Violences et insultes au parlement marocain

23 mai 2014 - 18h59 - Maroc - Ecrit par : J.L

Yassine Radi, jeune député de l’Union Constitutionnelle, interrogeait mardi le ministre Mohamed El Ouafa sur la flambée des prix de certains produits de première nécessité pour les Marocains, lors d’une séance de questions orales au parlement, quand la coupole de l’hémicycle a failli se transformer en un véritable ring.

Le député, neveu d’Abdelouahed Radi, ancien président du parlement, disait à El Ouafa, ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance, que le peuple marocain n’avait plus confiance dans l’action du gouvernement, mettant en garde celui-ci contre la hausse brutale des prix dans le pays, au nom des réformes.

Le ministre fait remarquer au parlementaire que la hausse des prix se fait selon les règles, affirmant qu’un pays qui va vers la déflation, se dirige tout droit vers la crise économique. La déflation est pire que la hausse des prix, précise El Ouafa, affirmant que le but de ces mesures est la protection de l’économie nationale.

Yassine Radi répond : "avec tous nos respects monsieur le ministre, vous n’allez pas nous faire comprendre l’économie". Le jeune député renchérit : "répondez-moi honnêtement. Vous pouvez vivre avec le SMIG, soit 2300 DH ?".

Abdelaziz Aftati prend la défense d’El Ouafa

Abdelaziz Aftati, tumultueux député du Parti Justice et Développement (PJD) s’interpose, appelant Yassine Radi, né selon lui avec une "cuillère d’argent dans la bouche", à rendre compte d’abord des centaines de hectares de forêt qu’exploite sa famille.

Pour Aftati, "celui qui a orchestré l’ajustement structurel des années années 1981 et 1984, ne peut pas aujourd’hui parler de la hausse des prix", renchérit le député référence à la famille du député âgé de 24 ans. Yassine Radi se touchait lui les épaules, ce qui signifie dans la culture marocaine, que la richesse de sa famille est le "fruit de la sueur de ses épaules".

Mohamed El Ouafa prend enfin la parole pour dire au député qu’il ne vivait pas avec le SMIG, appelant par la même occasion le très riche jeune parlementaire à donner un peu de sa baraka aux pauvres. La réponse du ministre soulève un tollé d’indignation au parlement.

Mohamed Sobhi, député de l’Istiqlal demande à El Ouafa de retirer les paroles prononcées, sinon ils allaient quitter l’hémicycle, avant de se diriger vers le ministre en enlevant sa veste pour en venir aux mains, sous prétexte qu’El Ouafa lui aurait dit en "darija" "sir tkeoued" (vas te faire foutre).

D’après nos sources, El Ouafa n’aurait pas prononcé les mots grossiers qu’on lui attribue. Un député PJD nous a même affirmé que certains députés avaient tout fait pour boycotter cette séance.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Istiqlal - Parti de la Justice et du Développement (PJD) - Consommation - Crise économique - Mohamed El Ouafa - Programme politique - Abdelaziz Aftati

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : Abdelali Hamieddine, ancien parlementaire, condamné pour meurtre

La Cour d’appel de Fès a rendu son verdict dans l’affaire de l’ex-parlementaire Abdelali Hamieddine, qui vient d’être condamné à une peine de 3 ans de prison ferme.

Ces plantes qui empoisonnent les Marocains

L’intoxication par les plantes et les produits de pharmacopée traditionnelle prend des proportions alarmantes au Maroc. Le Centre antipoison du Maroc (CAPM) alerte sur ce problème de santé publique méconnu du grand public.

Le PJD doit payer plus de 5 millions de dirhams

La Cour des comptes a récemment publié son rapport annuel sur l’audit des comptes des partis politiques pour l’année 2021. Selon ce rapport, le Parti de la justice et du développement (PJD) est en tête de liste des partis qui doivent rembourser des...

Le PJD en colère contre le nouveau Code de la famille

Le parti de la justice et du développement (PJD) dirigé par Abdelilah Benkirane, affiche son opposition à la réforme du Code de la famille. Du moins, pour certaines propositions.

Maroc : les démolitions sur les plages sont elles légales ?

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a été interpellé par Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD), sur le respect de la loi dans le processus de démolition de plusieurs résidences...

"Lbouffa" : La cocaïne des pauvres qui inquiète le Maroc

Une nouvelle drogue appelée « Lbouffa » ou « cocaïne des pauvres », détruit les jeunes marocains en silence. Inquiétés par sa propagation rapide, les parents et acteurs de la société civile alertent sur les effets néfastes de cette drogue sur la santé...

Rappel à l’ordre du cabinet royal : quelle sera la réaction du PJD ?

Jusqu’à présent, le Parti Justice et développement (PJD), dirigé par Abdelilah Benkirane, s’est gardé de tout commentaire après la mise en garde du cabinet royal, mais il pourrait réagir dans les tout prochains jours.

Jamaa Mouatassim démissionne du PJD, crise au sein de la formation islamiste

Le secrétaire général du Parti de la Justice et du développement (PJD), Jamaa Mouatassim, a démissionné vendredi du bureau du parti, après les rumeurs affirmant qu’il serait le conseiller politique d’Aziz Akhannouch, le chef du gouvernement.

Abdelkader Amara claque la porte du PJD, voici pourquoi

Abdelkader Amara n’est plus membre du parti de la justice et du développement (PJD). Lundi, l’ancien ministre de l’Équipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau a annoncé sa démission du parti islamiste après une réflexion sur ce que...

Le PJD évoque un lien entre le séisme et les péchés collectifs du Maroc

Le Parti de la Justice et du Développement (PJD) s’est exprimé sur le puissant et dévastateur tremblement de terre du 8 septembre qui a endeuillé le Maroc et a lancé un appel aux Marocains. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela ne devrait...