Vendredi, l’Espagne a mis fin à près d’un an de brouille diplomatique majeure liée à la question du Sahara occidental en changeant de position. Dans un communiqué, le Palais royal a fait savoir que le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a indiqué que le plan marocain « d’autonomie » pour le Sahara est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend ». De quoi susciter de réactions vives de la part du Polisario.
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Le gouvernement espagnol « essaye constamment de plaire au Maroc » depuis des années, en jouant avec une “ambiguïté” qui ne lui correspond pas comme un « administrateur potentiel » du Sahara, a déclaré Abdullah Arabi, délégué du Polisario en Espagne dans une interview accordée à Europa Press. Aussi, a-t-il dénoncé « l’hypocrisie » du gouvernement espagnol qui parle de « défendre la légalité internationale ». Pour ce responsable du mouvement indépendantiste, le plan de Rabat « est une option, mais ce n’est pas la solution ».
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« La solution doit reposer sur le choix du peuple sahraoui », a souligné le délégué, ajoutant que l’Espagne « a une responsabilité politique et juridique spécifique ». Mais son changement de position sur le Sahara « contredit grandement sa responsabilité », a-t-il fait remarquer. Selon Abdullah Arabi, la lettre de Pedro Sanchez au roi Mohammed VI « va réduire de nombreuses possibilités » pour le gouvernement espagnol s’il veut vraiment jouer « un rôle de premier plan » dans les efforts diplomatiques que le nouvel envoyé spécial des Nations unies, Staffan de Mistura, nommé en 2021.