à l’approche des élections législatives, obligeant la gendarmerie royale à intervenir.

Subventions publiques des partis politiques : le PJD veut se tailler la part du Lion

Le Parti de la Justice et du Développement (PJD) bataille actuellement pour tenter de s’arroger une bonne part des subventions publiques dédiée aux partis politiques.

Maroc : enquête sur des subventions accordées aux associations

Le ministère de l’Intérieur veut en savoir davantage sur les subventions accordées par certaines assemblées élues à des associations dans des conditions très floues. Une...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : les autorités veulent imposer une réduction de la facture énergétique de 30%

Pour faire face à la hausse de la facture énergétique, les autorités ont demandé aux collectivités de baisser drastiquement la consommation de l’électricité des établissements publics et des réseaux d’éclairage public.

Maroc : hammams fermés, SPA ouverts, le grand paradoxe

La décision du ministère de l’Intérieur de fermer les hammams trois jours par semaine aura des conséquences négatives sur les employés du secteur, a alerté Fatima Zahra Bata, la députée du Parti de la justice et du développement (PJD).

Fermeture des hammams au Maroc : la question arrive au parlement

Plutôt que de fermer les bains publics pour rationaliser l’eau, la députée du parti socialiste, Majida Chahid, propose de fixer la capacité d’accueil de ces établissements ou de déterminer la quantité d’eau à utiliser par client.

Hafid Derradji accuse la CAF de corruption à cause du Maroc

Le commentateur sportif algérien de beIN Sports, Hafid Derradji, affirme que la Confédération africaine de football (CAF) a attribué l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025 au Maroc et n’hésite pas à accuser l’organisation de...

Affaire Rachid M’Barki : les ramifications d’un réseau d’influence

L’affaire Rachid M’Barki du nom de l’ex-présentateur franco-marocain du journal de la nuit de BFMTV, mis en examen pour « corruption passive » et « abus de confiance » n’a pas fini de livrer tous ses secrets.

Maroc : la fermeture des hammams fait des malheureux

La Fédération nationale des associations des propriétaires et exploitants des bains traditionnels au Maroc a adressé un courrier au ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, l’invitant à reconsidérer la décision de fermeture des hammams trois jours...

Alerte sur les erreurs d’enregistrement des nouveaux-nés au Maroc

L’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) a alerté le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, au sujet du non-enregistrement des nouveau-nés à leur lieu de naissance, l’invitant à trouver une solution définitive à ce problème.

Au Maroc, désormais, le silence de l’administration vaut accord

Suite à la publication par les ministères de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire et de l’urbanisme d’un arrêté conjoint relatif à la simplification des procédures dans le domaine de l’urbanisme, Abdelouafi Laftit a adressé une circulaire aux...

Maroc : une aide directe pour les plus pauvres

Le gouvernement envisage d’accorder en 2023 une aide financière mensuelle directe à l’ensemble des familles démunies. Plus précisément, sept millions d’enfants et 3 millions de familles seront concernés.

Maroc : la fumée de la chicha empoisonne l’école

Touria Afif, membre du groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD), a interpellé le ministre de l’Intérieur et celui de l’Éducation nationale sur la prolifération des cafés à chicha à proximité des écoles au Maroc et plus...