Maroc-UE : Bruxelles tient à la prospérité de ses voisins

12 mars 2007 - 21h27 - Economie - Ecrit par : L.A

L’Union européenne fait encore parler d’elle. Sa campagne de com’ pour peaufiner son image de marque au Maroc se poursuit. Après Tanger et Rabat, c’était au tour de Casablanca d’accueillir, mercredi 7 mars à l’ISCAE, une rencontre entre le staff de la délégation européenne et ses différents interlocuteurs marocains pour faire le point sur le partenariat Maroc/UE.

Placée, sous le thème “UE-Maroc, échanger et partager”, cette tournée d’information vise à pallier le déficit d’information sur les domains d’actions de l’UE au Maroc, notamment auprès des jeunes.

Satisfecit des deux côtés. C’était le constat fait par les participants à cette table ronde qui s’est articulée sur “l’appui au développement économique et au secteur privé”.

“Nous sommes impressionnés par les résultats économiques du Maroc”, a déclaré Bruno Dethomas, ambassadeur et chef de la délégation de l’UE au Maroc. Ce dernier se dit fier du chemin parcouru avec l’accompagnement de l’UE, premier bailleur de fonds du Maroc.

En témoigne le succès du programme d’appui aux entreprises (PAE, un prolongement du programme Euro-Maroc-entreprise, EME) qui n’est que l’un des multiples volets de ce partenariat (voir encadré). En effet, le PAE, qui accompagne la mise en oeuvre de l’ALE avec l’UE, connaît un engouement sans précédent.

Bien du chemin a été parcouru depuis le démarrage du programme de mise à niveau (aujourd’hui on préfère le terme modernisation) des PME marocaines en 1998. “A l’époque, nous avions du mal à faire adhérer les entreprises au programme, aujourd’hui nous devons sélectionner parmi les nombreux candidats”, affirme pour sa part Friedrich A. Heinemeyer, chargé des programmes « secteur privé »au sein de la Délégation européenne à Rabat.

Assistance technique et managériale

Doté d’un budget global de 93,8 millions d’euros (plus d’un milliard de DH), dont 61 millions (plus de 670 DH) fournis par l’UE et le reste par le gouvernement marocain, le PAE délivre entre autres une assistance technique et managériale aux PME et un accompagnement au financement des projets de modernisation sur la période 2004/2008.

“73% des objectifs pour le volet modernisation (doté d’un budget de 13 millions d’euros) sont atteints deux ans avant le terme du programme de 2008”, s’est félicitée Latifa Echihabi, DG de l’Agence nationale pour la promotion de la PME (ANPME), l’un des principaux organismes bénéficiaires de l’aide européenne. A ce jour, plus d’un millier d’entreprises en ont profité d’une manière ou d’une autre.

Mais à l’approche du terme du PAE, une redéfinition des priorités pour les années à venir s’impose. L’UE est aujourd’hui en phase de réflexion sur le programme qui prendra le relais (probablement sous forme d’aide à la création d’entreprise).

A signaler que l’UE est premier donneur d’aide, premier acheteur et premier client du Royaume. Cette aide n’est pas fortuite. D’ailleurs, l’un des étudiants de l’ISCAE l’a relevé en posant une question sur la contrepartie marocaine.

“La prospérité de mon voisin est ma prospérité”. C’est en ces termes que Bruno Dethomas a répondu, résumant ainsi les visées de la politique européenne de voisinage (PEV), lancée en 2003. Son objectif : faire profiter les voisins de l’UE des bénéfices de l’élargissement en renforçant la stabilité, la sécurité et le bien-être pour tous ceux qui sont concernés. Une manière d’endiguer les flux migratoires des voisins du Sud attirés par l’Eldorado européen.

Sur la période 2007/2013, le budget prévu pour les partenaires de la PEV sera de 12 milliards d’euros, soit 32% de plus que le dernier programme Meda. Le Maroc devra bénéficier d’une augmentation de 30% des budgets accordés par l’Europe. Cependant, la politique de bon voisinage n’annule ni ne remplace les programmes déjà engagés, certains dépendant de Meda devront se poursuivre jusqu’en 2010.

6 domaines d’intervention

L’aide européenne au Maroc se focalise sur 6 principaux axes :

• Appui aux infrastructures, aux transports et à l’habitat
• Appui à la modernisation du secteur public
• Appui au développement rural intégré
• Appui au développement économique et au secteur privé
• Santé, éducation, formation et culture
• Bonne gouvernance et droits de l’Homme

L’Economiste - Aziza El Affas

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Sujets associés : Union européenne - Investissement - Prêt

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