La Russie ne veut pas des tomates marocaines

6 janvier 2021 - 18h00 - Economie - Ecrit par : I.L

Les autorités russes, de commun accord avec leurs producteurs, cherchent des prétextes pour bloquer les exportations de la tomate marocaine sur leur territoire. Elles attribuent ce blocage à la découverte du virus Pepino Mosaïc dans les tomates du royaume.

Le chef du service fédéral russe de surveillance vétérinaire Sergei Dankvert menace d’interdire à nouveau l’importation de tomates en provenance du Maroc, indique le TASS. « Le 30 octobre, nous avons déjà interdit l’importation de tomates marocaines réexportées depuis les Pays-Bas, la Belgique et la France en raison de la découverte du virus Pepino Mosaïc », a rappelé le responsable russe à TASS.

Poursuivant son interview, Sergei Dankvert a précisé avoir proposé à ses homologues marocains de présenter les régions épargnées du virus et celles qui ne le sont pas. « Tant qu’ils n’auront pas fait cela, et si la situation continue de se détériorer, nous serons contraints d’imposer une interdiction », a-t-il menacé.

Du côté des producteurs et exportateurs, l’impact du virus Pepino Mosaïc sur la santé humaine est assez minimine. Selon l’Association des producteurs et exportateurs des fruits et légumes (APEFEL), il s’agit d’une mesure ou barrière non tarifaire que les Russes utilisent pour protéger leur production locale. À l’en croire, les Russes se cachent derrière des considérations phytosanitaires pour dissuader les producteurs marocains de tomates. « Pour produire de la tomate en hiver, les agriculteurs russes ont besoin de déployer de gros moyens pour s’équiper en serres en verres, ce qui renchérit le coût de la production et la rend moins compétitive. Pour pouvoir écouler leurs tomates, ils sont contraints de bloquer l’accès du marché, sous prétexte de non-conformité aux normes phytosanitaires », a expliqué le membre de l’APEFEL.

De peur de devoir supporter des frais additionnels liés au transport et à la destruction des marchandises, plusieurs exportateurs ont dû suspendre l’approvisionnement du marché russe. Pour rappel, le royaume, 3ᵉ fournisseur du marché russe en tomates exporte 10% de ses tomates vers la Russie.

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