Sait-on où l’on va avec l’UE ?

28 juin 2007 - 00h02 - Economie - Ecrit par : L.A

Le 3e round du cycle des négociations Maroc/UE sur le protocole relatif au commerce de services s’ouvre ce mercredi à Bruxelles. Négociateurs marocains et européens s’attelleront, deux jours durant, à définir le cadre et l’approche globale devant servir de plateforme aux discussions à venir sur les secteurs à libéraliser. A noter que la Commission européenne a exprimé le souhait de boucler ce protocole avant la 6e Conférence euromed qui aura lieu à Lisbonne le 22 octobre prochain.

Entre-temps, les deux parties auront encore un autre round début septembre. L’ultime pour passer à l’échange des offres respectives au sujet des secteurs à libéraliser. Le calendrier ainsi établi va-t-il être tenu selon les vœux de la commission sans pour autant mettre la volonté qu’il faut pour aplanir les points de discorde ? est-on enclin à s’interroger. Surtout que des problèmes de fond subsistent encore au terme des deux rounds passés. (cf.www.leconomiste.com). Ce qui fait dire à ce fonctionnaire du Commerce extérieur « que la négociation s’annonce laborieuse ». Pour ce responsable rompu à l’exercice de la négociation, la finalisation de l’accord sur le commerce de services n’est pas pour sitôt.

« Non seulement en raison des points de discorde opposant les deux parties, mais aussi du fait que le Maroc a tout intérêt à faire durer les pourparlers dans l’attente de ficeler au mieux son dossier. Des divergences sont là. Tout le monde en convient. Elles ont trait, d’abord, à l’approche adoptée par le Maroc.

C’est celle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais elle se démarque complètement de celle dont on a usé lors des négociations avec les Etats-Unis. Dans ce cas, l’approche dite négative, consistant à écarter les secteurs sensibles de la libéralisation, a constitué la règle. Du coup, les Européens réclament au préalable le bénéfice de tout ce qui a été concédé aux Américains. C’est le principe de la Nation la plus favorisée. Ensuite, l’architecture du texte général mis sur la table des négociations. Le document, d’une quarantaine de pages énumérant les principes généraux, se démarque lui aussi de l’approche OMC qui traite de manière séparée la libéralisation des services et le droit d’établissement. Le fait de les lier revient à diluer la circulation physique des personnes, pour lequel le Maroc tout comme les autres pays de la rive sud disposent d’un fort potentiel à l’exportation. En effet, faut-il le rappeler, ces négociations, qui sont menées dans le cadre de la zone euro-méditérranéenne, incluent un double volet vertical et d’intégration régionale. Or, même à ce niveau, des points d’achoppement existent. Ils tiennent à l’harmonisation automatique des concessions qui seront faites de part et d’autre à l’ensemble des partenaires de la zone.

Mais au-delà, le négociateur marocain est-il au fait de l’état des lieux autour duquel se trouvent engagées les discussions ? « Absolument pas », rétorque ce cadre du Commerce extérieur. Un travail à l’état embryonnaire a été entamé à l’occasion de la remise de l’offre marocaine à l’OMC. Cette offre a recensé 12 grands secteurs de services qui se déclinent en 155 sous-secteurs et activités. C’est dire l’ampleur de l’enjeu.

Neuf secteurs porteurs

La commission « Libéralisation et développement des exportations de services », relevant du Conseil national du commerce extérieur (CNCE) a identifié, dans une première phase, 9 secteurs d’activité, jugés porteurs pour le Maroc. Il s’agit de : services informatiques et services connexes ; services de télécommunications et audiovisuels ; services de construction, travaux publics et de génie civil ; services de distribution ; services d’enseignement supérieur ; services d’environnement ; services de transport sous ses différents modes ; services financiers ; conseil, ingénierie et études techniques.

Ce sont ces secteurs qui doivent faire l’objet d’une étude axée sur plusieurs paramètres et en particulier l’évaluation de l’offre actuelle et potentielle marocaine et l’appréciation comparative des engagements du Maroc par rapport aux tendances mondiales.

L’Economiste - A. Ghouibi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Union européenne - Politique économique

Ces articles devraient vous intéresser :

Accord de pêche : le Maroc et l’UE font le point

La quatrième Commission mixte de l’Accord de partenariat dans le domaine de la pêche durable entre l’Union européenne et le Maroc s’est réunie les 9 et 10 novembre à Rabat.

Les engrais du Maroc, à teneur élevée en cadmium, interdits dans l’UE

Les engrais phosphatés du Maroc et d’autres pays contenant plus de 60 milligrammes de cadmium par kilo ne sont plus autorisés sur le marché de l’Union européenne, selon une décision communautaire récemment entrée en vigueur.

Le Maroc déterminé à renouveler l’accord de pêche avec l’UE

Réagissant au sujet de l’accord de pêche avec l’Union européenne qui expire le 17 juillet, le ministre marocain de l’Agriculture et de la pêche, Mohamed Sadiki, a assuré mercredi que le Maroc « est prêt à tout scénario » et utilisera « une autre règle...

Tanger Med menace les ports européens

Malte craint l’avantage fiscal du port Tanger Med à cause de l’introduction d’une taxe environnementale dans les pays de l’Union européenne(UE) à partir de 2024. Les grandes compagnies maritimes peuvent se détourner vers le port marocain.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Accord de pêche Maroc - UE : inquiétude en Andalousie

Alors que l’accord de pêche entre l’Union européenne et le Maroc, essentiel pour la province andalouse de Cadix, approche de son terme le 17 juillet, l’angoisse grandit au sein des équipages de pêche andalous. Ces derniers, qui dépendent des eaux...

Les Marocains parmi les plus expulsés d’Europe

Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».

Parlement européen : le Maroc aurait offert des séjours à la Mamounia

La députée socialiste Marie Arena et l’ex-eurodéputé italien Antonio Panzeri, visés dans le scandale au parlement européen, auraient bénéficié en 2015 d’un séjour de luxe à l’hôtel La Mamounia de Marrakech, tous frais payés par les autorités marocaines.

Forte augmentation de demandeurs d’asile marocains en Europe

L’Union européenne a enregistré en 2022 un nombre record de demandes d’asile. Parmi les demandeurs, de nombreux Marocains dont le nombre a bondi.

L’Europe cherche à punir le Maroc

L’éclatement du scandale de corruption au Parlement européen doublé d’une résolution relevant la détérioration des droits de l’Homme est à l’origine des nouvelles tensions entre le Maroc et l’Europe. Cette dernière cherche-t-elle à punir le royaume ?