Protestations contre un nouveau refus d’un prénom Amazigh

5 février 2008 - 23h55 - Maroc - Ecrit par : L.A

Le refus d’un juge marocain d’accepter le prénom berbère que les parents voulaient donner à leur fille adoptive a suscité lundi le mécontentement d’organisations des droits de l’homme. "Le tribunal de première instance de Larache a privé le 28 janvier une petite fille marocaine de porter le prénom "Illy", un prénom berbère choisi par ses parents adoptifs", a déclaré Abderrahim Jamaï, un des plus célèbres avocats du Maroc.

"La décision du juge de Larache rappelle les temps que l’on croyait révolus où l’ancien ministre de l’Intérieur Driss Basri avait par une circulaire décidé des prénoms que les citoyens de ce pays pouvaient donner à leurs enfants", a-t-il souligné.

Dans les années 90, le vizir de Hassan II avait dressé une liste des prénoms autorisés et ceux qui ne l’étaient pas. Ainsi, les titres de Moulay ou Lalla, donnés aux descendants de la lignée du prophète Mahomet sont désormais réservés à la famille royale. Il avait limité certains noms berbères.

Pour l’avocat, le magistrat convoque les vieux démons et commet un déni de justice en violant le droit fondamental des parents -le fussent-ils dans le cadre de l’adoption- de choisir librement le prénom de leur enfant.

"Ce jugement inique rendu par ce tribunal porte atteinte au respect des droits humains et à celui de l’identité plurielle du Maroc qui a des racines amazigh", a-t-il souligné.

Les parents adoptifs ont fait appel à cette décision qu’ils jugent discriminatoire. Selon eux, le magistrat a motivé sa décision sur le fait qu’Illy veut dire en berbère ma fille bien aimée alors qu’il s’agit d’un enfant adopté.

Plusieurs organisations des droits de l’homme et de l’enfant ainsi que le réseau de promotion de l’Amazigh au Maroc ont exprimé leur soutien à la famille.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Amazigh - Procès - Driss Basri - Liste des prénoms marocains

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Groupe Barid Al-Maghrib promeut la langue amazighe

Le Groupe Barid Al-Maghrib entend intégrer la langue amazighe dans ses services. Dans ce sens, il a signé une convention de partenariat avec l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM).

La chanteuse Fatima Tabaamrant menacée par un salafiste

Alors qu’elle fait l’objet d’attaques verbales de la part d’un prédicateur salafiste, l’icône de l’art amazigh, Fatima Tabaamrant, ancienne députée RNI, vient de recevoir le soutien du parti d’Aziz Akhannouch.

Le Roi Mohammed VI instaure le Nouvel An Amazigh comme jour férié au Maroc

Le Nouvel An Amazigh sera désormais un jour férié officiel au Maroc, selon une décision qui vient d’être prise par le roi Mohammed VI.

Les Marocains libres de choisir le prénom de leurs enfants, sous certaines conditions

Les officiers marocains de l’état civil sont à présent dans l’obligation d’accepter temporairement les prénoms déclarés, y compris ceux en contradiction avec la loi, contrairement aux pratiques antérieures, selon un décret qui vient d’être publié.

Maroc : appel à déclarer férié le jour du Nouvel an amazigh

Quelque 45 ONG marocaines et de la diaspora demandent au roi Mohammed VI de déclarer férié le « Yennayer » ou Nouvel an amazigh, célébré le 13 janvier de chaque année.

Maroc : l’Amazigh reconnue officiellement comme une langue de travail

Les autorités marocaines ont procédé mardi au lancement officiel des procédures qui vont permettre l’intégration de l’Amazigh dans les administrations publiques. La cérémonie a été présidée par le chef du gouvernement Aziz Akhannouch.

Nouvel an amazigh au Maroc : ce sera le 14 janvier

La date du nouvel an Amazigh au Maroc est désormais connue. Elle vient d’être définie par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et ce sera le 14 janvier. Ce jour sera donc chômé et payé.

Des erreurs sur les panneaux d’autoroutes marocaines

Le député Kamal Ait Mik, membre du groupe parlementaire du Rassemblement national des indépendants (RNI) à la Chambre des conseillers, a relevé des erreurs dans l’écriture des mots amazighs sur les panneaux de signalisation routière.

Maroc : Ahmed Assid dénonce la répression des voix d’opposition par l’astuce des mœurs

Dans un podcast, l’universitaire et activiste amazigh Ahmed Assid s’est prononcé sur plusieurs sujets dont la répression des voix contestataires au Maroc, la liberté d’expression ou encore la laïcité.

L’enseignement de la langue amazighe généralisé dans les écoles marocaines

Le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports vient d’annoncer son plan de généralisation de l’enseignement de la langue amazighe dans tous les établissements du primaire d’ici à l’année 2029-2030.