Santé publique : un patient coûte, en moyenne, 1367 Dh à l’Etat

3 février 2009 - 16h28 - Maroc - Ecrit par : L.A

La santé n’a pas de prix, mais elle a un coût. Les hôpitaux publics reçoivent annuellement six millions de patients et le budget de fonctionnement de la Santé (ministère et hôpitaux publics) sera, en 2009, de 8,2 milliards de DH en frais de fonctionnement. En moyenne, donc, chaque patient coûtera à l’Etat 1367 DH, sachant que ce chiffre procédant d’un simple calcul arithmétique peut varier fortement à la hausse ou à la baisse selon la nature de la consultation et les soins prodigués.

Par exemple, selon les études du ministère de la santé, le coût moyen de la prise en charge en admission complète d’un malade dans les hôpitaux non universitaires est de 2700 DH. Ce montant englobe l’ensemble des dépenses couvrant les prestations servies au malade. On ne connaît donc pas le coût par pathologie et par hôpital car, selon un responsable du ministère de la santé, « la prise en charge d’une maladie ne se fait pas entièrement à l’hôpital ; l’hospitalisation n’en constitue qu’une partie. Tous les examens radiologiques ou sanguins sont effectués à l’extérieur. Le coût de ces prestations échappe donc à nos services ». D’ailleurs, dans le cadre de la réforme hospitalière, cinq hôpitaux ont été dotés d’un système permettant le calcul précis du coût par pathologie et pour toutes les prestations servies, précise-t-on au ministère de la santé. Les équipes ont même suivi une formation en ce sens. Cette expérience-pilote sera étendue à tous les autres établissements du pays.

En attendant, on apprendra au niveau du ministère de la santé que les prestations les plus chères sont celles qui relèvent des services de réanimation, de chimiothérapie, du traitement des brûlés, de la dialyse, de neurochirurgie et de chirurgie cardiovasculaire. De l’avis de la direction des hôpitaux, le coût en est très élevé. La raison est que l’écrasante majorité de la clientèle des hôpitaux, soit 70% des patients, est indigente. Du coup, elle ne supporte que partiellement le coût des prestations.

Les recettes se montent à 600 MDH

En 2008, les recettes totales des hôpitaux publics se sont élevées à 600 MDH, soit 25% de leur budget global de fonctionnement. Les trois quarts des ressources sont donc apportés par l’Etat. L’allocation des budgets des hôpitaux s’effectue en fonction du taux de fréquentation et des priorités de santé publique. Aujourd’hui, la priorité est accordée à l’achat des médicaments et dispositifs médicaux nécessaires à la prise en charge des accouchements, de l’hémodialyse, des cancers, du diabète et de la psychiatrie. A cet égard, le ministère a élaboré une liste des médicaments vitaux ainsi que des médicaments des programmes sanitaires. « L’utilité de détermination de produits vitaux évite un retard au niveau des prises en charge de certaines pathologies, notamment les maladies lourdes et de longue durée. Quant au second type de médicaments, ils sont nécessaires pour des raisons de santé publique », explique-t-on, à la direction des hôpitaux.

Le second critère, le taux de fréquentation hospitalière est déterminé par les passages aux urgences, les hospitalisations et les interventions chirurgicales. On retiendra dans ce sens que les hôpitaux publics sont fréquentés que sur les 6 millions de patients qui passent par les hôpitaux publics, chaque année, un million est admis pour les hospitalisations, 2 millions pour des consultations spécialisées et 3 millions pour des situations d’urgence médicale. L’amélioration du taux de fréquentation, donc la hausse du nombre des patients, pourrait se faire avec la généralisation du Ramed qui permettra à un large pan de la population, environ 8 millions de Marocains, d’accéder aux soins. Ce qui est actuellement pour eux perçu comme un luxe alors qu’il s’agit d’un droit élémentaire.

Source : La vie éco - A. B.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Santé - CNSS - Budget - Ramed

Aller plus loin

Les maladies les plus mortelles au Maroc

Le cancer et le diabète sont les maladies chroniques les plus mortelles pour les Marocains. C’est ce que révèle un Rapport de l’Association marocaine des Sciences de la santé.

Ces articles devraient vous intéresser :

Une maladie menace les enfants marocains

La propagation de la maladie de leishmaniose dans plusieurs provinces marocaines préoccupe le Parlement. Une députée a interpellé le ministre de la Santé et de la Protection sociale Khalid Ait Taleb sur ce sujet.

L’acteur marocain Mustapha Zaari en mauvaise passe

L’acteur marocain Mustapha Zaari traverse une passe difficile en ce moment. Diagnostiqué d’un cancer de la prostate, il a été hospitalisé récemment à l’hôpital militaire de Rabat pour recevoir un traitement adéquat.

Maroc : pas d’augmentation des prix des consultations médicales

Les tarifs des consultations médicales au Maroc n’ont subi aucune augmentation. L’information a été démentie par un syndicat, assurant qu’aucun accord n’a été signé entre les médecins du secteur privé et le gouvernement sur ces prix.

Maroc : vers une hausse des taxes sur la chicha et les cigarettes électroniques

Le Maroc entend augmenter les taxes sur la chicha et les cigarettes électroniques. Une décision motivée, dit-on, par le souci de préserver la santé des consommateurs, notamment les jeunes Marocains.

Le Maroc pleure la mort de la "fille de la lune" Fatima Ezzahra Ghazaoui

Fatima Ezzahra Ghazaoui, 31 ans, star marocaine des réseaux sociaux, a perdu son combat contre la Xeroderma pigmentosumn, une maladie génétique rare à l’origine d’une hypersensibilité aux rayonnements ultraviolets, qui interdit toute exposition au soleil.

Ramadan et diabète : un mois sacré sous haute surveillance médicale

Le jeûne du Ramadan, pilier de l’islam, implique une abstinence de boire et de manger du lever au coucher du soleil. Si ce rite revêt une importance spirituelle majeure pour les fidèles, il n’en demeure pas moins une période à risque pour les personnes...

Maroc : forte augmentation des salaires des médecins

À compter de janvier 2023, les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes verront leurs salaires augmenter de plus de 3 000 DH. Une augmentation qui entre dans le cadre des réformes opérées par le gouvernement et portant statut particulier de ce...

Subventions maintenues au Maroc : un répit pour le pouvoir d’achat des ménages

Le gouvernement marocain a décidé de maintenir les subventions du gaz butane, du sucre et de la farine au titre de l’exercice 2024 dont le budget est estimé à 16,36 milliards de dirhams dans le Projet de loi de finances (PLF) 2024.

Le Maroc prolonge encore l’état d’urgence sanitaire

Réuni jeudi lors de sa séance hebdomadaire, le conseil de gouvernement a adopté le projet de décret portant prorogation, à nouveau, de l’état d’urgence sanitaire.

Fonctionnaires marocains : une décennie de croissance salariale

Entre 2012 et 2022, le salaire moyen dans la fonction publique marocaine a connu une hausse de 15,1 %, selon le ministère de l’Économie et des finances.