Maroc : les femmes migrantes, des proies faciles pour les réseaux criminels

8 août 2021 - 18h20 - Maroc - Ecrit par : S.A

Le Franco-Sénégalais Mountaga Diop, fondateur de l’association Kirikou, évoque la situation des femmes venues du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Congo ou encore de la Guinée et qui deviennent mères en cours de migration au Maroc.

« Ce sont des femmes venues de différents pays africains, du Congo (RDC et Brazza, 70 % des cas), de Guinée, de Côte d’Ivoire, du Niger… dont l’enfant est né le plus souvent au Maroc, ou plus rarement durant le voyage. Si certaines sont sans papiers, la majorité d’entre elles sont installées ici depuis plus de cinq ans et ont donc pu bénéficier de la régularisation exceptionnelle lancée par le roi Mohammed VI », a déclaré Mountaga Diop dans une interview accordée à Jeune Afrique.

À lire : Plus d’un millier de migrants subsahariens convoyés de Tanger vers le sud du Maroc

Selon ses explications, la plupart sont dans une démarche d’intégration et non de migration de passage. Mais elles font face à certaines difficultés. « Ces femmes ne peuvent pas aller travailler puisqu’elles n’ont personne pour garder leurs enfants, et elles n’ont pas les moyens non plus de les inscrire dans une crèche privée, explique-t-il encore. Elles sont donc dans une impasse, dans un état de grande vulnérabilité, psychologique et financière, qui les expose, elles et leurs enfants, à toutes sortes de dangers. Ces familles constituent par exemple des proies pour les proxénètes ou les pédocriminels ».

À lire : Les migrants subsahariens appellent le roi Mohammed VI au secours

Afin de venir en aide à ces femmes, Mountaga Diop a créé en 2015 Kirikou, une association qui œuvre pour la protection et l’épanouissement des mineurs afin qu’ils bénéficient de leurs droits (la santé, l’éducation, la famille et un cadre de vie sain et digne). Aussi, a-t-il ouvert une garderie pour prendre en charge les enfants de 18 mois à 5 ans nés de mères isolées migrantes. Outre les enfants nés de mères subsahariennes migrantes, la crèche Kirikou accueille également des enfants marocains, issus de familles vulnérables ou dont la maman est isolée.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Sénégal - Guinée - Côte d’Ivoire - Immigration - Afrique

Aller plus loin

Les migrants subsahariens appellent le roi Mohammed VI au secours

L’Association des migrants subsahariens pour la défense des droits et de la dignité humaine (AMSDH) dénonce les exactions dont sont victimes les migrants subsahariens et appelle...

Plus d’un millier de migrants subsahariens convoyés de Tanger vers le sud du Maroc

Au total, 1350 migrants ont été expulsés mardi par les forces de l’ordre de la ville de Tanger. Ils sont pour la plupart originaires des pays subsahariens.

Ces articles devraient vous intéresser :

Éric Ciotti (Les Républicains) en visite au Maroc

Une délégation du parti Les Républicains, menée par Éric Ciotti, a annoncé sa visite au Maroc du 3 au 5 mai prochains dans le but de poursuivre « une relation de fraternité et de responsabilité » avec le royaume.

Ouverture exceptionnelle de la frontière entre le Maroc et l’Algérie

La frontière entre l’Algérie et le Maroc a été exceptionnellement ouverte cette semaine pour permettre de rapatrier le corps d’un jeune migrant marocain de 28 ans, décédé par noyade en Algérie.

Les Marocains parmi les plus expulsés d’Europe

Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».

Combien de Marocains ont émigré à l’étranger cette année ?

À fin septembre dernier, plus de 26 000 Marocains ont émigré à l’étranger pour s’y installer et travailler, d’après le ministère chargé de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences.