Rapatriement des mineurs marocains en situation irrégulière

6 janvier 2004 - 14h12 - Espagne - Ecrit par :

L’accord de rapatriement des mineurs marocains non-accompagnés interceptés en situation irrégulière en Espagne, signé, il y a quelques semaines entre les gouvernements des deux pays, continue de susciter le débat dans les milieux politiques et syndicaux espagnols.

Après les associations de défense des droits de l’Homme et les partis de l’opposition, qui se sont opposés à l’application de cet accord, l’Union Générale des travailleurs (UGT), l’un des plus grands syndicats espagnols, vient de rallier la liste des contestataires dudit accord. Dans un communiqué de presse, rendu public hier, le secrétariat d’action sociale de cette centrale syndicale auprès de la section des Iles Canaries a exigé la suspension immédiate de l’application de l’accord de rapatriement des immigrés mineurs non accompagnés. L’UGT justifie cette prise de position par le fait que l’application dudit accord est en train de créer des situations d’atteinte aux droits des mineurs. L’organisation syndicale a aussi alerté sur les fuites massives enregistrées dans les centres d’accueil des mineurs situés aux Iles Canaries depuis l’annonce de la signature du mémorandum de rapatriement. L’organisation syndicale espagnole a par ailleurs accusé les ministères espagnols de l’Intérieur et de la Justice d’être responsables d’une campagne de désinformation qui a lieu actuellement et qui crée une situation d’instabilité et de panique chez les mineurs marocains internés dans les centres d’accueil canariens d’où la multiplication des cas de fuite. Le communiqué de l’UGT considère que lesdits mineurs "se trouvent à la merci d’un accord qui n’est pas clair en ce qui concerne les modalités de son application et les mineurs qui sont concernés". Le syndicat espagnol estime qu’il est primordial de garantir les droits des mineurs. "La disparition de quelques dizaines de ces mineurs des centres où ils étaient internés confirme la précipitation dans l’application de cet accord ce qui a eu, aux Iles Canaries des conséquences graves dont la fuite de plusieurs enfants", affirme le communiqué de la centrale syndicale. Enfin, l’UGT appelle à "la suspension immédiate de l’accord jusqu’à ce que les droits des mineurs soient garantis" et qu’une enquête soit ouverte pour la détermination des "responsabilités de ceux qui ont été derrière l’application précipitée de cet accord qui viole clairement les droits fondamentaux des mineurs". Rappelons que plus de 4500 mineurs marocains seront rapatriés vers le Maroc conformément à cet accord signé, mardi 23 décembre à Madrid, entre les gouvernements marocain et espagnol. Il est à signaler aussi que ledit mémorandum d’entente prévoit que l’application se fera dans "le respect des droits de l’enfant et la prise des mesures permettant l’épanouissement du mineur dans un environnement familial et social sain, dans le cadre de la responsabilité partagée entre les deux pays". Une condition qui n’est pas appliquée à la lettre, selon les affirmations des associations de défense des droits de l’enfant et de plusieurs organismes politiques et syndicaux espagnols.

Aujourd’hui le Maroc

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immigration clandestine - Espagne - Expulsion - Enfant

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : une sortie en voiture vire au drame

Une sortie en famille qui finit en tragédie. Deux sœurs de 19 et 10 ans sont mortes noyées samedi dans le barrage de Smir près de la ville de M’diq, après que l’aînée, qui venait d’avoir son permis de conduire, a demandé à ses parents à faire un tour...

Le mariage des mineurs diminue au Maroc

Après une hausse en 2021, le nombre de mariage de mineurs a diminué l’année dernière. Cela représente certes une note positive, mais il y a encore du chemin à faire pour en finir avec cette pratique.

En réponse au Qatargate, le Maroc ne respecte plus les accords de renvoi des déboutés d’asile

Depuis l’éclatement du scandale de corruption connu sous le nom de « Qatargate », les difficultés pour renvoyer les Marocains déboutés de leur demande d’asile vers leur pays d’origine se sont accrues.

Forte augmentation de demandeurs d’asile marocains en Europe

L’Union européenne a enregistré en 2022 un nombre record de demandes d’asile. Parmi les demandeurs, de nombreux Marocains dont le nombre a bondi.

Le mariage des enfants légalisé au Maroc ? une photo sème le doute

La publication d’une image montrant des fillettes prétendues marocaines en robe de mariage tenues par la main par des hommes âgés est devenue virale sur les réseaux sociaux. Certains affirment que cela s’est produit au Maroc. Qu’en est-il vraiment ?

Les Marocains parmi les plus expulsés d’Europe

Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».

Décès de Malika El Aroud, « La Veuve noire du Jihad »

Malika El Aroud, condamnée pour terrorisme en 2008, est décédée à l’âge de 64 ans. Cette femme, qui avait la double nationalité belge et marocaine, avait été déchue de sa nationalité belge en 2017 pour avoir « gravement manqué à ses devoirs de...

Un Marocain très apprécié menacé d’expulsion en France

Alors qu’il se trouve en France depuis plusieurs années, Alae Eddine Ennaimi est menacé d’expulsion. Le jeune homme de 24 ans a été arrêté par la police après un contrôle dans le restaurant où il travaillait.

Les Marocains de plus en plus obèses

Près de la moitié de la population marocaine (46 %) sera obèse d’ici 2035, selon les prévisions de la World Obesity Forum.

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.